Interview

HELLOWEEN (2013) - Sascha Gerstner (guitare)

C’est en tout décontraction que je me rends à L’Olympia à Paris, direction backstage, pour une interview avec Sascha Gerstner, guitariste d’Helloween. Nouvel album dans les bacs, tournée en cours ; voyons voir un peu ce que le monsieur a à nous dire.

C’est votre deuxième Hellish Tour, toujours avec Gamma Ray. Quel ton sentiment sur ce « revival » ?


Sascha : oui c’est une sorte de revival c’est vrai. On a eu une très bonne tournée avec eux en 2008, tout s’est très bien passé. En plus de ça, c’est une belle affiche pour les fans. Pour cette tournée on se demandait quel groupe allait nous accompagner, et aussi pour justifier le prix des places de concert, histoire d’avoir quelque chose d’attractif. Nous regardions pour un groupe d’ouverture et un autre plus important, et à côté de ça nous avions beaucoup d’e-mails de fans nous demandant de faire une nouvelle tournée « Hellish Tour » avec Gamma Ray car ils avaient raté la première. De ce fait, nous avons choisi de remettre ça avec Gamma Ray.

Vous jouez cette fois-ci à l’Olympia, une des salles de concerts les plus réputées en France, si ce n’est la plus réputée. Quel sentiment éprouves-tu ?

C’est super car on a entendu parler de cette salle auparavant et c’est vrai que c’est une bien jolie salle. Ca fait plaisir aussi d’entendre toutes ces belles choses à propos de cette salle.

Ca fait maintenant dix ans que tu es dans Helloween. Quelle analyse as-tu sur ces dix dernières années au sein du groupe ?

J’ai du m’adapter au début car je ne partais pas dans cette direction là au moment de rejoindre le groupe. Je n’avais jamais pensé revenir dans la scène power / speed metal après avoir quitté Freedom Call. Ca m’a surpris, car jusqu’à ce jour personne ne m’avait demandé de rejoindre un groupe. Charlie Bauerfeind m’a présenté au groupe en disant que j’étais un bon guitariste et que j’étais une personne sympathique et que c’est que le groupe recherchait pour stabiliser la formation. On a donc enregistré le premier album pour moi avec le groupe (ndlr : Rabbit don’t come easy). J’ai du me remettre dans le système et ça a été dur pour moi au début mais super d’être là où j’en suis. Ma vie a complètement changé aussi, avec tous ces voyages. Avant je tournais juste en Europe. Maintenant je vais partout dans le monde. Ce n’est pas évident au début niveau vie privée aussi au début mais au court du temps tu t’adaptes et tout se passe pour le mieux maintenant.

Vous avez déjà fait plus d’une vingtaine de concerts depuis le début de cette tournée. Comment ça se passe ?

Ca se passe très bien. Principalement parce que nous avons beaucoup de nouvelles chansons dans notre set-liste, alors que la plupart des groupes ne jouent que deux ou trois titres du nouvel album, sans oublier aussi des chansons que nous n’avions jamais joué sur scène avec cette formation. Le public est vraiment enthousiaste et nous attendons beaucoup de ce soir car nous connaissons les capacités du public français : chanter en chœur avec nous, faire la fête et donc faire de ce concert une très bonne soirée.

Parlons maintenant de votre nouvel album ‘Straight out of Hell’ qui il faut le dire m’a surprise au début. Je me demandais ce qu’il se passait, où vous vouliez en venir ; puis après plusieurs écoutes, j’ai vraiment accroché.

J’appelle ça ‘The Helloween effect’ car la plus part du temps, tous les albums que nous faisons sont critiques, tous sans exception. Tout le monde critique notre travail, et maintenant par exemple ils appellent l’album ‘Rabbit don’t come easy’ un classique. Alors qu’au début tout le monde disait que c’était nul, ils se demandaient comme on pouvait faire ça etc. Et maintenant tout le monde est content quand nous jouons ‘Hell was made in heaven’ sur scène, ou alors ils viennent nous voir en nous disant que ‘Rabbit don’t come easy’ est un très bon album. Ca me dire quand je repense à cet album au moment de sa sortie, quand tout le monde le critiquait. Puis les personnes l’écoutent encore et encore, et apprécient l’album. C’est ce que j’appelle ‘The Helloween effect’.
Nous faisons ce qui nous semble bien niveau musique, essayons de nouvelles choses. Les gens nous critiquent puis généralement après plusieurs écoutes, plus semaines ou plusieurs mois plus tard voire même des années, ils adorent. C’est un peut ce qui c’est passé avec cet album. On est partit en se basant sur « Gambling with the devil », on a travaillé ensemble et au final ça sonne bien. Tu peux quand même aisément reconnaître qui a écrit quoi, car Andi a son propre style, tout comme Markus ou Michael. Et c’est ce qui donne une bonne énergie au groupe au final.

En parlant de ça, c’est intéressant car dans le livret de ‘Straight out of hell’ vous n’avez pas mis les paroles des chansons, ni même qui les a écrites.

Nous nous sommes dis que ce n’était pas forcément nécessaire. On est donc partit sur le principe que nous sommes une équipe, et on essaye juste d’avoir les meilleures chansons sur le disque, et ce quelque soit la personne qui l’a écrite dans le groupe, ne mettant pas en avant telle ou telle personne obligatoirement pour x raisons.

Vous avez sortit un premier EP au japon pour promouvoir votre album. La chanson choisit a été ‘Burning Song’. Pourquoi ne pas avoir choisit des titres plus speed metal comme ‘Make fire catch the fly’ ?

Le marché du disque au Japon est très différent du marché européen, et Michael Weikath est un héro au Japon. Il fait partit des membres d’origine du groupe, il a écrit quelques uns des plus grands hits du groupe comme par exemple ‘Eagle Fly Free’ et ‘A Tale that wasn’t right’ qui sont très connus au Japon. Il me semble qu’il est dans le top dix des meilleurs guitaristes au monde pour le magazine Burrn! . Pour les japonais il est une sorte de dieu de la guitare. Prendre une chanson écrite par Michael pour l’EP au Japon a donc été logique.

Vous avez aussi une chanson assez particulière dans cet album : il s’agit de ‘Asshole’. Pourquoi ce titre ?

C’est plus un clin d’œil en fait. Tout le monde a une personne qu’il n’aime pas et au lieu d’être énervé par cette personne à tout bout de chant tu peux écouter une chanson, sourire, chanter et te sentir mieux. On a répété cette chanson pour la tournée, mais on a du l’enlever pour le moment, car on préfère jouer d’autres morceaux qui collent mieux à l’ensemble.

Vous avez aussi d’autres très bons hits comme ‘Live Now !’ qui est certainement une de mes préférées.

Andi avait écrit cette chanson dans une autre version à la base, dans un style plus dépressif, où les harmoniques étaient plus sombres. Puis je me suis dis que cette chanson porter un message important (ndlr : Live Now = vivre maintenant) et qu’elle devait être plus positive. Nous avons alors travaillés dessus pour donner ce sentiment de joie, qui exprime mieux cette énergie.

Je te laisse la parole pour conclure.

J’espère que le public aimerait le concert ce soir, et bien sur, n’hésitez pas à écouter notre nouvel album.
 
Critique : Lionel
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