Interview
HELFRÓ (2020) - Ragnar Sverisson (Batterie / Compositeur)
Si l’on connait très bien la scène black-metal scandinave, on connait en revanche très peu celle islandaise. Et pourtant elle compte de nombreux groupes fort intéressants comme ce duo qui sort vendredi chez Season of Mist son premier album. Entretien avec le compositeur et batteur du groupe Ragnar Sverisson.
« Tu as écrit les morceaux de l'album dans un état de solitude. Comment ressens-tu cela, aujourd'hui, alors que le monde entier est isolé ? »
« J'ai effectivement écrit ces morceaux dans une période de solitude. Avec ce que nous vivons actuellement tout le monde est dans le même bateau donc peut être que des gens se retrouveront dans ce que j'ai écrit. »
« Tu as écrit ces titres il y a cinq ans. A l'époque tu avais mis le disque sur Bandcamp. »
« Je l'avais mis sur Bandcamp sans promo ni rien, juste pour mes amis. J'ai commencé à parler avec Season Of Mist peu de temps après et ai retiré l’album de Bandcamp. On s'est dit que l'on pourrait travailler ensemble. Dans la nouvelle version du disque, j'ai ajouté le morceau qui ouvre l'album : « Afeitrun ». On a remasterisé le disque et il y a un nouvel artwork également. »
« L'album est dans la tradition du black metal mais tu y ajoutes d'autres éléments. »
« Oui, c'est vrai. Mes influences principales sont le black metal de la fin des années 90-début 2000. J'aime le black metal avec une certaine mélancolie. Je peux être aussi inspiré par les musiques de films. »
« Il y a une tendance post-black actuellement. Vous n'avez pas ce son. »
« Non, je n'écoute guère de post-black. Je reste surtout intéressé par la scène black d'il y a une quinzaine d’années. »
« On trouve des éléments death dans votre musique. »
« J'ai toujours écouté du death. J'adore Hate Eternal, par exemple. J'aime tous les styles extrêmes dans le metal. La musique avec de supers riffs. »
« Est-ce que la mélancolie que l'on trouve dans votre musique est influencée par le côté isolé de l'Islande ? »
« Certainement. Je voyage beaucoup à l'intérieur de l'Islande. Je bosse comme réparateur d’antennes radio donc je vais d'un endroit à l'autre du pays pour cela. Je me retrouve souvent seul au milieu de paysages désertiques. C'est une émotion intense que je ressens dans ces moments-là. »
« Votre écriture est assez cinématographique. »
« C'est possible. Je veux écrire de la musique agressive mais qui soit aussi mélancolique et triste. C'est difficile de mélanger les deux. Certains groupes y arrivent comme Mayhem. Ils sont une grosse influence pour moi. »
« Vous chantez en Islandais. Pourquoi ce choix ? »
« Je maitrise évidemment mieux le vocabulaire islandais qu'anglais. Pour moi, il était évident de chanter dans ma langue natale. »
« Les thèmes du disque sont l'isolement, l'addiction ? »
« Oui. Ce peut être différentes formes d'addiction, l'addiction à la colère, par exemple. Par rapport à la solitude, tu peux te sentir seul même entouré de gens. »
« On connait très bien la scène black-metal scandinave mais peu celle islandaise. Elle est pourtant active. »
« La scène metal est petite en Islande. Tu as parfois l'impression qu'il n'y a de la place que pour un genre. Il y a vingt ans il n'y avait quasiment que du hard-core dans ce pays puis il y a eu une scène death et maintenant il y a pas mal de black. »
« Tu es un vétéran de la scène black islandaise. Tu as joué dans plusieurs groupes. »
« Je suis batteur. J'ai joué dans pas mal de groupes, effectivement, death ou black. »
« Il y a des groupes black islandais que tu apprécies. »
« J’aime beaucoup Svartidauði . Je ne vais plus trop aux concerts. Je n'ai plus trop le temps ni la patience d'y assister donc je ne suis plus trop la nouvelle vague black-metal islandaise. »
« Et sinon qu'écoutes-tu ? »
« J’écoute beaucoup de black-metal scandinave. J’aime beaucoup un groupe comme Limbonic Art. J'écoute la même chose en boucle pendant des semaines puis je passe à autre chose. Je n'écoute quasiment que du metal. Je peux aimer certains trucs électro ou hip/hop mais j'écoute à 99% du metal extrême. »
« C'était une évidence pour toi de faire un duo ? »
« Pas forcément mais Simon le guitariste joue aussi de la basse. J'ai juste pris mon frère pour les parties vocales clean. Il a amené sa touche sur ses vocaux et cela fonctionne très bien. Je voulais qu'il y ait des vocaux clean mais pas trop, que ce soit juste à certains endroits précis. »
« La pochette de l'album a été dessiné par View from The Coffin. Comment l’as-tu rencontré ? »
« C'est un ami qui m'a mis en contact avec lui. Je lui ai donné carte blanche pour l'art-work. Il s'est inspiré de l'architecture islandaise pour réaliser la pochette. »
« Que représente cette église qu’on trouve dessus ? »
« Ce visuel est inspiré par le dernier morceau de l’album « Musteri Agans » qui signifie « Le Temple de la discipline ». Cette église représente ce temple de la discipline. »
« J'ai vu que tu n'avais pas prévu de faire de shows avec le groupe. »
« C'est juste. Je n'ai pas prévu d’en faire pour le moment. Avec la situation actuelle, j'y pense encore moins. Cela changera peut-être, qui sait ? Pour l'instant, je suis très excité d'écrire et de composer de la musique en studio.
« Comment vis-tu la situation actuelle ? »
« Je suis triste pour le Monde mais cela ne change pas grand-chose dans ma vie. Je croise peu de gens dans mon travail. Je ne suis pas une personne très sociable donc j'ai une bonne excuse pour rester seul à la maison et me concentrer sur mes projets. »
« Tu écris de la musique en ce moment ? »
« J'ai des riffs mais pour l'instant je me concentre sur la sortie de l'album. Très vite, je me remettrai à composer. »
« Tu as eu de très bons retours pour le disque. Tu t'attendais à cela ? »
« Honnêtement, je ne pensais pas que le disque serait si bien reçu. Notre black-metal sonne très seconde vague du genre avec beaucoup d'agression, de dissonance. La vague actuelle de black est très différente de ce que nous faisons. De ce fait, je ne savais pas comment le disque serait reçu. Apparemment, les critiques ont aimé notre style rapide et agressif. »
« Quelle est l'ambition de Helfró ? »
« De ne pas faire le même album deux fois de suite. Pour le prochain disque, je devrais déjà me réinventer. »
« Tu as écrit les morceaux de l'album dans un état de solitude. Comment ressens-tu cela, aujourd'hui, alors que le monde entier est isolé ? »
« J'ai effectivement écrit ces morceaux dans une période de solitude. Avec ce que nous vivons actuellement tout le monde est dans le même bateau donc peut être que des gens se retrouveront dans ce que j'ai écrit. »
« Tu as écrit ces titres il y a cinq ans. A l'époque tu avais mis le disque sur Bandcamp. »
« Je l'avais mis sur Bandcamp sans promo ni rien, juste pour mes amis. J'ai commencé à parler avec Season Of Mist peu de temps après et ai retiré l’album de Bandcamp. On s'est dit que l'on pourrait travailler ensemble. Dans la nouvelle version du disque, j'ai ajouté le morceau qui ouvre l'album : « Afeitrun ». On a remasterisé le disque et il y a un nouvel artwork également. »
« L'album est dans la tradition du black metal mais tu y ajoutes d'autres éléments. »
« Oui, c'est vrai. Mes influences principales sont le black metal de la fin des années 90-début 2000. J'aime le black metal avec une certaine mélancolie. Je peux être aussi inspiré par les musiques de films. »
« Il y a une tendance post-black actuellement. Vous n'avez pas ce son. »
« Non, je n'écoute guère de post-black. Je reste surtout intéressé par la scène black d'il y a une quinzaine d’années. »
« On trouve des éléments death dans votre musique. »
« J'ai toujours écouté du death. J'adore Hate Eternal, par exemple. J'aime tous les styles extrêmes dans le metal. La musique avec de supers riffs. »
« Est-ce que la mélancolie que l'on trouve dans votre musique est influencée par le côté isolé de l'Islande ? »
« Certainement. Je voyage beaucoup à l'intérieur de l'Islande. Je bosse comme réparateur d’antennes radio donc je vais d'un endroit à l'autre du pays pour cela. Je me retrouve souvent seul au milieu de paysages désertiques. C'est une émotion intense que je ressens dans ces moments-là. »
« Votre écriture est assez cinématographique. »
« C'est possible. Je veux écrire de la musique agressive mais qui soit aussi mélancolique et triste. C'est difficile de mélanger les deux. Certains groupes y arrivent comme Mayhem. Ils sont une grosse influence pour moi. »
« Vous chantez en Islandais. Pourquoi ce choix ? »
« Je maitrise évidemment mieux le vocabulaire islandais qu'anglais. Pour moi, il était évident de chanter dans ma langue natale. »
« Les thèmes du disque sont l'isolement, l'addiction ? »
« Oui. Ce peut être différentes formes d'addiction, l'addiction à la colère, par exemple. Par rapport à la solitude, tu peux te sentir seul même entouré de gens. »
« On connait très bien la scène black-metal scandinave mais peu celle islandaise. Elle est pourtant active. »
« La scène metal est petite en Islande. Tu as parfois l'impression qu'il n'y a de la place que pour un genre. Il y a vingt ans il n'y avait quasiment que du hard-core dans ce pays puis il y a eu une scène death et maintenant il y a pas mal de black. »
« Tu es un vétéran de la scène black islandaise. Tu as joué dans plusieurs groupes. »
« Je suis batteur. J'ai joué dans pas mal de groupes, effectivement, death ou black. »
« Il y a des groupes black islandais que tu apprécies. »
« J’aime beaucoup Svartidauði . Je ne vais plus trop aux concerts. Je n'ai plus trop le temps ni la patience d'y assister donc je ne suis plus trop la nouvelle vague black-metal islandaise. »
« Et sinon qu'écoutes-tu ? »
« J’écoute beaucoup de black-metal scandinave. J’aime beaucoup un groupe comme Limbonic Art. J'écoute la même chose en boucle pendant des semaines puis je passe à autre chose. Je n'écoute quasiment que du metal. Je peux aimer certains trucs électro ou hip/hop mais j'écoute à 99% du metal extrême. »
« C'était une évidence pour toi de faire un duo ? »
« Pas forcément mais Simon le guitariste joue aussi de la basse. J'ai juste pris mon frère pour les parties vocales clean. Il a amené sa touche sur ses vocaux et cela fonctionne très bien. Je voulais qu'il y ait des vocaux clean mais pas trop, que ce soit juste à certains endroits précis. »
« La pochette de l'album a été dessiné par View from The Coffin. Comment l’as-tu rencontré ? »
« C'est un ami qui m'a mis en contact avec lui. Je lui ai donné carte blanche pour l'art-work. Il s'est inspiré de l'architecture islandaise pour réaliser la pochette. »
« Que représente cette église qu’on trouve dessus ? »
« Ce visuel est inspiré par le dernier morceau de l’album « Musteri Agans » qui signifie « Le Temple de la discipline ». Cette église représente ce temple de la discipline. »
« J'ai vu que tu n'avais pas prévu de faire de shows avec le groupe. »
« C'est juste. Je n'ai pas prévu d’en faire pour le moment. Avec la situation actuelle, j'y pense encore moins. Cela changera peut-être, qui sait ? Pour l'instant, je suis très excité d'écrire et de composer de la musique en studio.
« Comment vis-tu la situation actuelle ? »
« Je suis triste pour le Monde mais cela ne change pas grand-chose dans ma vie. Je croise peu de gens dans mon travail. Je ne suis pas une personne très sociable donc j'ai une bonne excuse pour rester seul à la maison et me concentrer sur mes projets. »
« Tu écris de la musique en ce moment ? »
« J'ai des riffs mais pour l'instant je me concentre sur la sortie de l'album. Très vite, je me remettrai à composer. »
« Tu as eu de très bons retours pour le disque. Tu t'attendais à cela ? »
« Honnêtement, je ne pensais pas que le disque serait si bien reçu. Notre black-metal sonne très seconde vague du genre avec beaucoup d'agression, de dissonance. La vague actuelle de black est très différente de ce que nous faisons. De ce fait, je ne savais pas comment le disque serait reçu. Apparemment, les critiques ont aimé notre style rapide et agressif. »
« Quelle est l'ambition de Helfró ? »
« De ne pas faire le même album deux fois de suite. Pour le prochain disque, je devrais déjà me réinventer. »
Critique : Pierre Arnaud
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