Interview
CROWN (2021) - Stéphane et David
Six ans après « Natron », Crown revient pour un « The End Of all things » qui en surprendra plus d’un. Le groupe a fait avec ce disque un virage à 180 degrés puisque l’album n’a presque plus rien de metal. Il n’en reste pas moins un disque passionnant et cela fait toujours plaisir de voir des groupes capables de prendre autant de risques. Entretien avec Stephane et David.
« Ce nouvel album arrive six ans après « Natron ». C’était prévu de sortir ce disque si longtemps après le précédent ? »
« Pas forcément. Le processus de création s’est fait naturellement. J’ai commencé à bosser sur les morceaux en 2017. Je voulais un truc plus agressif et finalement cela a pris une autre direction. »
« Le disque est très différent de vos deux précédents albums mais en même temps il y a toujours ce côté sombre et mélancolique. »
« Effectivement. Ce côté sombre et mélancolique est notre marque de fabrique. Je me suis posé la question de savoir si ce changement de direction allait déranger. Il faut que ça sorte et c’est sorti comme ça. Nous ne sommes pas tout à fait le même groupe qu’à nos débuts. Au début Crown ce n’était que Stephane Ce disque on l’a fait tous les deux. »
« Il y a un peu de Y Front le groupe de David dans ce disque. »
« C’est vrai. Il y avait déjà ça dans les démos d’origine. C’est un peu Retour vers le Futur : un retour à ce que j’ai pu faire dans le passé. »
« Il y a un côté cold-wave très présent dans le disque. »
« C’est juste. Cela aussi est venu naturellement. C’est notre background des années 80/90 : des groupes comme Kraftwerk, Nine Inch Nails ou Depeche Mode nous ont marqué tous les deux. J’ai rajouté de la basse. J’en avais déjà rajouté dans le mix de « Natron ». C’était une bonne idée que de mettre de la basse. Cela amène bien sûr ce côté new-wave que l’on peut entendre. »
« Et une influence synthwave évidente également. »
« Tout à fait. Dans les années 90 avec Y Front on jouait des reprises de Depeche Mode, bien avant que Manson ne le fasse et on se faisait insulter. Cela parlait aux copines des metalleux mais pas aux metaleux eux-mêmes ou alors c’était un plaisir coupable. On peut faire aujourd’hui des trucs musicaux qui n’étaient pas bien vus autrefois dans le metal même si on ne classe pas ce disque comme un disque metal. Bien que ça ne sonne pas metal on l’a fait écouter à des gens qui font du death ou du black et qui ont aimé. »
« La sortie du disque a été repoussée à cause du Covid. »
« Oui. On l’a fini il y a un an et demi. Cela a pris du temps mais nous n’avions pas de deadline ce qui était un luxe. Le label se foutait de quand le disque sortirait ce qui était cool. On voulait prendre notre temps parce que l’on savait qu’avec un tel virage musical les gens seraient surpris. Vocalement on a cherché la bonne formule. Tu ne peux pas prendre un tel virage pour proposer quelque chose qui ne serait pas totalement abouti. »
« Les vocaux ne sont quasi jamais hurlés dans le disque ce qui est aussi une nouveauté. »
« Quand j’ai commencé à écrire les morceaux c’est venu naturellement. J’ai essayé des vocaux non hurlés et ça fonctionnait. Sur « Illumination » les hurlements à la fin suffisent. Quand tu écoutes Pink Floyd à Pompéi il y a un morceau sur lequel Waters pousse un cri juste à la fin : cela donne une grande puissance, puissance bien plus grande que si ce n’était que hurlements de bout en bout. »
« Dans le disque les guitares sonnent comme des synthés et inversement. »
« Oui. On a voulu expérimenter avec les guitares. Nous voulions tirer des choses différentes des guitares au niveau du son. »
« Stephane tu as travaillé avec Alcest comme ingé son. Est-ce que cela t’a influencé d’une manière ou d’une autre ? »
« D’une manière indirecte, sans doute. Même si nous n’avons pas le même son. »
« Karin Parks de Ǻrabrot chante sur le dernier titre du disque, « Utopia », un morceau très différent du reste de l’album. »
« C’est vrai. On a été bluffé par sa performance vocale. Elle possède un registre aussi large que celui de Mike Patton. Sa voix est incroyable et fait de ce morceau un brûlot pop lumineux. »
« Vous êtes signés chez Pelagic, un super label avec une forte identité. »
« C’est notre premier album chez eux. Je connaissais Robin depuis un moment. Cela fait quinze ans que je le connais. On a tourné ensemble. En 2018 cela ne se passait pas super bien avec Candlelight, notre précédent label. On a envoyé les demos à Robin. Il a tout de suite accroché. C’est un mec pointu et passionné. Leur catalogue est très varié et de qualité. Ce label me rappelle un peu Mute dans les années 90 qui était le label absolu. »
« Vous avez joué récemment pour l’édition numérique du Roadburn. »
« Oui cette année c’était une édition numérique. Le festival a demandé à Pelagic de faire un truc avec des artistes du label. On a enregistré les morceaux pour le live stream début mars. On avait déjà joué à ce festival en 2013. Je m’y suis rendu comme ingé son ou comme simple spectateur. On adore le Hellfest mais le Roadburn est peut-être le festival le plus cool au monde. Il est très facile d’y discuter avec les musiciens. Il y a des gens qui viennent de partout dans le Monde : de Grèce comme d’Amérique du Sud. C’est un peu le paradis.
« Ce nouvel album arrive six ans après « Natron ». C’était prévu de sortir ce disque si longtemps après le précédent ? »
« Pas forcément. Le processus de création s’est fait naturellement. J’ai commencé à bosser sur les morceaux en 2017. Je voulais un truc plus agressif et finalement cela a pris une autre direction. »
« Le disque est très différent de vos deux précédents albums mais en même temps il y a toujours ce côté sombre et mélancolique. »
« Effectivement. Ce côté sombre et mélancolique est notre marque de fabrique. Je me suis posé la question de savoir si ce changement de direction allait déranger. Il faut que ça sorte et c’est sorti comme ça. Nous ne sommes pas tout à fait le même groupe qu’à nos débuts. Au début Crown ce n’était que Stephane Ce disque on l’a fait tous les deux. »
« Il y a un peu de Y Front le groupe de David dans ce disque. »
« C’est vrai. Il y avait déjà ça dans les démos d’origine. C’est un peu Retour vers le Futur : un retour à ce que j’ai pu faire dans le passé. »
« Il y a un côté cold-wave très présent dans le disque. »
« C’est juste. Cela aussi est venu naturellement. C’est notre background des années 80/90 : des groupes comme Kraftwerk, Nine Inch Nails ou Depeche Mode nous ont marqué tous les deux. J’ai rajouté de la basse. J’en avais déjà rajouté dans le mix de « Natron ». C’était une bonne idée que de mettre de la basse. Cela amène bien sûr ce côté new-wave que l’on peut entendre. »
« Et une influence synthwave évidente également. »
« Tout à fait. Dans les années 90 avec Y Front on jouait des reprises de Depeche Mode, bien avant que Manson ne le fasse et on se faisait insulter. Cela parlait aux copines des metalleux mais pas aux metaleux eux-mêmes ou alors c’était un plaisir coupable. On peut faire aujourd’hui des trucs musicaux qui n’étaient pas bien vus autrefois dans le metal même si on ne classe pas ce disque comme un disque metal. Bien que ça ne sonne pas metal on l’a fait écouter à des gens qui font du death ou du black et qui ont aimé. »
« La sortie du disque a été repoussée à cause du Covid. »
« Oui. On l’a fini il y a un an et demi. Cela a pris du temps mais nous n’avions pas de deadline ce qui était un luxe. Le label se foutait de quand le disque sortirait ce qui était cool. On voulait prendre notre temps parce que l’on savait qu’avec un tel virage musical les gens seraient surpris. Vocalement on a cherché la bonne formule. Tu ne peux pas prendre un tel virage pour proposer quelque chose qui ne serait pas totalement abouti. »
« Les vocaux ne sont quasi jamais hurlés dans le disque ce qui est aussi une nouveauté. »
« Quand j’ai commencé à écrire les morceaux c’est venu naturellement. J’ai essayé des vocaux non hurlés et ça fonctionnait. Sur « Illumination » les hurlements à la fin suffisent. Quand tu écoutes Pink Floyd à Pompéi il y a un morceau sur lequel Waters pousse un cri juste à la fin : cela donne une grande puissance, puissance bien plus grande que si ce n’était que hurlements de bout en bout. »
« Dans le disque les guitares sonnent comme des synthés et inversement. »
« Oui. On a voulu expérimenter avec les guitares. Nous voulions tirer des choses différentes des guitares au niveau du son. »
« Stephane tu as travaillé avec Alcest comme ingé son. Est-ce que cela t’a influencé d’une manière ou d’une autre ? »
« D’une manière indirecte, sans doute. Même si nous n’avons pas le même son. »
« Karin Parks de Ǻrabrot chante sur le dernier titre du disque, « Utopia », un morceau très différent du reste de l’album. »
« C’est vrai. On a été bluffé par sa performance vocale. Elle possède un registre aussi large que celui de Mike Patton. Sa voix est incroyable et fait de ce morceau un brûlot pop lumineux. »
« Vous êtes signés chez Pelagic, un super label avec une forte identité. »
« C’est notre premier album chez eux. Je connaissais Robin depuis un moment. Cela fait quinze ans que je le connais. On a tourné ensemble. En 2018 cela ne se passait pas super bien avec Candlelight, notre précédent label. On a envoyé les demos à Robin. Il a tout de suite accroché. C’est un mec pointu et passionné. Leur catalogue est très varié et de qualité. Ce label me rappelle un peu Mute dans les années 90 qui était le label absolu. »
« Vous avez joué récemment pour l’édition numérique du Roadburn. »
« Oui cette année c’était une édition numérique. Le festival a demandé à Pelagic de faire un truc avec des artistes du label. On a enregistré les morceaux pour le live stream début mars. On avait déjà joué à ce festival en 2013. Je m’y suis rendu comme ingé son ou comme simple spectateur. On adore le Hellfest mais le Roadburn est peut-être le festival le plus cool au monde. Il est très facile d’y discuter avec les musiciens. Il y a des gens qui viennent de partout dans le Monde : de Grèce comme d’Amérique du Sud. C’est un peu le paradis.
Critique : Pierre Arnaud
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