Interview

STRATOVARIUS (2013 - Version Française) - Jens Johansson (Claviers) & Timo Kotipelto (Chant)

Alors que nous approchons de la sortie de leur nouvel album "Nemesis", STRATOVARIUS joue le jeu du question-réponse. Jens a répondu aux questions, mais j'ai eu la chance de pouvoir m'entretenir avec Timo quelques instants. L'interview de celui-ci se trouve plus bas.
Bonne lecture!


SBM: Salut comment tu vas!?

Jens : Bien !

Tout d’abord merci pour le temps que tu nous accordes, je voudrais aussi te souhaiter une très bonne année…

Hey merci !

En espérant que tout se passe bien.

Pour le moment tout va bien !

Super ! Bon on va parler de « Nemesis » qui succède à « Elysium ». Ce dernier a été très bien reçu par la presse et les fans. Avec le recul, que penses-tu de cet album et tu travail que vous avez fait ?

Je pense que ça a été un long procédé depuis 2008 quand on a pensé à ce « redémarrage » du groupe, et à ce moment que tout le monde se connaissait mieux, connaissait les différences principales. Nous avons complètement évolué jusqu’au point d’avoir, en 2008, une toute nouvelle façon de travailler. Mais l’album « Elysium » était le premier où notre guitariste et bassiste ont joué sur l’album et travaillé avec le groupe.
Et je pense qu’avec « Nemesis », tout le monde se connaissait encore mieux, c’est une question de meilleur travail dans les procédures. Je pense qu’on travaille mieux ensemble et on est un peu meilleur pour faire des albums, pour le groupe et bien sûr les gens.
Ce ne sont pas des albums si différents ; ils viennent du même procédé, nous participons tous et faisons de la musique, ensuite on enregistre et on voit ce que les gens pensent (Rires).
Ça a l’air simple, mais c’est pas si simple… L’idée de base est simple.

Il y a deux ans vous avez fait une tournée d’adieu pour Jorg Michael. Comment s’est passée la tournée ? Un ressenti spécial ?

Un peu oui, c’était… Doux-amer. Bien sûr c’est triste ; il a passé autant de temps que moi dans le groupe : 16 ans ou quelque chose comme ça. C’était pas aussi émouvant que ce que tu penses, parce qu’on savait depuis un petit moment qu’il pensait quitter le groupe, ce n’était donc pas totalement une surprise, mais je pense qu’effectivement c’est la meilleure façon pour quelqu’un de quitter un groupe. Et quand il sentait qu’il voulait partir, tout s’est fait proprement, aucune tension ou quoi que ce soit parce qu’il a aussi considéré nos sentiments sur le moment : il a dit « J’aimerais partir, mais je veux faire ça pour vous les gars, je veux pas vous quitter dans l’été juste avant une longue tournée ».
C’était vraiment une bonne façon de partir. Tu sais dans l’histoire du rock’n roll, combien de gars partent ou se font virer ? Ou des groupes qui se séparent, explosent sur scène ou meurent ? C’était donc une très bonne façon pour lui de partir.

Et tu as écouté son nouveau groupe « Devil’s Train » ? Si oui qu’en penses-tu ?

Et bien, je pense que pour lui c’est un peu comme un groupe-hobby, il aime ça ; il va faire un festival ou deux, jouer des chansons purement rock, juste pour le plaisir je pense. Et si ça devient un succès je pense qu’il aura le même problème, parce qu’une des raisons pour laquelle il a quitté le groupe est son agence de réservation ; et essayer d’avoir sa propre agence quand tu es batteur à plein temps pour un groupe qui part en tournée plusieurs mois c’est très dur. Donc je pense qu’ils vont faire quelques festivals, ils font de la bonne musique qui botte le cul ; je pense qu’ils font ça pour le plaisir, complètement par passion, et c’est vraiment génial, c’est un bon truc !

Comme tu disais, il a fait partie du groupe pendant environ 16 ans, ça a été dur de trouver un remplaçant ?

Un peu oui. On était vraiment en plein déni et on pensait « Bon, il va peut-être changer d’avis… » Mais il n’a pas changé d’avis et n’est pas revenu. Donc oui ça a pris un peu de temps, de réfléchir à une ou deux alternatives et ce que ça pourrait donner, parce que c’est le genre de décision qu’on voulait bien prendre. C’est pas comme ces systèmes où un gars rejoint le groupe et puis si ça marche pas ça sera quelqu’un d’autre. Ça doit être, depuis le début, un point de vue différent, on devait juste prendre le gars qu’il nous fallait, pour qu’il devienne un membre à part entière. Mais je pense qu’on a réellement trouvé le bon gars, parce que bien sûr les compétences techniques sont importantes, mais la personnalité est importante aussi. Si quelqu’un devient un membre à part entière, ça doit être une bonne personne, musicalement intelligente, et je pense qu’on a trouvé ça avec Rolf.

Oui donc c’est une bonne chose !

Exactement !

Bon maintenant parlons de l’album, «Nemesis». La première impression que j’ai eu en l’écoutant a été celle de découvrir un côté plus joyeux, plus festif de Stratovarius, avec de bonnes ondes. Es-tu d’accord avec ça ?

Oui je suis assez d’accord. Tu sais, on n’est pas vraiment des gars pessimistes ou troublants et tout au long de l’histoire du groupe on a toujours essayé de tirer les gens vers le haut et ne pas les faire déprimer. Et bien sûr chaque personne qui écoute ça va avoir un sentiment différent, et même si il s’appelle « Nemesis », ce qui est quelque part un peu sinistre, sombre. Mais je pense que la plupart des compositions ont été écrite avant qu’on l’appelle « Nemesis ». Bien sûr ta perception est influencée par le titre ou la couverture, but mais on pas pensé de façon négative quand on a fait la musique.

Et pourquoi « Nemesis » ? Y-a-t-il quelque chose derrière ce titre ? Une idée ?

Oh non, pas réellement… C’est juste un mot qui sonne bien pour un titre d’album (Rires)

(Rires) Ah ok… En pensant à ce que tu disais à propos des gens qui se connaissaient mieux dans le groupe. Avez-vous travaillé d’une façon différente pendant l’écriture ou l’enregistrement ?

C’est sensiblement la même chose que ce qu’on faisait avant, mais je pense qu’on a affiné le procédé vu que tout le monde se connaissait mieux. Oui je dirais que ce qui en est sortie est plus raffiné mais l’idée est la même.

Sur l’album on peut entendre beaucoup de chœurs. Pourquoi ce retour ?

Je pense que quelque part on expérimente toujours. A la fin du processus de composition, il y a ce système où tout le monde rentre chez soi et travaille sur les compositions. Ensuite on se retrouve ensemble et on voit ce qui doit figurer sur l’album.

J’aime vraiment la chanson « Halcyon Days », ce mélange d’électro et de speed métal. Quelle est ta chanson favorite sur cet album ?

Hum… peut-être « Halcyon Days » justement ou alors « If the Story is Over » qui plus du folk traditionnel. Je sais pas, il y a plein de choses intéressantes sur l’album : la première chanson « Abandon » est assez cool.

Après la sortie de l’album vous allez tourner en Europe. Quelle est la prochaine étape pour Stratovarius ?

Et bien n’est encore programmé. On pensait aller aux USA en mai, mais je ne sas pas si ça va arriver. A côté des festivals d’été on verra quel genre de live on peut faire, mais je ne sais pas encore…

Et as-tu des projets personnels à côté de Stratovarius ?

Je n’ai pas beaucoup de temps pour moi mais il y a une chose que j’ai faite avec mon frère, qui est complètement différente, ce n’est pas du rock, c’est un duo où il joue de la contrebasse. Normalement il joue de la batterie dans le groupe Hammerfall. On avait un break donc on a organisé ces concerts piano/contrebasse.
On jouait dans des églises locales, c’était intéressant mais bien sûr c’était très différent vu que dans ce genre de musique, il n’y a pas d’éléments électroniques, de batterie ou de chant. Mais je ne pense pas qu’il y aura d’autres projets. C’est facile ici parce qu’il n’y a que deux personnes impliquées, il n’y a pas d’équipe, de truc comme ça, il n’y a pas 80 personnes qui voyagent en bus. Juste nous deux. A part ça je ne pense pas avoir assez de temps… Il y a beaucoup de travail à faire avec le groupe.

Et bien je crois qu’on est arrivé à la fin de cette interview. Merci encore pour ton temps. Je te laisse conclure si tu veux dire quelque chose aux fans français ou fan en général…

Et bien j’espère que vous aimerai l’album qu’on a fait ; on fera beaucoup de concert, on sera à Lyon au début avril. Ça sera avec Amaranthe un groupe suédois et un groupe américain appelé Seven Kingdoms, avec une chanteuse plus dans le power métal traditionnel. Ça devrait être un show intéressant.

J’ai hâte d’y être ! Encore une fois merci beaucoup Jens. Je te souhaite une bonne journée et on se voit à Lyon !

On se verra là bas ! Bye !

Bye !



Comme nous avions quelques questions pour Timo, j’ai eu la chance d’avoir quelques minutes avec lui. On a parlé de Stratovarius et ses projets personnels. C’est par ici :



Timo : Salut Nicolas comment tu vas ?

SBM : hey quoi de neuf ? Comment tu vas ?

Oh assez bien, il fait un peu froid dans ce Hard Rock Café mais ça va !

OK. Merci pour le temps que tu me donnes. Il est tard donc je vais faire vite…
Premièrement : il y a deux ans vous avez fait une tournée d’adieu pour Jorg Michael. C’était le premier que Stratovarius a fait pendant toutes ces années. Comment s’est passé cette tournée pour toi ?


On a appris ça il y a quelques années, quelque chose comme trois ou quatre ans. Ce n’était donc pas une surprise pour nous. Et il ne voulait pas arrêter de jouer de la musique, et il voulait faire ça proprement pour lui et le groupe. Il n’y a pas eu de drame et bien sûr comme on a été dans le même groupe pendant environ 18 ans c’était un peu triste, mais je suis content pour lui, et puis il n’a pas réellement quitté le groupe, il programme toujours les concerts pour nous, et c’est toujours un ami. Et on le verra, si ce n’est pas avant, ça sera après la tournée en Russie, il sera notre tour manager.
Bien sûr c’était triste et mélancolique, mais on aimait jouer ensemble sur scène donc ce n’était pas un gros drame ou quoi que ce soit.

A propos de l’album « Nemesis », maintenant que Jorg a quitté le groupe, avez-vous travaillé différemment ? Dans quel état d’esprit avez-vous approché l’écriture ?

Je pense que la principale différence entre « Elysium » et « Nemesis » est que cette fois ci, nous avons eu plus de temps pour faire l’album, parce qu’avec « Elysium » on avait déjà programmé la tournée avec Helloween, donc il fallait se dépêcher et essayer de finir l’album. Mais cette fois on a eu plus de temps. C’était comme quand Jorg vivait en Allemagne et venait en Finlande. Ici on a enregistré la batterie avec Rolf ; c’était quelque chose comme trois semaines en studio avant que la batterie soit prête, et ensuite Rolf a essayé différentes choses, donc c’était des petites différences, rien de majeur.

Et bien je crois que j’en ai fini avec Stratovarius vu que Jens m’a tout dit. (Rires)
J’ai quelques questions pour toi.
A la fin de 2012 vous avez fait, avec Jani Liimatainen des reprises acoustiques. Vous avez repris du Stratovarius, du Sonata Arctica, du Deep Purple etc… Comment avez-vous choisi les chansons et la façon de les chanter ?


L’album entier est basé sur des chansons qu’on a jouées en live les trois dernières années, un truc comme ça. On a fait beaucoup de ces shows acoustiques, et les fans qui sont venus voulaient l’album, ce n’était pas notre idée. Ce n’était pas censé être un album commercial, mais quand on a décidé de faire l’album, on réfléchissait à quelles chansons devraient être sur l’album. Quand on joue en live, il y a beaucoup de ballades, mais sur l’album il ne pouvait en rester que deux, c’est pour ça qu’il y a beaucoup de chansons rock sur l’album.
Et on a décidé de ne rien faire de spécial à propos de ça. Certaines chansons sont meilleures quand elles sont enregistrées, d’autres sont meilleures quand elles sont jouées en live.

Et quel effet ça fait de jouer des chansons de ton groupe de cette manière ?

Mon opinion est que si une chanson est bonne, elle peut être jouée avec une guitare acoustique et une voix, parce qu’elle a une ligne de chant propre, et je pense qu’avec Stratovarius nous avons de bonnes mélodies. Ce n’est pas simple mais il est possible de les jouer avec une guitare acoustique.
Et pendant ce tour de promotion on a joué quelques chansons acoustiquement sur des radios en Allemagne, donc pour moi cette promotion a été une expérience parce qu’il y avait juste un clavier et le chant. Mais c’est pas mal, j’aime chanter en « acoustique » mais bien sur j’aime aussi chanter avec le groupe mais ce sont deux mondes différents. Quand je chante en « acoustique » je dois faire attention, je ne chante pas trop, mais je dois chanter plus que quand je chante avec le groupe parce qu’il n’y a qu’un instrument.
J’aime ça, jouer en live acoustique, c’est un style différent, c’est très sympa parce que les fans sont proches et tu as un retour immédiat.

Comme tu as passé du temps avec Jani, avez-vous parlé d’un second album de « Cain’s Offering » ?

Hum… Quelques personnes m’ont demandé ça mais je ne connais pas les plans de Jani et je ne sais pas à propos de Cain’s Offering, mais nous ferons quelque chose d’autre ensemble, un projet rock dans quelques temps. Nous avons quelques chansons qu’on a composées mais nous verrons sur quel album ça figurera. Bien sûr Stratovarius est la priorité donc ça sera plus tard, quand nous aurons le temps.

Je pense qu’on va devoir être patient. Et bien je pense qu’on est arrivé à la fin, donc merci pour ce court instant, j’ai vraiment apprécié. J’espère qu’on se verra à Lyon…

J’ai vraiment hâte d’être aux shows français, vous verrai vraiment quelque chose de spécial…

J’ai hâte d’y être !! Et bien je te laisse conclure, si tu veux dire quelque chose aux fans ?

Evidemment je suis très reconnaissant du support pendant toutes ces années, c’est très important pour Stratovarius, et cette fois, comme je disais, j’attends les concerts. Ecoutez « Nemesis », j’espère que vous aimerez l’album et que vous viendrai nous voir jouer ; on passera de grands moments ensemble.
Merci beaucoup !!

Ok merci Timo ! Bye !

Merci mec ! Bye bye !!
 
Critique : SBM
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