Interview
NIGHTMARE (2014 - Version française) - Franck Milleliri (Guitare)
A quelques jours de la sortie de leur dernier album « The Aftermath » et à quelques jours de leur show à Dubaï avec Loudblast, Franck Milleliri, gratteux de NIGHTMARE et gentilhomme fait une petite halte sur Paris pour nous expliquer ce qui nous attend.
SBM : Bonjour Franck et merci de bien vouloir répondre à nos questions.
On est là pour parler de votre nouvel album « The Aftermath » que vous allez, dans quelques jours, présenter à vos fans de Dubaï pour la « release party ». Quel effet ça te fait de jouer les nouveaux morceaux en live ?
Franck : Et bien pour nous c’est un double évènement en fait. C’est une « Release party » et en fait on a joué à Dubaï l’année dernière avec Epica et Yngwie Malmsteen lors d’un festival et on était en ouverture, dans les premiers groupes et on a eu un super accueil. Donc là on repart jeudi avec Loudblast et on est en tête d’affiche donc on se dit que ça a prit là bas et ça va être exceptionnel de présenter le nouvel album. On est super motivé, on a bossé dur pour préparer les morceaux donc je pense qu’avec les gars de Loudblast on va passer un super moment.
Et comment vous est venue cette idée de « Release party » ? C’est assez à la mode en ce moment et comme tu dis vous avez eu un bon accueil là bas… Mais pourquoi ne pas l’avoir fait en France ?
En fait on en fait à chaque fois, là on a en fait une à Lyon ce soir et une demain à Grenoble, notre ville, là où tout a démarré. Mais là en fait la date coïncidait avec la date de sortie de l’album donc on a combiné les deux évènements mais la date de Dubaï était déjà calée depuis un petit moment.
Bien sûr jouer sur Paris c’est important c’est important pour la sortie d’un album mais il y a tellement de concerts sur Paris que c’est extrêmement difficile de trouver un créneau…
C’est vrai que c’est pas simple… Et du coup quels sont les morceaux de « The Aftermath » que tu as hâte de jouer ? Si tu devais en choisir deux ?
Il y aurait « Bringer of a No Man’s Land” le premier et euh… “Forbidden Tribe” un morceau plus mid tempo qui a un refrain plus accrocheur. De toute façon c’est les morceaux qu’on a préparé, les morceaux qu’on jouera en live. Parfois des morceaux sont géniaux sur l’album et en live ils le sont beaucoup moins, parfois ça passe pas comme on le souhaite.
Mais là on a bien préparé le truc, on a joué la semaine dernière avec Loudblast lors d’un fest et on a pu tester ces morceaux pour la première fois et c’est relativement bien passé. Donc encore un peu de travail sur les automatismes pour la scène mais on est super confiant…
Tout se présente bien alors… Du coup pour « The Aftermath » c’est votre deuxième collaboration avec Matt, le deuxième guitariste. Comment s’est passé l’enregistrement et la collaboration avec toi ? Avez-vous ressenti une nouvelle alchimie ?
C’est un petit peu particulier parce que Matt est arrivé à la fin de « The Burden of God », il est arrivé pendant l’enregistrement et pas pendant la composition. Il a fait les solo parce qu’il a un très bon feeling pour les solo donc on en a profité.
Et pour le nouvel album on a fait à peu près 50-50 au niveau de la compo, comme toujours ça partait de riffs de guitare. Pour ma part j’ai toujours travaillé tout seul en fait et c’est dur de partager, non pas que je sois dictateur, mais je me suis pas trop immiscé dans ses trucs, lui non plus, et ce qui nous a rapproché peut-être c’est le changement dans la façon d’enregistrer, on n’est pas allé en studio, on a fat du home studio, on est resté à la maison, on a fait les lignes et on a envoyé les signaux guitare en Allemagne, pour être réampé, repasser par des amplis, pour avoir le son qu’on retrouve sur l’album.
Et c’est justement à la maison qu’on a pu échanger et modifier les choses, donc il y a quand même eu un échange entre nous c’est clair. Et ça s’amalgame assez bien parce que je suis plus riff, surement à cause de mes influences thrash, vu qu’en fait j’écoute pas beaucoup de heavy alors que Matt est plus mélodique donc je pense qu’on a trouvé le mélange. Et au final ça s’est très bien passé.
Justement c’est étrange que tu me dises que Matt est plus mélodique car je trouve qu’on a plus de morceaux brutaux sur l’album, comme « Necromancer » ou le très speed « The Ghost in the Mirror ». Je sens plus de rage et je pensais que ça serait venu de Matt…
Ben « Necromancer » je l’avais composé avant l’album, c’est une idée de riff que j’avais. Et Matt a vraiment un éventail très large d’influences, il écoute de la musique des années 70, alors que moi je suis vraiment plus… « Bœuf » (Rires). Je suis vraiment cantonné au métal, je te dirai pas que j’écoute Johnny ou des choses comme ça alors que lui si. Bon il apprécie des groupes comme Arch Enemy alors que moi niveau heavy j’écoute pas grand-chose.
J’ai toujours eu cette volonté, et le groupe également, de trouver l’équilibre parfait entre le côté mélodique de Jo, sa voix claire, et une musique plus rentre dedans, moins heavy traditionnelle. Et la production joue beaucoup aussi, les guitares sont mises en avant, les nappes de claviers en retrait, donc c’est peut-être ça aussi qui rend l’album plus agressif et c’est une volonté qui date, ça vient de « Genetic Disorder » ou « Insurrection ».
C’est vrai que ce côté thrash avec les guitares mises en avant, très saturées, on l’avait déjà sur « The Burden of God » et « The Aftermath » est une bonne continuité mais on a effectivement moins ce côté épique et plus de titres courts et direct.
Ce qui est très important pour nous, dans le système des morceaux, c’est d’avoir des refrains accrocheurs, on est vachement focalisé là-dessus, c’est souvent ce que tu retiens, c’est ce qui fédère en live, et il y a aussi la dynamique du morceau qui rentre en jeu parce que tu ne peux pas faire un album avec que des mid tempo. Donc nous on essaye d’apporter de la variété, notamment sur « Digital DNA » qui sort encore du lot, avec cette voix écorchée peut-être plus futuriste.
Le clavier ça se prêtait peut-être un peu moins à l’album que « Burden of God » qui avait une dimension religieuse, un peu mystique où les orchestrations s’y prêtaient vachement, et là un peu moins, puis ça correspond bien à l’idée de mettre les guitares en avant parce qu’avec le recul on n’est pas super emballé par le son de « The Burden of God » au niveau des grattes et on a pas mal été critiqué là-dessus et on a tout de suite pris ça en compte.
Pour en revenir à ce que tu disais, pour « The Burden of God » il y a une thématique religieuse qu’Yves m’a exposée dans notre dernière interview. Quels sont les thèmes abordés dans cet album ?
Et bien c’est l’univers Nightmare qui défini le thème principal je dirais parce qu’on parle beaucoup de l’homme mais de façon pessimiste, on n’a pas vraiment des textes joyeux. C’est souvent des histoires banales, assez tragiques.
On est plus touchés par la tragédie donc c’est souvent des histoires banales, assombries, peut-être un petit peu fantastiques sur le mauvais côté de l’Homme, et sur les pochettes ça a toujours été ça Nightmare, c’est un petit peu le déclin de l’Homme, le bordel qu’il fout, l’Homme qui se bouffe tout seul.
Après « The Aftermath » n’est pas un concept album, chaque morceau a sa propre histoire, c’est un petit peu comme des nouvelles. Bon c’est pas du Stephen King non plus mais des petites nouvelles du mec qui part pour faire la guerre en Irak, qui revient complètement taré et qui bute tout le monde. Tu vois c’est des trucs comme ça…
Oui c’est sûr que ça colle bien aux morceaux, si vous aviez fait des textes joyeux, champêtres, ça aurait pas trop collé ! (Rires)
(Rires) Oui la pochette fait assez sombre, assez froid donc ça colle assez bien à la musique. C’est sûr qu’on est assez loin d’Edguy par exemple ! (Rires)
Oui effectivement on ne peut pas comparer ! (Rires)
Et puis vous allez un peu plus loin dans l’agressivité avec un nouveau guest, David Boutarin qui se charge des growl. Comment en êtes-vous venu à travailler avec lui ?
Alors David Boutarin c’est le chanteur d’FMR, un groupe lyonnais et il y a fort longtemps c’était le bassiste de Destiny, autre groupe lyonnais qui a pas mal tourné. Et comme je suis de Lyon, et j’imagine que c’est pareil dans toutes les villes, on se connait tous. C’est donc un pote depuis pas mal de temps donc il a accepté de participer et de faire les growls.
On aurait pu le faire nous, moi par exemple, ou Jo, mais c’est pas tout à fait le registre ou la tessiture de Jo donc on voulait un mec qui fait ça sans trop de problème et il y est arrivé facilement. C’est un plaisir aussi parce que c’est un pote et on n’a pas besoin d’avoir un sticker sur l’album disant « Avec le chanteur de… ». C’est cool d’avoir des guests mais on n’est pas spécialement focalisé là-dessus non plus…
Il me semble que le groupe fête cette année ses 25 ans…
25 ans… ? Ah non plutôt 35… (Rires)
(Rires) Ah mince j’ai dû me gourer dans mes calculs !! Bon 35 ans alors… Vous avez pensé à quelque chose de spécial pour ça ? Un live avec des guests ? Un best of ?
On y pense en fait… Pour les 30 ans on a sorti un DVD « One Night of Insurrection » qui est sorti il y a trois ans qu’on a tourné à Grenoble, dans notre ville mais le plan réel c’est de pouvoir retracer l’histoire de Nightmare, donc t’imagines que ça doit être un travail titanesque car il y a énormément de recherches, c’est un travail de folie. Il y a des supports dont je ne suis même pas sûr qu’ils puissent se lire. C’est pas pour tout de suite, mais c’est un projet qu’on a : l’histoire de Nightmare, faire intervenir les gens qui ont fait partie de l’aventure. Là on est vraiment concentré sur la sortie de l’album, sur les retours, sur les préparations des dates de la tournée mais on y pense !
Affaire à suivre ! Vous êtes effectivement pas mal occupé, et concernant la tournée, outre le show à Dubaï, il y a surtout votre retour au Hellfest ! Quels sont vos attentes par rapport à ce show ? Est-ce que ça vous fait toujours autant d’effet ?
Bah faudrait être complètement abruti pour refuser de jouer au Hellfest. Alors oui on joue à 11h du mat le premier jour, on fait l’ouverture du fest, ça fait chier mais ça m’empêche pas de dormir, on est super content, on va prendre ce moment tel quel, c’est un super festival, y’a du monde.
Ça va faire trois fois qu’on fait le Hellfest, mais le truc c’est qu’on joue aussi au Wacken et on est mieux placé. Quelque part c’est peut-être lié à la musique qu’on propose, j’ai l’impression que la France est plus extrême…
Il semblerait oui…
Je peux comprendre aussi parce que j’écoute beaucoup de death, de thrash, mais on souffre peut-être d’une image un peu ringarde, heavy à la Helloween des années 90, enfin je le ressens comme ça, pour les gens qui nous connaissent pas.
On a pas mal tourné, on a un peu remis les pendules à l’heure donc ça évolue. Et quand tu regarde la grosse affiche de cette année, tu peux monter peut-être de deux, trois rangs mais c’est tout, après il n’y a que des gros groupes… C’est sûr que si on se pointe au Hellfest et qu’il n’y a que 20 personnes devant la scène on sera un peu déçu mais on donne un max à chaque fois. On en a fait des dates foirées, sur des machins en Pologne dans des clubs au fin fond de la campagne mais t’as des gens qui viennent te voir donc tu te dois de faire le max, du moins on le prend comme ça.
Le matin il y a toujours un peu de monde quand même, mais c’est vrai que c’est dommage de pas mettre plus en avant les groupes français…
Je peux comprendre, comme je te disais c’est au niveau du style, mais moi j’ai vu Gojira au Wacken, pendant Maiden le soir. Tête d’affiche.
Ah ouais quand même…
Au Wacken en Allemagne Gojira pendant Maiden… Bon ils ont joué dans la tente mais elle était pleine à craquer…
Jolie performance oui… Et après le Hellfest ? Vous avez déjà quelques dates prévues fin 2014 ou début 2015?
Bon là on va faire le Hellfest et le Wacken aussi. Jeudi on part à Dubaï avec Loudblast, on a une tournée de trois semaines en Novembre, ça va être la tournée Wacken, c’est vraiment la priorité pour nous parce que le Wacken a quand même une force de communication impressionnante donc au niveau de la promo ils envoient vraiment, c’est le genre ‘évènement qui a mis Amon Amarth en lumière quoi… Donc on se focalise là-dessus, mais il y aura très peu de dates en France par contre, on fera beaucoup Allemagne et Europe de l’Est, mais pour la France ça sera pour la prochaine saison, il y aura les festivals de l’été prochain puis des dates qui vont se caler par ci par là. On sera en pourparler pour l’Australie, le Canada mais c’est le genre de projet qui est assez dur à mettre en place et qui n’aboutissent pas toujours. Le promoteur doit acheter les billets d’avion, il doit être sûr de ramener assez de monde.
Vous avez des projets c’est déjà un bon point ! J’espère que ça se passera au poil !
Pour ma part je suis arrivé à la fin de mes questions, je te laisse donc les derniers mots si tu veux conclure ou laisser un message aux fans, c’est à toi.
Un gros merci à tous ceux qui suivent le groupe, qui nous supportent, qui viennent nous voir en live ou achètent les CDs, et plus généralement merci à ceux qui supportent le métal français parce que depuis quelques années on se rend compte que le métal français commence à s’exporter et à être pris au sérieux et c’est super important.
Les retombées sont importantes parce qu’au final on aura de plus en plus de petits fests, de concerts. Il y a encore beaucoup de groupes étrangers qui ne passent pas en France, donc si on arrive à avoir une bonne cohésion, on aura plus d’évènements et moi en temps que passionné : plus on en a, mieux c’est.
Donc voilà faut aller voir les groupes, faut se déplacer, ceux qui veulent acheter des CDs qu’ils achètent, ceux qui veulent télécharger, qu’ils téléchargent mais le plus important c’est d’aller aux évènements parce qu’il y a une toute autre dimension en live. Et c’est aussi un moyen de sortir entre potes, de faire la fête.
On est d’accord ! Je passe le message ! Merci beaucoup Franck et bonne continuation !
Merci à toi ! Bonne journée !
SBM : Bonjour Franck et merci de bien vouloir répondre à nos questions.
On est là pour parler de votre nouvel album « The Aftermath » que vous allez, dans quelques jours, présenter à vos fans de Dubaï pour la « release party ». Quel effet ça te fait de jouer les nouveaux morceaux en live ?
Franck : Et bien pour nous c’est un double évènement en fait. C’est une « Release party » et en fait on a joué à Dubaï l’année dernière avec Epica et Yngwie Malmsteen lors d’un festival et on était en ouverture, dans les premiers groupes et on a eu un super accueil. Donc là on repart jeudi avec Loudblast et on est en tête d’affiche donc on se dit que ça a prit là bas et ça va être exceptionnel de présenter le nouvel album. On est super motivé, on a bossé dur pour préparer les morceaux donc je pense qu’avec les gars de Loudblast on va passer un super moment.
Et comment vous est venue cette idée de « Release party » ? C’est assez à la mode en ce moment et comme tu dis vous avez eu un bon accueil là bas… Mais pourquoi ne pas l’avoir fait en France ?
En fait on en fait à chaque fois, là on a en fait une à Lyon ce soir et une demain à Grenoble, notre ville, là où tout a démarré. Mais là en fait la date coïncidait avec la date de sortie de l’album donc on a combiné les deux évènements mais la date de Dubaï était déjà calée depuis un petit moment.
Bien sûr jouer sur Paris c’est important c’est important pour la sortie d’un album mais il y a tellement de concerts sur Paris que c’est extrêmement difficile de trouver un créneau…
C’est vrai que c’est pas simple… Et du coup quels sont les morceaux de « The Aftermath » que tu as hâte de jouer ? Si tu devais en choisir deux ?
Il y aurait « Bringer of a No Man’s Land” le premier et euh… “Forbidden Tribe” un morceau plus mid tempo qui a un refrain plus accrocheur. De toute façon c’est les morceaux qu’on a préparé, les morceaux qu’on jouera en live. Parfois des morceaux sont géniaux sur l’album et en live ils le sont beaucoup moins, parfois ça passe pas comme on le souhaite.
Mais là on a bien préparé le truc, on a joué la semaine dernière avec Loudblast lors d’un fest et on a pu tester ces morceaux pour la première fois et c’est relativement bien passé. Donc encore un peu de travail sur les automatismes pour la scène mais on est super confiant…
Tout se présente bien alors… Du coup pour « The Aftermath » c’est votre deuxième collaboration avec Matt, le deuxième guitariste. Comment s’est passé l’enregistrement et la collaboration avec toi ? Avez-vous ressenti une nouvelle alchimie ?
C’est un petit peu particulier parce que Matt est arrivé à la fin de « The Burden of God », il est arrivé pendant l’enregistrement et pas pendant la composition. Il a fait les solo parce qu’il a un très bon feeling pour les solo donc on en a profité.
Et pour le nouvel album on a fait à peu près 50-50 au niveau de la compo, comme toujours ça partait de riffs de guitare. Pour ma part j’ai toujours travaillé tout seul en fait et c’est dur de partager, non pas que je sois dictateur, mais je me suis pas trop immiscé dans ses trucs, lui non plus, et ce qui nous a rapproché peut-être c’est le changement dans la façon d’enregistrer, on n’est pas allé en studio, on a fat du home studio, on est resté à la maison, on a fait les lignes et on a envoyé les signaux guitare en Allemagne, pour être réampé, repasser par des amplis, pour avoir le son qu’on retrouve sur l’album.
Et c’est justement à la maison qu’on a pu échanger et modifier les choses, donc il y a quand même eu un échange entre nous c’est clair. Et ça s’amalgame assez bien parce que je suis plus riff, surement à cause de mes influences thrash, vu qu’en fait j’écoute pas beaucoup de heavy alors que Matt est plus mélodique donc je pense qu’on a trouvé le mélange. Et au final ça s’est très bien passé.
Justement c’est étrange que tu me dises que Matt est plus mélodique car je trouve qu’on a plus de morceaux brutaux sur l’album, comme « Necromancer » ou le très speed « The Ghost in the Mirror ». Je sens plus de rage et je pensais que ça serait venu de Matt…
Ben « Necromancer » je l’avais composé avant l’album, c’est une idée de riff que j’avais. Et Matt a vraiment un éventail très large d’influences, il écoute de la musique des années 70, alors que moi je suis vraiment plus… « Bœuf » (Rires). Je suis vraiment cantonné au métal, je te dirai pas que j’écoute Johnny ou des choses comme ça alors que lui si. Bon il apprécie des groupes comme Arch Enemy alors que moi niveau heavy j’écoute pas grand-chose.
J’ai toujours eu cette volonté, et le groupe également, de trouver l’équilibre parfait entre le côté mélodique de Jo, sa voix claire, et une musique plus rentre dedans, moins heavy traditionnelle. Et la production joue beaucoup aussi, les guitares sont mises en avant, les nappes de claviers en retrait, donc c’est peut-être ça aussi qui rend l’album plus agressif et c’est une volonté qui date, ça vient de « Genetic Disorder » ou « Insurrection ».
C’est vrai que ce côté thrash avec les guitares mises en avant, très saturées, on l’avait déjà sur « The Burden of God » et « The Aftermath » est une bonne continuité mais on a effectivement moins ce côté épique et plus de titres courts et direct.
Ce qui est très important pour nous, dans le système des morceaux, c’est d’avoir des refrains accrocheurs, on est vachement focalisé là-dessus, c’est souvent ce que tu retiens, c’est ce qui fédère en live, et il y a aussi la dynamique du morceau qui rentre en jeu parce que tu ne peux pas faire un album avec que des mid tempo. Donc nous on essaye d’apporter de la variété, notamment sur « Digital DNA » qui sort encore du lot, avec cette voix écorchée peut-être plus futuriste.
Le clavier ça se prêtait peut-être un peu moins à l’album que « Burden of God » qui avait une dimension religieuse, un peu mystique où les orchestrations s’y prêtaient vachement, et là un peu moins, puis ça correspond bien à l’idée de mettre les guitares en avant parce qu’avec le recul on n’est pas super emballé par le son de « The Burden of God » au niveau des grattes et on a pas mal été critiqué là-dessus et on a tout de suite pris ça en compte.
Pour en revenir à ce que tu disais, pour « The Burden of God » il y a une thématique religieuse qu’Yves m’a exposée dans notre dernière interview. Quels sont les thèmes abordés dans cet album ?
Et bien c’est l’univers Nightmare qui défini le thème principal je dirais parce qu’on parle beaucoup de l’homme mais de façon pessimiste, on n’a pas vraiment des textes joyeux. C’est souvent des histoires banales, assez tragiques.
On est plus touchés par la tragédie donc c’est souvent des histoires banales, assombries, peut-être un petit peu fantastiques sur le mauvais côté de l’Homme, et sur les pochettes ça a toujours été ça Nightmare, c’est un petit peu le déclin de l’Homme, le bordel qu’il fout, l’Homme qui se bouffe tout seul.
Après « The Aftermath » n’est pas un concept album, chaque morceau a sa propre histoire, c’est un petit peu comme des nouvelles. Bon c’est pas du Stephen King non plus mais des petites nouvelles du mec qui part pour faire la guerre en Irak, qui revient complètement taré et qui bute tout le monde. Tu vois c’est des trucs comme ça…
Oui c’est sûr que ça colle bien aux morceaux, si vous aviez fait des textes joyeux, champêtres, ça aurait pas trop collé ! (Rires)
(Rires) Oui la pochette fait assez sombre, assez froid donc ça colle assez bien à la musique. C’est sûr qu’on est assez loin d’Edguy par exemple ! (Rires)
Oui effectivement on ne peut pas comparer ! (Rires)
Et puis vous allez un peu plus loin dans l’agressivité avec un nouveau guest, David Boutarin qui se charge des growl. Comment en êtes-vous venu à travailler avec lui ?
Alors David Boutarin c’est le chanteur d’FMR, un groupe lyonnais et il y a fort longtemps c’était le bassiste de Destiny, autre groupe lyonnais qui a pas mal tourné. Et comme je suis de Lyon, et j’imagine que c’est pareil dans toutes les villes, on se connait tous. C’est donc un pote depuis pas mal de temps donc il a accepté de participer et de faire les growls.
On aurait pu le faire nous, moi par exemple, ou Jo, mais c’est pas tout à fait le registre ou la tessiture de Jo donc on voulait un mec qui fait ça sans trop de problème et il y est arrivé facilement. C’est un plaisir aussi parce que c’est un pote et on n’a pas besoin d’avoir un sticker sur l’album disant « Avec le chanteur de… ». C’est cool d’avoir des guests mais on n’est pas spécialement focalisé là-dessus non plus…
Il me semble que le groupe fête cette année ses 25 ans…
25 ans… ? Ah non plutôt 35… (Rires)
(Rires) Ah mince j’ai dû me gourer dans mes calculs !! Bon 35 ans alors… Vous avez pensé à quelque chose de spécial pour ça ? Un live avec des guests ? Un best of ?
On y pense en fait… Pour les 30 ans on a sorti un DVD « One Night of Insurrection » qui est sorti il y a trois ans qu’on a tourné à Grenoble, dans notre ville mais le plan réel c’est de pouvoir retracer l’histoire de Nightmare, donc t’imagines que ça doit être un travail titanesque car il y a énormément de recherches, c’est un travail de folie. Il y a des supports dont je ne suis même pas sûr qu’ils puissent se lire. C’est pas pour tout de suite, mais c’est un projet qu’on a : l’histoire de Nightmare, faire intervenir les gens qui ont fait partie de l’aventure. Là on est vraiment concentré sur la sortie de l’album, sur les retours, sur les préparations des dates de la tournée mais on y pense !
Affaire à suivre ! Vous êtes effectivement pas mal occupé, et concernant la tournée, outre le show à Dubaï, il y a surtout votre retour au Hellfest ! Quels sont vos attentes par rapport à ce show ? Est-ce que ça vous fait toujours autant d’effet ?
Bah faudrait être complètement abruti pour refuser de jouer au Hellfest. Alors oui on joue à 11h du mat le premier jour, on fait l’ouverture du fest, ça fait chier mais ça m’empêche pas de dormir, on est super content, on va prendre ce moment tel quel, c’est un super festival, y’a du monde.
Ça va faire trois fois qu’on fait le Hellfest, mais le truc c’est qu’on joue aussi au Wacken et on est mieux placé. Quelque part c’est peut-être lié à la musique qu’on propose, j’ai l’impression que la France est plus extrême…
Il semblerait oui…
Je peux comprendre aussi parce que j’écoute beaucoup de death, de thrash, mais on souffre peut-être d’une image un peu ringarde, heavy à la Helloween des années 90, enfin je le ressens comme ça, pour les gens qui nous connaissent pas.
On a pas mal tourné, on a un peu remis les pendules à l’heure donc ça évolue. Et quand tu regarde la grosse affiche de cette année, tu peux monter peut-être de deux, trois rangs mais c’est tout, après il n’y a que des gros groupes… C’est sûr que si on se pointe au Hellfest et qu’il n’y a que 20 personnes devant la scène on sera un peu déçu mais on donne un max à chaque fois. On en a fait des dates foirées, sur des machins en Pologne dans des clubs au fin fond de la campagne mais t’as des gens qui viennent te voir donc tu te dois de faire le max, du moins on le prend comme ça.
Le matin il y a toujours un peu de monde quand même, mais c’est vrai que c’est dommage de pas mettre plus en avant les groupes français…
Je peux comprendre, comme je te disais c’est au niveau du style, mais moi j’ai vu Gojira au Wacken, pendant Maiden le soir. Tête d’affiche.
Ah ouais quand même…
Au Wacken en Allemagne Gojira pendant Maiden… Bon ils ont joué dans la tente mais elle était pleine à craquer…
Jolie performance oui… Et après le Hellfest ? Vous avez déjà quelques dates prévues fin 2014 ou début 2015?
Bon là on va faire le Hellfest et le Wacken aussi. Jeudi on part à Dubaï avec Loudblast, on a une tournée de trois semaines en Novembre, ça va être la tournée Wacken, c’est vraiment la priorité pour nous parce que le Wacken a quand même une force de communication impressionnante donc au niveau de la promo ils envoient vraiment, c’est le genre ‘évènement qui a mis Amon Amarth en lumière quoi… Donc on se focalise là-dessus, mais il y aura très peu de dates en France par contre, on fera beaucoup Allemagne et Europe de l’Est, mais pour la France ça sera pour la prochaine saison, il y aura les festivals de l’été prochain puis des dates qui vont se caler par ci par là. On sera en pourparler pour l’Australie, le Canada mais c’est le genre de projet qui est assez dur à mettre en place et qui n’aboutissent pas toujours. Le promoteur doit acheter les billets d’avion, il doit être sûr de ramener assez de monde.
Vous avez des projets c’est déjà un bon point ! J’espère que ça se passera au poil !
Pour ma part je suis arrivé à la fin de mes questions, je te laisse donc les derniers mots si tu veux conclure ou laisser un message aux fans, c’est à toi.
Un gros merci à tous ceux qui suivent le groupe, qui nous supportent, qui viennent nous voir en live ou achètent les CDs, et plus généralement merci à ceux qui supportent le métal français parce que depuis quelques années on se rend compte que le métal français commence à s’exporter et à être pris au sérieux et c’est super important.
Les retombées sont importantes parce qu’au final on aura de plus en plus de petits fests, de concerts. Il y a encore beaucoup de groupes étrangers qui ne passent pas en France, donc si on arrive à avoir une bonne cohésion, on aura plus d’évènements et moi en temps que passionné : plus on en a, mieux c’est.
Donc voilà faut aller voir les groupes, faut se déplacer, ceux qui veulent acheter des CDs qu’ils achètent, ceux qui veulent télécharger, qu’ils téléchargent mais le plus important c’est d’aller aux évènements parce qu’il y a une toute autre dimension en live. Et c’est aussi un moyen de sortir entre potes, de faire la fête.
On est d’accord ! Je passe le message ! Merci beaucoup Franck et bonne continuation !
Merci à toi ! Bonne journée !
Critique : SBM
Vues : 2535 fois