Interview
VERDUN (2017) - Florian Celdran (Basse)
Auteurs l’an dernier d’un excellent premier album, « The Eternal Drift’s Canticles », les montpelliérains de Verdun sont en train de s’imposer comme l’un des tout meilleurs groupes doom français. Rencontre à Montpellier dans les locaux du disquaire-label Head Records.
« Quand et comment s’est formé le groupe ? »
« C’était à la base mon projet solo. J’avais écrit des maquettes dans ma chambre. Je faisais du death à l’époque mais j’avais envie de faire des trucs qui allaient moins vite, plus basé sur des ambiances. J’ai monté le groupe avec des musiciens de Montpellier lorsque je suis revenu habiter ici. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que deux du line-up original. »
« Vous avez tous d’autres groupes à côté ? »
« Je suis le seul à n’avoir que Verdun. Notre batteur fait de la basse dans un groupe stoner. Le chanteur, lui, a un groupe de grind-core et un groupe de post metal. Quant au guitariste, il joue dans des groupes black metal et stoner. »
« Comment avez-vous signé chez Head-Records ? »
« A la base, on avait fait une maquette pour démarcher les salles de concerts. Head-Records est tombé dessus, a été intéressé et a sorti le EP sur son label en CD d’abord puis en vynil. Le boss de Head Records, Abel connaît très bien toute la scène locale et a été hyper enthousiaste pour nous signer. »
« Comment est venue l’orientation doom ? »
« Je ne voulais pas que cela aille trop vite et voulait que ce groupe soit basé sur le live. Le premier EP est plus brut, l’album, plus peaufiné. On se prend la tête sur chaque détail. Tout est très écrit. Lorsqu’il faut faire un solo quatorze fois, c’est 14 pas 12 ou 18. »
« Le nom Verdun, je suppose que c’est par rapport à la première guerre mondiale ? »
« Oui, tout à fait. Dans l’imaginaire des gens, c’est la boue, les tranchées. Et le côté sombre bien sûr qui colle à notre musique
« Vos morceaux sont tous ultra longs »
« Nous n’arrivons pas à faire des morceaux plus courts. C’est dur de promouvoir des morceaux d’un quart d’heure mais nous n’arrivons pas à faire autrement. Notre manière de travailler est comme ça et on va continuer ainsi. »
« La voix, elle, fait plus noise que doom. »
« On est partis sur une base doom mais nous ne nous mettons pas de limites. Il y a des côtés doom dans l’album bien sûr mais aussi noise ou psyché voire même prog. »
« Vous vous rattachez quand même à la tradition doom. On sent une influence Electric Wizard. »
« Notre deuxième concert était en première partie d’eux. C’est l’un de mes groupes préférés mais je n’écoute pas que des trucs doom, loin de là. »
« L’album a été enregistré à Montpellier ?
« Oui. Puis il a été mixé par Tad Doyle. On lui a envoyé un mail et il a répondu de suite. C’était très correct au niveau tarif. Il l’a mixé chez lui à Seattle. Il a été très rapide dans son travail, a compris parfaitement ce que l’on voulait. »
« Vous n’avez pas eu envie de tourner aux Etats-Unis
« Il nous l’a proposé mais on trouve que c’est encore un peu tôt. »
« Que vous a apporté l’expérience du Hellfest ? »
« Je l’ai vu comme une reconnaissance. Etre booké au Hellfest après n’avoir sorti qu’ un EP et un album , je trouve ça cool. On avait peur en jouant à 10h30 qu’il n’y ait personne. Il y avait au final 3 ou 4000 personnes. On est très content de cette expérience et je pense que depuis plus de gens ont entendu parler de nous. »
« Il y a une scène metal à Montpellier ? »
« Oui, elle est très metal moderne-metal-core avec des groupes comme Gravity ou sinon des groupes de trash. Il y a des groupes stoner aussi. Je pense que nous sommes le seul groupe doom à Montpellier. Dans cette ville tout tourne autour du Black Sheep. On joue avec des groupes qui sonnent différemment de nous et c’est une bonne chose. Tu peux t’enfermer si tu ne joues qu’avec des groupes qui évoluent dans ton style musical. A Montpellier, le public est très éclectique et cela ne le dérange pas d’aller à une double affiche noise et trash. Du coup, les différentes scènes cohabitent les unes avec les autres, ce qui est une bonne chose. »
« Vous venez du metal à la base ? »
« Moi clairement, tout comme notre guitariste. Je continue d’en écouter beaucoup. J’ai grandi là dedans. J’ai écouté du trash, du death, du heavy-metal et bien sûr les grands classiques doom, Cathedral, Electric Wizard. Aujourd’hui, j’écoute aussi d’autres choses comme du garage ou des trucs indie. J’ai fait du death metal mais le genre a fini par me saouler à cause de la technicité. Je m’exprime mieux aujourd’hui en me donnant moins de barrières techniques. »
« Vous ne cherchez pas à en faire trop niveau son. A en mettre plein la vue à l’auditeur. »
« On appelle ça le piège de l’ampli. On connaît plein de groupes qui font ça. Je ne les citerai pas mais ils focalisent sur le mur de son alors que derrière il n’y a rien. Nous ne voulons pas aller dans la surenchère. Cela ne nous intéresse pas. »
« Un nouvel album est en préparation ? »
« On a bien avancé. 70% de l’écriture du nouvel album est faite. Ce sera dans la lignée du disque précédent et quasi certainement chez Head Records ».
INTERVIEW réalisée par Pierre Arnaud Jonard
« Quand et comment s’est formé le groupe ? »
« C’était à la base mon projet solo. J’avais écrit des maquettes dans ma chambre. Je faisais du death à l’époque mais j’avais envie de faire des trucs qui allaient moins vite, plus basé sur des ambiances. J’ai monté le groupe avec des musiciens de Montpellier lorsque je suis revenu habiter ici. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que deux du line-up original. »
« Vous avez tous d’autres groupes à côté ? »
« Je suis le seul à n’avoir que Verdun. Notre batteur fait de la basse dans un groupe stoner. Le chanteur, lui, a un groupe de grind-core et un groupe de post metal. Quant au guitariste, il joue dans des groupes black metal et stoner. »
« Comment avez-vous signé chez Head-Records ? »
« A la base, on avait fait une maquette pour démarcher les salles de concerts. Head-Records est tombé dessus, a été intéressé et a sorti le EP sur son label en CD d’abord puis en vynil. Le boss de Head Records, Abel connaît très bien toute la scène locale et a été hyper enthousiaste pour nous signer. »
« Comment est venue l’orientation doom ? »
« Je ne voulais pas que cela aille trop vite et voulait que ce groupe soit basé sur le live. Le premier EP est plus brut, l’album, plus peaufiné. On se prend la tête sur chaque détail. Tout est très écrit. Lorsqu’il faut faire un solo quatorze fois, c’est 14 pas 12 ou 18. »
« Le nom Verdun, je suppose que c’est par rapport à la première guerre mondiale ? »
« Oui, tout à fait. Dans l’imaginaire des gens, c’est la boue, les tranchées. Et le côté sombre bien sûr qui colle à notre musique
« Vos morceaux sont tous ultra longs »
« Nous n’arrivons pas à faire des morceaux plus courts. C’est dur de promouvoir des morceaux d’un quart d’heure mais nous n’arrivons pas à faire autrement. Notre manière de travailler est comme ça et on va continuer ainsi. »
« La voix, elle, fait plus noise que doom. »
« On est partis sur une base doom mais nous ne nous mettons pas de limites. Il y a des côtés doom dans l’album bien sûr mais aussi noise ou psyché voire même prog. »
« Vous vous rattachez quand même à la tradition doom. On sent une influence Electric Wizard. »
« Notre deuxième concert était en première partie d’eux. C’est l’un de mes groupes préférés mais je n’écoute pas que des trucs doom, loin de là. »
« L’album a été enregistré à Montpellier ?
« Oui. Puis il a été mixé par Tad Doyle. On lui a envoyé un mail et il a répondu de suite. C’était très correct au niveau tarif. Il l’a mixé chez lui à Seattle. Il a été très rapide dans son travail, a compris parfaitement ce que l’on voulait. »
« Vous n’avez pas eu envie de tourner aux Etats-Unis
« Il nous l’a proposé mais on trouve que c’est encore un peu tôt. »
« Que vous a apporté l’expérience du Hellfest ? »
« Je l’ai vu comme une reconnaissance. Etre booké au Hellfest après n’avoir sorti qu’ un EP et un album , je trouve ça cool. On avait peur en jouant à 10h30 qu’il n’y ait personne. Il y avait au final 3 ou 4000 personnes. On est très content de cette expérience et je pense que depuis plus de gens ont entendu parler de nous. »
« Il y a une scène metal à Montpellier ? »
« Oui, elle est très metal moderne-metal-core avec des groupes comme Gravity ou sinon des groupes de trash. Il y a des groupes stoner aussi. Je pense que nous sommes le seul groupe doom à Montpellier. Dans cette ville tout tourne autour du Black Sheep. On joue avec des groupes qui sonnent différemment de nous et c’est une bonne chose. Tu peux t’enfermer si tu ne joues qu’avec des groupes qui évoluent dans ton style musical. A Montpellier, le public est très éclectique et cela ne le dérange pas d’aller à une double affiche noise et trash. Du coup, les différentes scènes cohabitent les unes avec les autres, ce qui est une bonne chose. »
« Vous venez du metal à la base ? »
« Moi clairement, tout comme notre guitariste. Je continue d’en écouter beaucoup. J’ai grandi là dedans. J’ai écouté du trash, du death, du heavy-metal et bien sûr les grands classiques doom, Cathedral, Electric Wizard. Aujourd’hui, j’écoute aussi d’autres choses comme du garage ou des trucs indie. J’ai fait du death metal mais le genre a fini par me saouler à cause de la technicité. Je m’exprime mieux aujourd’hui en me donnant moins de barrières techniques. »
« Vous ne cherchez pas à en faire trop niveau son. A en mettre plein la vue à l’auditeur. »
« On appelle ça le piège de l’ampli. On connaît plein de groupes qui font ça. Je ne les citerai pas mais ils focalisent sur le mur de son alors que derrière il n’y a rien. Nous ne voulons pas aller dans la surenchère. Cela ne nous intéresse pas. »
« Un nouvel album est en préparation ? »
« On a bien avancé. 70% de l’écriture du nouvel album est faite. Ce sera dans la lignée du disque précédent et quasi certainement chez Head Records ».
INTERVIEW réalisée par Pierre Arnaud Jonard
Critique : Lionel
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