Interview

PAUL GILBERT / Mr BIG (2014) - Paul Gilbert (Guitare)

Bonjour Paul. Merci pour cette interview, et quel honneur !

Merci à toi, je suis enchanté de faire cette interview.

Bien. Tu sors ton nouvel album solo, quasiment en même temps que celui de Mr Big. Tu es bien occupé dis moi !

J’adore faire de la musique et jouer de la guitare. Je suis chanceux d’avoir ce boulot, ou pour être plus précis, ces deux boulots. En fait, j’ai trop de jobs si tu comptes mon école de guitare en ligne.

Tu as décidé de faire des reprises instrumentales, mais comment as-tu sélectionné les titres ? Etais-ce pour le côté guitare, pour ce que la chanson représente pour toi, ou pour une autre raison peut être ?

J’ai construit cet album une chanson à la fois. Je n’avais pas vraiment de plan au début, mais j’ai tellement pris de plaisir à enregistrer « Working for the week end » que je me suis dit que ça serait bien d’essayer d’autres reprises. J’ai choisis les chansons qui avaient le plus d’émotions au niveau de la mélodie du chant. Une chanson comme « Goodbye Yellow Brick Road » est très intense pour ça. Et ça a très bien fonctionné quand je me suis mis à le jouer à la guitare. LA chanson qui m’a donné le plus de fil à retordre a été « I get the feelin’ ». Elle a une mélodie simple et elle est plus menée par son rythme. Mais j’adore cette chanson et j’ai voulu essayer.

Je me doute que jouer des parties de chant à la guitare est très certainement une manière très intéressante de travailler ton instrument n’est-ce pas?

C’est très différent du style que j’ai appris quand je grandissais. La plus part de mes guitar-heros n’étaient pas de grands joueurs de mélodies. J’aime les joueurs rapides comme Eddie Van Halen et les joueurs de blues comme Robin Trower. Ces personnes improvisent beaucoup et on ce petit plus niveau feeling que j’adore. Jouer une mélodie demande une approche plus stricte, et toujours pensé que c’était mieux que ce soit fait par le chanteur. Mais récemment j’ai voulu ajouter ce son à mon style de jeu.

Tu as choisis le mythe grec de Sisyphe pour illustrer la pochette de l’album. Quels sont les points communs entre toi et ce mythe ?

Mes gouts musicaux ont changes récemment, et j’ai réalisé que la majorité de la musique sur laquelle j’ai travaillé si dur n’est plus quelque chose que je désire écouter. Ca a été un peu comme « une pierre qui est dévale la pente en chute libre ». Mais j’ai aussi réalisé que j’aime le processus pour faire la musique, et je suis heureux de continuer à essayer de faire de bonnes choses !

Je me doute que tu dois préparer une tournée pour promouvoir ton album solo, tout comme celui de Mr Big. Comment se présente ton planning pour les mois à venir ?

Je suis actuellement au milieu de la tournée avec Mr Big. J’adore me plonger dans les nouvelles chansons et aussi jouer tous nos hits. Le style du groupe me permet d’improviser sur pas mal de chansons, et j’adore ça. Je viens d’avoir mon premier enfant il y a deux mois de ça, et je vais donc essayer de passer plus de temps à la maison. Je veux lui jouer beaucoup de musique, pour être sur qu’il développera un bon sens du rythme. Je donne beaucoup de leçons, et je trouve que beaucoup de mes étudiants ont besoins de travailler les bases de leur sens du rythme. C’est quelque chose que je travaille constamment et ce pour moi-même. Mais pour en revenir à ta question, j’ai quelques Masterclass en Europe prévues pour l’année prochaine. Et il se peut que je fasse quelques concerts en solo, et un album aussi. Mais je n’ai pas encore tous les détails. Le plus important est que je suis heureux de continuer à jouer.

Parlons un peu de Mr Big maintenant. Je suis heureux de voir que votre retour se confirme avec cet opus. Quand avez-vous commencé à travailler sur cet album ?

Je pense que nous avons commencé à travailler dessus au printemps. C’était un gros challenge car nous avions appris que notre batteur Pat Torpey avait la maladie de Parkinson. Nous voulions toujours qu’il soit sur cet album, et ce, autant que possible et nous avons donc du faire les choses différemment au niveau de la production. Mais nous savons le son que nous voulons, et nous avons travaillés jusqu’à ce que nous l’ayons.

Votre travail est plus varié, mais toujours avec cette optique de rentrer facilement dans la musique, efficace, et remplie de qualités extraordinaires. Est-ce juste ?

J’enregistre des albums depuis 1986, et il y a eu pas mal de changements depuis cette période. La musique est un art sans fin, aussi j’apprécie la recherche des sons que j’aime entendre.

Je suppose que la manière de travailler pour Mr Big et pour ta carrière solo est différente. Comment gères-tu les deux types de production, d’enregistrement etc. ?

Les meilleurs musiciens sont ceux qui sont les meilleurs auditeurs. J’essaye continuellement d’améliorer mon écoute, et de me connecter avec d’autres musiciens et l’état d’esprit de la chanson. C’est une idée générale. Je passe une grande partie de mon temps à détailler tout ça. Actuellement, j’étudie sur le fait de pouvoir augmenter les arpèges pour créer un son Lydian B7 dans un solo blues/rock. Je ne pense pas que ce soit spécifique à un groupe en particulier ou à une production en particuliers. C’est juste de la musique.

Est-ce que « …The stories we could tell » sera votre dernier album, ou peut-on en espérer un autre?

Le future est plein de surprises! Je n’ai aucune idée de ce qu’il va se passer. Aussi je ne pense qu’aux six mois à venir. Et dans les six prochains mois ? Des concerts avec Mr Big, des masterclass, peut être un début de travail sur mon prochain album solo, apprendre à mon fils comment ressentir un bon rock boogie, enseigner à mon école en ligne, et travailler mon jeu de guitare. Après ça ? Qui sait !

Quels sont les derniers albums que tu as apprécié?

J’ai vu un nouveau groupe nommé “Dirty Loops” sur Youtube. Ils font une très bonne reprise de la chanson « Baby » de Justin Bieber. J’aime vraiment. Et récemment un ami à moi m’a passé une caisse pleine d’enregistrements de Link Wray. C’est genial, un jeu de guitare rock primitif, et j’apprécie énormément ce type de jeu. Il y a un guitariste de blues nommé Kid Andersen que j’aime beaucoup aussi. Mais je ne sais pas grand-chose de la scène musicale actuelle. La production est généralement trop parfaite, et je n’arrive presque pas à croire que ce soit vrai. J’ai toujours grandis avec des disques qui sonnaient humain, que je peux encore entendre ce son. Je dois faire ce type de musique moi-même.

C’est la fin de l’interview. Merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions. Je te laisse conclure.

Merci à toi.
 
Critique : Guillaume
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