Interview
TITAN (2021) - Patrice Le Calvez (Chant)
Trente cinq ans après leur unique album studio, Titan revient. Les années passant le groupe est devenu culte et ce retour risque donc de faire du bruit. Surtout que le disque du retour « Palingenesia » est un excellent disque qui ne doit rien à la nostalgie. Entretien avec le très sympathique chanteur du groupe, Patrice le Calvez.
« Vous aviez sorti un album en 86 puis un live en 88. Vous ne pensiez pas continuer plus longtemps ? »
« Je suis parti du groupe. Je m’étais installé à mon compte. On partait loin pour les concerts. On était défrayé mais c’est tout. C’était difficile. Surtout que j’avais connu la même chose avec Killers auparavant. Le groupe n’arrivait pas à passer un palier supérieur. Les autres ont voulu continuer en me remplaçant mais la maison de disque a trouvé ça moins bon et tout s’est arrêté. »
« Le live de 88 a été enregistré le même soir que celui d’ADX. »
« On était sur le même label qu’ADX. On avait prévu d’enregistrer le live en même temps sur la console que nous avions pour l’occasion. »
« Il y a eu plusieurs albums avec Killers avant Titan. »
« J’ai participé à deux albums de Killers. On aurait voulu continuer sous le nom de Killers mais un des membres, lorsqu’il y a eu scission dans le groupe avait posé le nom et ce n’était plus possible de l’utiliser. C’est pour cela que l’on a formé Titan. »
« Vous étiez assez connus dans le hard-rock français ? »
« On était considéré comme le 5eme, 6eme groupe français. Il y avait Trust, Warning, Sortilège, Satan Jokers, Vulcain, ADX et nous.
« Cela doit te faire marrer de voir ADX sortir un album en même temps que vous aujourd’hui. »
« Oui c’est assez drôle. On s’est retrouvé à un concert en 2018 avec eux et d’autres groupes. C’était sympa. »
« C’est quand vous êtes remontés sur scène lors de ce Festival à Perpignan il y a trois ans que l’idée de revenir s’est imposée ? »
« Nous n’avions pas l’idée de remonter Titan même si nous avions continué dans la musique. On faisait, avec les anciens de Titan, un cover band de Accept et un mec qui nous connaissait nous a demandé si l’on ne voulait pas refaire Titan. On est allé donner ce concert. On y a joué les morceaux du live de 88. Il y a eu une telle émotion que l’on s’est dit on y retourne. Un album c’est un souvenir d’un moment et l’on voulait qu’il y ait cela. »
« Tu as été surpris par l’accueil du public ce jour-là ? »
« Très. Des gens chialaient au premier rang tant ils étaient contents de nous voir. On a halluciné. Cela nous a boosté. »
« Il n’y avait aucune appréhension par rapport à la reformation ? »
« Non. Certains se reforment pour de mauvaises raisons. Pour nous, il fallait surtout ne pas être ridicule. On a toujours la même énergie. On a tout de suite voulu faire uniquement de nouveaux morceaux. Tu reviens ou tu ne reviens pas mais si tu reviens tu fais les choses à fond. »
« Votre logo est resté le même. »
« Oui on voulait qu’il soit reconnaissable mais aussi plus moderne. »
« Tu avais un groupe de reprises durant de nombreuses années avant ce retour ? »
« Oui cela me donnait un statut d’intermittent. Je chantais du U2 comme la Mano Negra, Téléphone ou AC/DC. On avait près de 80 dates par an. Il y a plein de fêtes de villages chez nous dans le pays basque. »
« Vous êtes aussi engagé que vous l’étiez dans les années 80. »
« C’est vrai. On a des choses à dire. On les dit. Il n’y avait globalement que nous et Trust qui avions des textes engagés dans les années 80. »
« Vous parlez beaucoup de laïcité dans le disque. »
« Il faut des règles dans une société. La laïcité doit en être une. Il y a un cadre et à l’intérieur de ce cadre chacun peut vivre ses croyances. Le religieux n’est pas un problème mais il doit rester à l’intérieur d’un cadre défini. »
« Les Fous de Dieu » parle de l’islamisme comme des cathos intégristes, j’imagine. »
« Exactement. Certains trouvent que l’on tape fort sur l’intégrisme musulman mais c’est un titre tout autant anti catho tradi. »
« Vous venez du pays basque qui est une terre de révolte. C’est la raison qui fait que vous êtes aussi engagés ? »
« C’est vrai mais je ne crois pas que ce soit la raison. Nous sommes contre les injustices. « Rage et Haine » parle des attentats du Bataclan. On est contre toutes les formes d’injustice. Il ne faut pas répondre à la violence par la violence mais par les mots. »
« Vous attaquez l’homophobie. C’est assez rare de parler de ce sujet dans la scène metal ce qui est bien dommage. »
« Je respecte toute forme de sexualité. Chacun vit comme il le veut. »
« Vous avez enregistré l’album chez vous au Pays Basque ? »
« Oui. On s’est ensuite associé avec Grumpy Mood pour toute la partie commerciale. Il nous a sollicité. On s’est rencontré. On a signé sur son label parce que nous avions une vision commune. On va sortir le disque en vinyle. On a plein de fans qui l’attendaient dans ce format. »
« Résurrection » parle de votre retour ? »
« Oui. Après ce fameux concert dans les Pyrénées on devait absolument faire un titre qui parle de cela. Pour nous c’est le jour où tout est reparti. On a senti tellement d’amour ce jour-là. On rend hommage au public dans ce morceau. Trente ans après ils sont toujours là. »
« Vous revenez pour plusieurs albums ? »
« C’est ce que l’on souhaite. C’est encore compliqué pour les concerts. On va défendre cet album puis on préparera une autre galette. »
« Vous avez l’idée de ressortir le premier album ? »
« Oui. On y pense. »
« Vous aviez sorti un album en 86 puis un live en 88. Vous ne pensiez pas continuer plus longtemps ? »
« Je suis parti du groupe. Je m’étais installé à mon compte. On partait loin pour les concerts. On était défrayé mais c’est tout. C’était difficile. Surtout que j’avais connu la même chose avec Killers auparavant. Le groupe n’arrivait pas à passer un palier supérieur. Les autres ont voulu continuer en me remplaçant mais la maison de disque a trouvé ça moins bon et tout s’est arrêté. »
« Le live de 88 a été enregistré le même soir que celui d’ADX. »
« On était sur le même label qu’ADX. On avait prévu d’enregistrer le live en même temps sur la console que nous avions pour l’occasion. »
« Il y a eu plusieurs albums avec Killers avant Titan. »
« J’ai participé à deux albums de Killers. On aurait voulu continuer sous le nom de Killers mais un des membres, lorsqu’il y a eu scission dans le groupe avait posé le nom et ce n’était plus possible de l’utiliser. C’est pour cela que l’on a formé Titan. »
« Vous étiez assez connus dans le hard-rock français ? »
« On était considéré comme le 5eme, 6eme groupe français. Il y avait Trust, Warning, Sortilège, Satan Jokers, Vulcain, ADX et nous.
« Cela doit te faire marrer de voir ADX sortir un album en même temps que vous aujourd’hui. »
« Oui c’est assez drôle. On s’est retrouvé à un concert en 2018 avec eux et d’autres groupes. C’était sympa. »
« C’est quand vous êtes remontés sur scène lors de ce Festival à Perpignan il y a trois ans que l’idée de revenir s’est imposée ? »
« Nous n’avions pas l’idée de remonter Titan même si nous avions continué dans la musique. On faisait, avec les anciens de Titan, un cover band de Accept et un mec qui nous connaissait nous a demandé si l’on ne voulait pas refaire Titan. On est allé donner ce concert. On y a joué les morceaux du live de 88. Il y a eu une telle émotion que l’on s’est dit on y retourne. Un album c’est un souvenir d’un moment et l’on voulait qu’il y ait cela. »
« Tu as été surpris par l’accueil du public ce jour-là ? »
« Très. Des gens chialaient au premier rang tant ils étaient contents de nous voir. On a halluciné. Cela nous a boosté. »
« Il n’y avait aucune appréhension par rapport à la reformation ? »
« Non. Certains se reforment pour de mauvaises raisons. Pour nous, il fallait surtout ne pas être ridicule. On a toujours la même énergie. On a tout de suite voulu faire uniquement de nouveaux morceaux. Tu reviens ou tu ne reviens pas mais si tu reviens tu fais les choses à fond. »
« Votre logo est resté le même. »
« Oui on voulait qu’il soit reconnaissable mais aussi plus moderne. »
« Tu avais un groupe de reprises durant de nombreuses années avant ce retour ? »
« Oui cela me donnait un statut d’intermittent. Je chantais du U2 comme la Mano Negra, Téléphone ou AC/DC. On avait près de 80 dates par an. Il y a plein de fêtes de villages chez nous dans le pays basque. »
« Vous êtes aussi engagé que vous l’étiez dans les années 80. »
« C’est vrai. On a des choses à dire. On les dit. Il n’y avait globalement que nous et Trust qui avions des textes engagés dans les années 80. »
« Vous parlez beaucoup de laïcité dans le disque. »
« Il faut des règles dans une société. La laïcité doit en être une. Il y a un cadre et à l’intérieur de ce cadre chacun peut vivre ses croyances. Le religieux n’est pas un problème mais il doit rester à l’intérieur d’un cadre défini. »
« Les Fous de Dieu » parle de l’islamisme comme des cathos intégristes, j’imagine. »
« Exactement. Certains trouvent que l’on tape fort sur l’intégrisme musulman mais c’est un titre tout autant anti catho tradi. »
« Vous venez du pays basque qui est une terre de révolte. C’est la raison qui fait que vous êtes aussi engagés ? »
« C’est vrai mais je ne crois pas que ce soit la raison. Nous sommes contre les injustices. « Rage et Haine » parle des attentats du Bataclan. On est contre toutes les formes d’injustice. Il ne faut pas répondre à la violence par la violence mais par les mots. »
« Vous attaquez l’homophobie. C’est assez rare de parler de ce sujet dans la scène metal ce qui est bien dommage. »
« Je respecte toute forme de sexualité. Chacun vit comme il le veut. »
« Vous avez enregistré l’album chez vous au Pays Basque ? »
« Oui. On s’est ensuite associé avec Grumpy Mood pour toute la partie commerciale. Il nous a sollicité. On s’est rencontré. On a signé sur son label parce que nous avions une vision commune. On va sortir le disque en vinyle. On a plein de fans qui l’attendaient dans ce format. »
« Résurrection » parle de votre retour ? »
« Oui. Après ce fameux concert dans les Pyrénées on devait absolument faire un titre qui parle de cela. Pour nous c’est le jour où tout est reparti. On a senti tellement d’amour ce jour-là. On rend hommage au public dans ce morceau. Trente ans après ils sont toujours là. »
« Vous revenez pour plusieurs albums ? »
« C’est ce que l’on souhaite. C’est encore compliqué pour les concerts. On va défendre cet album puis on préparera une autre galette. »
« Vous avez l’idée de ressortir le premier album ? »
« Oui. On y pense. »
Critique : Pierre Arnaud
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