Interview

MISANTHROPE (2013) - S.A.S de L'Argilière (Chant)

De retour d’une grosse date avec ETHS, nos MISANTHROPE se posent un peu avant de fouler les planches du Hellfest. Notre cher S.A.S de l’Argilière depuis ses locaux a bien voulu répondre à nos questions pour faire le point sur la carrière du groupe et parler un peu de leur dernier opus : Aenigma Mystica.


SBM : Bonjour Philippe ! Alors vous êtes donc de retour avec quelques dates, dont une avec un autre poids lourd de la scène française, ETHS. Comment s’est passé cette date ?


S.A.S de L’Argilière : Et bien c’était la meilleure date du début de la tournée pour moi, c’était vraiment extraordinaire. On a fait le sud avec Satan Jokers et Mercyless, on avait fait Lille, on a fait Bressuire et là c’était Clamart, en région parisienne. Ça s’est très très bien passé on a joué une heure dix, on a fait six morceaux du nouvel album et cinq classiques, on voulait vraiment se préparer pour ce Hellfest et on a eu un retour exceptionnel, fabuleux. On est vraiment très content de cette date, en plus on avait un technicien son et lumière donc on a vraiment pu faire le show de MISANTHROPE comme on le voulait et ça c’est très très bien.
C’est plus facile que quand il y a beaucoup de groupes, quand on est loin on peut ne pas toujours avoir notre éclairagiste, donc quand toute la famille est réunie autour de MISANTHROPE c’est beaucoup mieux.
Mais c’est toujours formidable, tu nous as vus à Laudun et c’était…

C’était excellent !

Voilà… C’était excellent ! (Rires) Et très chaleureux !
Donc quand je dis meilleur concert c’est au niveau de la technique, puis on commence à se roder aux nouvelles chansons donc c’est bien et on a pu faire pour la première fois sur scène « Forces Conspiratrices » donc voilà on est satisfait…

Et ça fait quelques mois maintenant qu’Aenigma Mystica est disponible. Avec le recul, que penses-tu du travail effectué sur l’album ?

On avait déjà un bon recul sur l’album vu qu’on a mis 21 mois pour le peaufiner en studio, donc les compositions remontent à 2009-2010 donc on savait bien où on en était. Et c’est justement un album où on s’est dit qu’il fallait surpasser « IrremeDIABLE » donc on a mis toutes les cartes de notre côté et on a surtout pris le temps de faire les choses avec recul et réflexion. Il est donc comme on l’a fait : moins spontané comme la plupart de nos albums, il est plus réfléchi, plus mature, on a essayé de travailler le mid tempo et les grooves donc y’a que trois chansons qui blastent vraiment, ya des morceaux plus mid tempo, on a travaillé sur l’approche basse-batterie, on a essayé d’affiner notre maturité musicale, on a essayé de reprendre, au niveau des paroles, le concept de la vie d’Alceste qu’on avait commencé avec « 1666… Théâtre bizarre » et c’est le chainon manquant, ça explique « Immortel », ça explique « Métal Hurlant », ça explique « Théâtre Bizarre » et on a essayé d’éclairer le concept du groupe au public.
Voilà quand on l’a sorti on avait un bon recul sur l’album et il n’a pas changé. On connait ses forces et avec le public on apprend à savoir ce qu’il préfère mais le public est très divisé sur les chansons préférées et c’est toujours délicat. Il y a des gens qui aiment des morceaux bien puissants comme « Forces Conspiratrices » ou « Aenigma Mystica », il y a des gens qui aiment des morceaux plus mid tempo comme « Charmantes Castratrices » ou « L’Art Chorégraphique de la Transe » et puis il y a ceux qui aiment vraiment les titres intimistes de Misanthrope comme « Suis-je Misandre ? », « L’Arborescence du Lys » ou « La Bonté du Roi pour son Peuple ». C’est toujours très intéressant, il y a plusieurs clivages et de toute façon, Misanthrope propose plusieurs facettes du groupe sur le disque.

C’est vrai que chaque album est varié. Moi j’ai découvert pendant le soi-disant creux avec « Métal Hurlant » et j’ai pris une très grosse claque…

Il est très très bien, il a été bien accueilli mais on était dans le creux de la vague de MISANTHROPE et on n’a pas eu les retours à la hauteur du disque. On n’a pas fait l’effet bœuf qu’il y a eu quand on a sorti « Humiliations Libertines » ou quand on a sorti « IrréméDIABLE ».
Les six années entre « Sadistic Sex Daemon », le premier « Argile » et « Métal Hurlant » ça a été très compliqué en fait… Voila. De toute façon dans toutes les carrières il y a des hauts et des bas. On a commencé très haut avec « Humiliations Libertines » et « Misanthrope Immortel », ça a un peu redescendu et depuis cinq ans ça y est c’est reparti ! C’est la folie maintenant, on va même faire la couverture du Rock Hard en République Tchèque et Slovaquie, on est invité au Brutal Assault en République Tchèque, en Allemagne au Summer Breeze, il y a aussi tout un côté international qui commence à se développer, c’est inespéré !
De toute façon nous on n’a pas de plan de carrière donc on prend tout ce qu’il y a et c’est assez formidable ce qu’il se passe en ce moment.

Justement en parlant d’Argile, est-ce que tu pense que le travail plus prog et plus doom fait sur ce projet là a guidé MISANTHROPE dans une voie plus groovy, plus mid tempo ?

Moi je ne fais pas trop de parallèles entre les deux groupes mais forcément oui… quelque part je ne sais pas si on essaye de faire d’autres choses différentes. Là avec Argile pour la première fois on va faire un live en février 2014, donc on a vu ça pour préparer la set list.
Mais de toute façon toutes les expériences musicales t’aident. Argile sans MISANTHROPE c’est pas Argile alors que MISANTHROPE a longtemps existé sans Argile. Donc je pense que c’est plutôt l’inverse, mais oui travailler en studio nous a beaucoup aidés.
Et on l’entend bien sur « Aenigma Mystica » qui est le troisième album que l’on fait avec Fernando Pereira Lopes : Il y a eu « IrréméDIABLE », « Monumental Monolith » d’Argile, et celui là. C’est pour ça qu’il y a ce progrès, cette cohésion musicale. Nous ce qui nous intéresse c’est le groove, la cohésion musicale.
Alors oui il y a certains fans des puristes de l’époque « Visionnaire » qui pensent que « L’Arborescence du Lys » ou « Bonté du Roi pour son peuple » sont trop rock, mais il ils veulent des morceaux plus compliqués, ils ont « Lycaon » ou « Forces Conspiratrices » donc il ne faut pas qu’on se cantonne à un seul style je pense, il faut faire ce qu’on aime.
On a aussi des morceaux plus atmosphériques comme « Desponsation » avec l’intro très éthérée, j’adore ce genre de chose.

En parlant de cohésion, ça fait maintenant quatre albums que le line-up est stable. Est-ce que cette cohésion, le fait de bien vous connaitre vous a ouvert de nouvelles portes ?

Ah ben déjà on n’a jamais connu ça, ça fait onze ans qu’on n’a pas changé de line-up (Rires).
Pour Jean-Jacques et moi quand on voit la carrière du groupe et les changements de line-up qu’on a eu depuis 1988 jusqu’à 2002, on se dit que c’est incroyable, on est super content. On cherchait de nouveau frères, où on s’entend aussi bien dans la vie privée que dans la vie musicale. Et Anthony Scemama et Gaël Féret ne sont pas là pour rigoler, ils ont le respect de ce que l’on a fait avant et au bout de dix ans ils sont avec nous, c’est un groupe quoi, un clan, c’est les forces hypochondres. Je ne sais pas comment t’expliquer ça, j’ai du mal à mettre des mots sur les sentiments qu’on a les uns envers les autres. On a un fonctionnement unique que peu de groupes ont je pense, on a chacun notre rôle, chacun fait ce qu’il a à faire, on échange beaucoup, contrairement à ce que certains peuvent penser et on échange beaucoup à l’intérieur du groupe, on parle de tout ; que ça soit du style des morceaux, de l’ordre des morceaux, du choix des musicalités, du choix des grooves, on parle des dates, des répétitions, il y a plein d’échanges et on fait plein de choses ensemble. Il n’y a pas une personne qui réfléchie et les autres qui suivent.

Donc MISANTHROPE est une vraie démocratie dans le processus d’écriture et d’enregistrement…

Oui c’est ça ! Même plus qu’une démocratie on est des communistes ! On partage tout ! (Rires). Sauf les femmes bien sûr (Rires).
On est très respectueux du travail des autres, puis on a un certain âge maintenant avec certaines expériences, donc on n’est pas là pour dire « Ah ça c’est pourri ». Il n’y a pas de négativité en fait, on essaye toujours d’aller de l’avant, quand quelque chose ne va pas on essaye plusieurs placements, on fait des effets sur un riff, une partie de chant ou un groove basse-batterie, on fait plusieurs effets avant d’en domestiquer un pour l’album. Mais ça va de soi, quand tu travailles longtemps avec des artistes, il y a une façon de travailler qui s’instaure d’elle-même, c’est la musique qui parle en fait, on cherche plus de style à définir, on a une identité qui est très forte et on peut faire de bonnes chansons qui nous plaisent et qui plairont au public.
Et il y aura toujours des gens qui voudront autre chose, qui voudront plus du old school MISANTHROPE, d’autres qui voudront se tourner vers quelque chose de plus moderne et bien sûr il y a ceux qui adhèrent à ce que l’on fait à l’instant T et c’est ça qui est intéressant.

C’est exactement ce que j’aime dans MISANTHROPE : musicalement déjà c’est excellent et surtout vous changez de style à chaque album, alors bien sûr ça peut plaire ou ne pas plaire, mais la simple démarche d’aller de l’avant est, je pense, très appréciable.

Oui c’est vraiment un dépassement de soi, c’est vraiment ça. Jean-Jacques et moi ça fait plus de 20 ans qu’on joue ensemble maintenant, dans MISANTHROPE, dans le même groupe, et il est hors de question de refaire « Visionnaire n°2 » ou « Misanthrope Immortel n°2 ». Si on fait quelque chose, il faut que ça apporte sa pierre à l’édifice de MISANTHROPE, sinon c’est ridicule. On a assez de chansons pour faire plusieurs sets, avec des titres cultes c’est pas le problème, on est à la tête d’environ 180 chansons maintenant, c’est assez colossal.
Quand on fait un disque c’est qu’on en a vraiment envie, et on est des musiciens à part entière, la musique c’est pas répéter quelque chose d’acquis, c’est MISANTHROPE quoi, on est pas commercial, on est un groupe de métal extrême et on a une attitude extrême : tu nous a vu, on se cache pas dans les loges, on va voir le public après le concert, on partage au maximum quoi, c’est une vie rock’n roll ! Et on a la même approche par rapport à notre musique, on essaye vraiment de vivre les choses, c’est comme quand tu voyages : le monde est tellement vaste. Alors oui tu te dis « Je retournerais bien à tel endroit… », mais c’est tellement vaste que tu as envie d’explorer de nouveaux lieux, et c’est pareil pour la musique.
Alors bien sûr que j’aime « Visionnaire », bien sûr que j’aime « Misanthrope Immortel » et « IrréméDIABLE » mais on ne va pas retourner dans quelque chose qu’on a fait.
J’ai beaucoup entendu « Oh t’as fait un concept album c’était tellement génial « IrréméDIABLE », j’espère que ça sera un autre concept album ». Non ! J’ai fait un concept album parce que c’était le sujet ultime sur la vie et l’œuvre de Charles Baudelaire mais je n’ai pas envie de recommencer ça. On l’a fait voila… (Rires)

Et pour ce qui est des paroles justement là c’est toi qui t’en charge de A à Z. Sur « Aenigma Mystica » on a des textes très directs comme « Forces Conspiratrices », mais la plupart de tes textes sont plus énigmatiques, plus dur d’accès. Peux-tu nous éclairer un peu sur le fond de l’album et le fond de ta pensée pour « Aenigma Mystica » ?

Alors là ça va être compliqué… (Rires)

En résumé ça ira bien aussi (Rires)

En résumé alors… En fait j’utilise les aventures du héro de MISANTHROPE, qui est le descendant de Molière, Alceste de Haine, et il est sublimé par le personnage que je joue dans MISANTHROPE, qui est S.A.S de l’Argilière. Ça commence comme ça, et c’est le voyage à travers le temps et l’espace, à travers l’infini, de ce personnage qu’est Alceste, qui est le MISANTHROPE pur, descendant du héro de la pièce de Molière « Le Misanthrope ».
Et c’est donc à travers ses yeux que je fais vivre le personnage et le héro de MISANTHROPE, S.A.S de l’Argilière, dans une vie fantasmée où tous les hommes sont dandy mais guerriers à la fois. C’est un fantasme sur une France passée, très marquée par la religion, l’aristocratie, le luxe, la luxure… Donc en fait je revisite la culture française à travers le métal extrême, donc il y a quelques réflexions philosophiques et dans « Aenigma Mystica » on a essayé de montrer aux gens un codex, qui est l’Aenigma Mystica, et en le déchiffrant on arrivait à une des puissances absolue qui est le pouvoir apostolique qui est donc la force de pouvoir tisser le cheminement de Dieu.
Et il y a donc plein de choses dans l’album, plein de codes puis ça raconte quand même une histoire pour moi. J’aime le côté délirant et débridé de MISANTHROPE.

La difficulté vient parfois de la complexité du texte, mais aussi parfois du vocabulaire. C’est triste pour notre chère langue mais c’est vrai que certains mots sont peu ou pas utilisés, comme tout à l’heure « apostolique ».

« Apostolique » c’est ce qui touche aux apôtres, donc Saint Jean, Saint Luc et les autres qui ont écrit les évangiles et qui donc ont mis des mots sur la vie inventée du Christ et ses actions et qui ont dirigés le monde catholique pendant presque 2000 ans, donc c’est quand même intéressant.
Puis après il y a une ouverture sur l’instant magique, sur l’instant divin, où l’Homme, et donc Alceste et en contact direct avec Dieu. C’est l’effet du pouvoir apostolique, l’instant privilégié où l’être humain pourra toucher, ne serait-ce que du bout du doigt, le divin. C’est l’album le plus religieux du groupe je pense.

Merci d’avoir éclairé ma lanterne !
Alors là vous allez partir en tournée, notamment au Hellfest, alors déjà qu’est ce que ça vous fait de retourner à ce fameux festival Made in France ?


C’est vraiment une chance extraordinaire, il y a très peu de groupes français qui ont la chance de faire ça donc on est super honoré. On enchaine Hellfest, Brutal Assault et Summer Breeze et ensuite tête d’affiche à Paris au Divan du Monde en fin septembre.

Et vous avez d’autres dates qui commencent à arriver ou des nouveaux projets ?

Oui on va surement jouer en Belgique aussi et en 2014 il y a le premier concert d’Argile, donc c’est déjà pas mal ! (Rires)

C’est vrai que c’est difficile pour des groupes français de percer, surtout en France. On parle beaucoup des grands, donc notamment Gojira en ce moment…
Quel est ton regard sur la scène métal française, et comment vois-tu MISANTHROPE au sein de cette scène ?


La scène française elle est énorme, je crois qu’en 2012 il y a eu plus de 100 albums de métal français sortis, ça fait un tous les trois jours c’est colossal. C’est sur qu’avec un tel foisonnement d’artiste il y a du bon, du très bon, du mauvais, du moyen et tout le monde n’a pas sa place, et la bataille est rude quoi ! D’un côté c’est bien parce que du coup tout le monde est assez fraternel vu que c’est très difficile de percer il n’y a pas trop de concurrence les uns envers les autres. La concurrence est tellement rude qu’il n’y a plus de concurrence en fait !
Tu vois il y a 20 ans, quand il n’y avait qu’une vingtaine de groupes français qui cartonnaient c’était facile à cerner, mais là c’est tellement vaste qu’il y a beaucoup de choses quoi. Et c’est bien, je suis pour un développement du métal français, si possible chanté en français. Ça fait 20 ans que je passe énormément de temps, pas que pour MISANTHROPE, mais pour le développement des groupes en général, et je suis entièrement passionné par ça, c’est quelque chose de très important.
Après la place de MISANTHROPE… c’est dur de se prononcer. Disons que je suis pas fâché de pas être numéro 1 et je suis pas fâché de pas être le numéro 100 tu vois. On fait vraiment ça pour le groupe, pour les fans, on fait vraiment ça pour donner une alternative à ce qu’on entend en France, c’est le moteur. C’est vrai qu’on est sur la longévité, on a une longue carrière, on a plus rien à prouver, on a fait tellement de choses, et c’est ça qui est formidable.
Je suis ravi de ma position même si je suis pas premier ! (Rires)

Est-ce qu’il y a un groupe ou artiste avec lequel tu aimerais voir MISANTHROPE tourner ?

(Rires) Euh… avec Rammstein et Metallica ! (Rires)

Tant qu’à faire ! (Rires)

Ouais tant qu’à faire ! (Rires)

Et tu l’as dis toi-même tout à l’heure, « Aenigma Mystica » a été long à écrire et enregistrer, il a fallu attendre quatre ans pour ça. Est-ce que l’attente sera aussi longue pour avoir le successeur ou est-ce que vous avez déjà quelques compos ou idées ?

En fait dans MISANTHROPE, quand on compose c’est bien, sinon on compose pas (Rires).
On a zéro chanson de côté ce qui est quand même incroyable. Souvent on entend « J’ai écris quarante chansons, j’ai gardé les dix meilleures », nous non quand on compose on compose… (Rires)
Ça me fait toujours rire quand je dis ça dans les interviews… Donc voilà quand on compose on ne laisse pas de morceaux non finis. Mais je vais pas te cacher qu’on commence sérieusement à réfléchir à l’avenir, donc à 2015…

Bon ben on a plus qu’à attendre 2015 alors…
Et je pense qu’on est arrivé à la fin de cette interview, alors je te laisse les derniers mots pour conclure… Si tu veux passer un message aux fans français.


Et bien déjà merci à toi ! On a pu parler de pas mal de choses, éclairer un peu l’image de MISANTHROPE, je pense qu’il faut pas se fermer sur ce qu’on dit ou ce qu’on a entendu dire sur MISANTHROPE, il faut vraiment écouter la musique. Comme tu le disais, tous nos albums sont différents alors si vous n’avez pas accroché sur un album, « Aenigma Mystica » sera peut être le bon. J’entends beaucoup de gens dire que pour découvrir le groupe c’est l’album idéal. Voilà et puis surtout rendez vous sur la route quoi ! Rock’n Roll ! Toujours plus de rock’n roll ! On sera au stand pour rencontrer les gens, parler, faire des photos, on sera au rendez vous.

Merci beaucoup Philippe, bonne continuation et à très bientôt alors !

Bonne continuation! See you at the Hellfest !

See you!
 
Critique : SBM
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