Interview

SABATON (2014 - Version française) - Joakim Broden (Chant)

Nouveau line-up, nouvel album. SABATON est à un tournant de sa carrière, leur dernier album, « Heroes » est sur le point de sortir et Joakim Broden va nous en dire un peu plus. Un peu fatigué mais de très bonne humeur, ça sonnait un peu comme ça :

SBM : Salut Joakim ! Comment ça va ?


Joakim : Oh très bien merci !

De rien ! Bon alors on est là pour parler un peu de votre tout nouvel album « Heroes » qui en un sens est spécial pour le groupe. Quelles sont tes attentes pour cet album ?

C’est toujours difficile de répondre, je veux dire, je suis un homme très simple, donc j’espère juste que celui-ci mènera à plus d’album et plus de concerts. Comme tu le dis c’est spécial parce que c’est le premier album avec le nouveau line-up, donc c’était très difficile pour moi quand j’écrivais la musique parce qu’en un sens certaines personnes vont savoir que c’est le premier album avec le nouveau line-up, donc si je faisais ces chansons, ils ne blâmeraient pas les nouveau gars du groupe : Chris, Hannes et Thobbe.
C’était donc beaucoup de pression pour moi, je veux dire, aucun de nos anciens membres n’a jamais écrit de musique, je ne voulais donc pas laisser les fans ou les nouveau gars à l’écart. C’était donc un peu dur d’écrire, en fait dès que j’avais la rythmique on commençait à enregistrer.

Et cet album vient juste après le grand « Carolus Rex » qui vous a catapulté dans les meilleurs groupes de power métal, si ce n’est le meilleur. Comment avez-vous vécu cette ascension ?

En fait je ne me focalise pas trop sur ça, je n’y ai jamais pensé ou alors si dans le sens où je prends un peu plus soin de moi ; parce que maintenant j’ai travaillé dur pour ça, j’ai vraiment voulu faire ça pendant 15 ans, moi et tout le groupe travaillant ensemble. Et maintenant il y a quelque chose à perdre si tu vois ce que je veux dire, donc le seul changement c’est que je fais plus de sport, plus d’exercice et je bois moins de bière ! (Rires)

(Rires) En un sens c’est plutôt une bonne chose !
Pendant cette période vous avez également enregistré votre premier DVD live « Swedish Empire Live » donc était-ce important pour vous de l’enregistrer à ce moment là ?


Oui en un sens mais le temps a fait son travail. Pour être honnête c’était un festival, on était en tête d’affiche et il y avait 600.000 personnes là-bas ! Ça n’arrivera surement plus jamais ! (Rires)
Donc on avait la chance de le faire et j’ai aimé cette expérience mais pour certaines raisons je deviens nerveux quand je suis filmé. Je m’en fous qu’il y ait 5 ou 500.000 personnes dans la foule, ça m’est égal, mais quand c’est filmé ou enregistré je deviens nerveux, je ne sais pas pourquoi.

C’est assez compréhensible dans ce cas… Je pense que ça doit être pareil pour tout le monde.
Parlons un peu plus de « Heroes ». Habituellement tu écris des chansons sur les grandes guerres, événements ou héros. Pour cet album vous avez choisi une guerre en particulier ou juste quelques moments de l’Histoire ?

C’est à propos de la deuxième Guerre Mondiale. Certaines personnes dont il est question dans l’album on fait des choses dans l’armée, comme les soldats américains, ils étaient la carrière militaire. Et le point important était le destin et les actions de ces gens pendant la deuxième Guerre Mondiale. Bien sûr c’est toujours sur la guerre mais avec un angle différent ; c’est un peu plus émouvant, ça parle de petits groupes et leurs actions, ça ne se focalise pas réellement sur les grands tableaux, ça raconte plus l’histoire de quelqu’un que l’histoire d’une nation.

Et globalement à la première écoute on peut entendre des éléments classiques de SABATON mais certaines chansons comme « To Hell and Back » sont vraiment différentes avec ces éléments folks. Comment as-tu écrit cette chanson ?

Et bien tu sais j’aime tous les genres musicaux et mon compositeur préféré est Ennio Morricone de ces Western spaghetti, ces films classiques. Il a fait « Le Bon, la Brute et le Truand » ou « Pour quelques dollars de plus » et tous ces éléments folks sont assez proches des traditions suédoises, donc j’ai eu cette idée de mélanger ces éléments avec le heavy métal et le reste du groupe a dit « T’es putain de stupide mec ! ça va être merdique ! Montre-nous que tu peux le faire ! » (Rires)

« Bien sûr que je vais le faire parce que je ne suis pas stupide »

Donc en fait j’ai décidé que ça devait être sympa, donc j’ai attrapé ma Fender Stratocaster et j’ai joué et joué et à la fin il n’y avait que des mélodies. Et en fait j’ai passé tellement de temps à trouver cette mélodies qu’écrire le reste de la chanson a été assez rapide, je voulais cette vibration et quand je l’ai eu, le reste de la chanson a été écrit très vite parce que c’était marrant, j’ai vraiment eu un bon feeling pendant l’écriture.

J’aime vraiment ça, c’est vraiment frais, et c’est totalement différent de « Resist and Bite » qui est très puissante, une sorte de colère. Y’a-t-il une raison à ça ?

Hum… Oui et non. Je veux dire on a essayé de raconter une histoire différente et évidemment la guerre peut être une chose très agressive et déprimante et il est très important pour nous que la musique et les paroles concordent. Si je veux une histoire joyeuse, je veux de la musique joyeuse, si je veux raconter une histoire triste, j’ai besoin d’une musique triste, et parfois tu as besoin de raconter des histoires puissantes donc tu essaye de lier ça ensemble.
Donc j’ai peur qu’il n’y ait pas d’autres idées derrière cette chanson, je voulais juste raconter une histoire de façon à ce que ça aille bien avec les paroles et la musique.

Vu qu’on parle de ces différentes ambiances, on a cette chanson assez triste, « The Ballad of Bull » où tu sembles être de retour au piano. As-tu aimé de retrouver de nouveau à cette place ?

Oui, j’ai vraiment aimé jouer le clavier et à la base je faisais ça même quand je n’étais pas encore dans le groupe, et j’expérimente toujours des trucs en studio. C’est comme si mes chansons étaient mes bébés et j’écris toute la musique, parfois j’écris seul, parfois avec quelqu’un mais je suis toujours là à expérimenter. Ça peut être n’importe quel instrument mais surtout les claviers et avant que je ne sois dans le groupe, à quelques fêtes il y a 15 ans de ça, ils disaient « On a besoin d’un claviériste » et je disais « Oh ouais c’est moi ! » (Rires)

Et tu y es de nouveau ! Tu joueras aussi sur scène ?

Le plan était que l’on pourrait le faire pour quelques festivals, on l’a fait sur la dernière tournée et j’ai joué le piano sur « The Hammer has Fallen ». J’ai aimé ça et c’est aussi sympa parce que ça créé une variation dans le spectacle, plutôt que de toujours me voir sauter comme un con tu vois. C’est aussi une opportunité de jouer quelque chose de plus lent parce qu’habituellement tu dois te reposer un peu, c’est le moment de respirer et tu peux voir quelque chose de différent sur scène.

J’espère qu’on pourra voir ça ! J’aimerais te poser une question sur la pochette. Vous en avez fait une spéciale pour l’édition limitée de « Heroes » avec beaucoup de drapeaux, comment les avez-vous choisi ? Est-ce qu’ils représentent votre plus grande communauté de fan ou est-ce les pays où vous avez les plus grands héros ?

En fait on voulait les drapeaux des pays dont il est question dans l’album. Mais comment ils ont été placé je l’ignore, on a demandé à l’artiste comment ils devaient être arrangé, en tant qu’artiste il sait mieux que quiconque à quoi ça doit ressembler.
Pour être honnête, visuellement je suis inutile, je ne peux pas peindre, je ne peux rien faire, je peux juste regarder une image et dire « J’aime » ou « j’aime pas » mais je ne peux pas expliquer ce qui va et ne va pas.

Ouais je comprends… Ton truc c’est la musique.

Exactement !

En fait la couverture me rappelle quelque chose. Est-ce le trône de fer de « Game of Thrones » que l’on voit ? Tu peux nous éclairer ?

Je ne sais pas, je n’en ai aucune idée. Je n’ai pas beaucoup regardé la série « Game of Thrones », j’ai juste regardé la première saison et j’aime bien en fait. Mais là je ne sais pas je suis désolé, c’est embarrassant mais je n’en ai aucune idée…

Oh non c’est rien, c’était juste comme ça, ce n’est pas vraiment important.

Tu devrais peut-être demander à l’artiste ! (Rires)

Ouais tu devrais me donner son numéro de téléphone ! (Rires)
Dis moi, maintenant vous avez votre propre festival et votre propre festival croisière, ce qui est vraiment énorme, qu’est-ce que ça te fait ?


C’est la façon la plus folle de faire les choses, on voulait faire un concert et les promoteurs nous ont dit « Non on ne veut pas faire de concerts » donc on a dit « On va faire nos propre concerts ! » (Rires)
Tu sais, on croit en SABATON, et ce que j’aime vraiment avec ces deux évènements c’est que ce sont deux faces opposées d’une même pièce. Notre festival, le « Sabaton Open Air » dans notre ville est une production complète, le plus gros show pyrotechnique qu’on ait, la scène les lumières. Une année on a joué intégralement « The Art of War », cette année on pense jouer tout « Carolus Rex » en suédois et tu peux pas faire ça ailleurs et maintenant on a le temps de le faire parce que personne ne vient nous dire « Vous pouvez seulement jouer une heure et vingt minutes ». Maintenant on peut jouer aussi longtemps qu’on veut ! (Rires)
Alors que le « Sabaton Cruise » c’est : « Tu prends 2000 métalleux et tu vas sur un bateau ». Et là on n’a ni scène, ni pyrotechnie et on joue des chansons en demandant au public « Hey ! Quelle chanson vous voulez entendre après ? ». On fait souvent ça sur la croisière.

Je suis sûr que ça doit être une super fête ! J’aimerais vraiment faire ce genre de truc un jour.

Et bien viens l’année prochaine ! C’est une super fête, la plupart des gens sont suédois mais on a des gens venant de 25 pays différents. Les gens boivent beaucoup parce qu’il n’y a pas de taxes, donc il y a une bonne ambiance ! (Rires)

Il faut vraiment que je le fasse !! En parlant de tournée, cet été vous allez jouer au Hellfest en France. Quelles sont tes attentes pour le show et le public ?

J’ai vraiment hâte d’y jouer parce qu’on y était déjà il y a quelques années et c’était triste pour le groupe et moi-même parce que, voilà, on a fait le concert, le soleil brillait et il y avait beaucoup de groupes que je voulais voir, comme cette année. Mais il s’avère que la nourriture de veille était mauvaise donc j’ai eu une intoxication donc j’ai du quitter le festival vingt minutes après le show et j’ai commencé à me sentir mal, j’étais à l’hôtel, j’ai vomis dans les toilettes toute la nuit donc c’est mon grand retour je crois ! (Rires)
Je veux voir certains groupes sur scène.

J’espère que ça ira cette fois ! Peut-on s’attendre à plus de show en France sur la tournée hivernale ?

Il n’y a pas de dates fixées pour le moment, mais on y travaille. Je peux te dire qu’il y aura la plus grande tournée française qu’on n’a jamais faite. Je ne vais pas faire de promesses que je ne peux pas tenir mais tu l’auras entre… Octobre et février.

On verra alors, mais c’est une bonne nouvelle ! Après avoir tourné et tourné vous allez surement enregistrer un nouvel album. Aimerais-tu faire un autre concept album comme « Carolus Rex » ?

J’aimerais avoir le temps pour ça parce que faire un album de ce type, même si j’aime vraiment ça, est très fatiguant et je ne veux plus le faire, mais voilà attends deux ans et je le referai ! (Rires)
Tu dois suivre l’histoire, tout est étroitement lié. Quand tu as le fil conducteur tu finis peut-être avec quatre chansons rapides à la suite mais c’est pas bon parce que ça ne donne pas une expérience auditive agréable. Tu dois avoir des chansons rapides et ralentir un peu comme une montagne russe.
Avoir tous ces éléments et faire toutes ces recherches est très intéressant mais ça prend beaucoup de temps. Avant l’enregistrement je ne voulais pas refaire ça, mais quand on a eu fait l’album j’ai pensé « Hum… Je referais bien un album concept ». (Rires)

J’espère que tu le referas, j’adore ce type d’album…
Et bien Joakim je crois qu’on arrive à la fin de notre interview, je te laisse donc les derniers mots si tu veux conclure ou laisser un message aux fans français.


J’aimerais remercier les fans français pour les bons moments. On y a joué quelques fois et le public français est vraiment le meilleur, on a tout le temps eu des bonnes promos, alors merci !

Merci à toi pour ta sympathie et ton temps ! J’espère qu’on se croisera au Hellfest !

De rien ! Merci et à la prochaine !
 
Critique : SBM
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