Interview

CRESCENT SKY (2019) - Groupe complet

Si la scène metal belge est surtout connue pour ses groupes flamands, on ne doit pas passer à côté des bons groupes de la scène wallonne. Parmi eux, Crescent Sky, auteur d’un excellent premier EP. Rencontre chez eux à Bruxelles.

« Quand avez-vous crée le groupe ? »


« Vers 2011-2012. On a d'abord commencé à deux avant de chercher d'autres musiciens. On a sorti un morceau, donné quelques concerts. Nous avions alors un autre nom de groupe pour ce projet. Crescent Sky est né en 2015-2016. »

« Vous veniez d'autres groupes ? »

« Oui. Pour certains d’entre nous, on a d'ailleurs d'autres groupes qui continuent de tourner comme Anwynn ou Aktarum. Mais certains membres du groupe ne sont que dans Crescent Sky. »

« Dans votre EP, il n'y a pas de chant. »

« On avait un chanteur qui est parti avant de revenir. On a donc fait un EP instrumental. Il y a toute une scène metal où il n'y a pas de chant. Nous ne sommes pas les seuls à faire cela. Valentin, le guitariste a composé les morceaux sans chant et ça fonctionnait bien comme ça. On écoute pas mal de groupes de prog-metal où il n'y a pas de chant. Aujourd'hui que le chanteur est revenu, live, les morceaux sont chantés. Il y en a un seul qui est resté instrumental. »

« Vous sonnez très prog 70's. »

« On écoute de tout, du black, du death, du metal-core, du trash et même des trucs non metal comme du post-rock et du post-punk. Il y a chez nous le côté technique et groovy du metal-core. On a bien sûr un côté mélodique. Nos morceaux sont atmosphériques ce qui vient de l'influence post-rock. »

« Vous l'avez enregistré chez vous ? »

« Oui, à la maison. Seul le mixage a été fait en studio. Nous sommes deux dans le groupe à être ingénieurs du son ce qui aide bien sûr pour tout le côté technique. »

« Vous avez pensé cet EP comme une carte de visite. »

« C'était une façon de montrer aux gens ce que l'on fait. Cet EP décline les différentes atmosphères d’une journée, du matin au soir. Le second EP sera la suite directe de celui-là et représentera la nuit. On ne sait pas encore si on sortira un album car l'industrie de la musique a beaucoup changé. Avec Internet, tu peux distribuer ta musique comme tu le veux. Avec des EP, tu peux sortir du contenu régulièrement. »

« Vous avez déjà des morceaux pour le prochain ? »

« Oui, on est en train de le finir. Sur celui-là, il y aura du chant. Ce sera du chant growlé avec quelques lignes de chant clair. On veut aussi faire un clip. Le son sera plus lourd. On a besoin de retrouver un son qui tabasse un peu. On va passer au niveau de l'accordage de six à sept cordes ce qui donne un son plus dur. »

« Vous semblez produire une musique très réfléchie. »

« Il y a un de nos guitaristes qui est comme ça. A penser sur chaque petit détail. On aime beaucoup le metal technique qui est une musique très pensée donc ça influe sur ce que l'on fait. »

« Vous tournez beaucoup ? »

« On a joué dernièrement à Bruxelles. On va sortir le nouvel EP cet été et on tournera à l'automne. »

« La pochette du disque fait très prog. »

« Cela vient de l'influence de Dream Theater dont nous sommes fans. Elle représente bien le côté atmosphérique du groupe, la nature, les éléments. »

« Comment vous situez-vous dans la scène belge ? »

« La scène n'est pas énorme. Celle flamande est plus ouverte au niveau musical. Leurs groupes sont souvent plus expérimentaux. C'est un autre-monde que la scène francophone. Il y a un groupe qui a un son proche du nôtre : Suasion. A Bruxelles, il y a peu de salles où jouer. C’est dommage. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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