Interview
ATLANTIS CHRONICLES (2022) - Sidney (Batterie)
Les Parisiens de Atlantis Chronicles sortent aujourd’hui leur troisième album, « Nera ». Un disque technique, complexe qui voit le groupe s’aventurer avec réussite vers de nouveaux territoires musicaux. Entretien avec Sidney, batteur du groupe.
« Cet album a été long à venir. « Barton’s Odissey », votre précédent disque date de 2016. Pourquoi a-t-il fallu aussi longtemps pour lui voir un successeur ? »
« Six ans c’est un peu long, c’est vrai. Nous ne sommes pas un groupe pro et puis nous n’avons plus vingt ans donc les choses prennent du temps. Le temps de compo est assez long et en plus il y a eu un changement de line-up en 2017/2018. Il y avait des aspirations qui étaient devenues différentes au sein du groupe. Il y a eu le départ du guitariste et du chanteur. Ce groupe reste une bande de copains. Si on ne s’entendait pas cela ne marcherait pas. Il y a eu un changement de direction. On a voulu moderniser les choses et les simplifier. Il a fallu gérer l’arrivée du nouveau guitariste et du nouveau chanteur et puis il y a bien sûr eu le Covid qui a fait perdre une année. »
« La bio dit que vous changez radicalement de style mais ça reste quand même clairement du Atlantis Chronicles. »
« Tu as raison. La teinte générale est similaire. La façon d’aborder les choses est à peu près la même mais on peut dire que nous sommes passés d’un death teinté de prog à un prog teinté de death. Il y a ainsi beaucoup moins de blasts sur cet album. Moins de passages très violents aussi. L’idée a été de jouer sur les dynamiques. Il y a beaucoup de parties avec un chant clean également ce qui est nouveau. »
« Le disque commence par un son pas du tout metal. C’est pour surprendre l’auditeur ? »
« Tout à fait. On a voulu avec cette intro surprendre l’auditeur effectivement. »
« Vous changez mais vous ne faites pas un virage musical à 180 degrés. »
« C’est vrai. On retrouve encore dans notre musique pas mal d’éléments d’avant. Cela reste du metal, une musique dense, complexe. On aime bien le parcours d’un groupe comme Leprous qui a eu un virage subtil et intéressant. Le genre de virage que l’on vient de prendre et que l’on pourrait accentuer dans la suite de notre carrière. »
« Il y a toujours ce côté très technique chez vous. »
« Cela m’a toujours attiré la technique. Mais c’est moins là qu’avant. Les tempos dans ce disque sont plus lents qu’autrefois. Ce coté technique pourrait aussi évoluer dans le prochain album. »
« L’album est assez court, les titres assez compacts et directs. »
« On a fait les titres que l’on aimait. On a voulu privilégier les morceaux courts et pas trop complexes. Mais il n’y avait rien de vraiment prémédité. »
« Est-ce une fois encore un concept-album autour des fonds sous-marins ? »
« Oui même s’il y a moins la volonté de faire une narration que dans nos précédents albums. C’est plutôt une suite de scènes. On parle dans ce disque des derniers instants de l’Atlantide émergée. C’est vu au travers du prisme de Nera, dernière survivante de l’Atlantide. On l’a mis en animation dans le clip. »
« D’où vous vient cette fascination pour les fonds marins ? »
« Difficile de répondre à cela. On a besoin d’images fortes pour écrire de la musique. L’image Océanique en est une. On a un truc particulier avec l’eau sans que je ne sache trop pourquoi. On adore « Abyss » de James Cameron, les livres de Jules Verne…ou les jeux vidéos comme Bioshock avec cette cité sous-marine. Cela m’a parlé instantanément, ce truc. »
« Est-ce que vous vouliez parler de cela en écho avec le monde contemporain ? »
« Oui et non. On écrit de la musique et des textes sur des thématiques fortes. On peut trouver des parallèles entre ce que l’on écrit et le monde actuel. La dévastation de l’éco-systéme notamment mais on ne fait pas de politique. Nous n’écrivons pas dans ce sens. Nous essayons de nous éloigner des clichés du metal. L’Humanité ne change pas dans l’absolu. Il y a toujours beaucoup de destruction, de chaos. L’Histoire se répète indéfiniment. On a commencé à écrire pour ce disque en 2018 et cela reste aujourd’hui encore d’actualité. »
« Comment avez-vous signé chez Metal East ?»
« On a connu Laurent de Deficiency sur deux dates. Il nous a recontacté il y a deux ans. Il en avait ras le bol du monde des labels. Ces labels qui ne servent pas à grand-chose, au final. Il a fait un truc en étant du côté des groupes. Les conditions avec Metal East sont avantageuses financièrement et c’est plus direct, sans intermédiaire. Cela permet d’aller à la création artistique plus facilement. »
« Vous êtes assez différents des autres groupes du label. »
« C’est vrai. Ils sont souvent plus brutaux que nous. Laurent nous avait proposé d’intégrer le label avant que « Nera » ne soit fini. »
« Vous avez fait un crow-funding pour la production du disque ? »
« Oui. Cela a marché au-delà de nos espérances avec 180% de l’objectif atteint. Les gens qui ont participé au crowfunding et acheté l’album recevront un EP acoustique que l’on a enregistré et qui sera comme un bonus. »
« Cet album est encore une fois dédié à la mémoire de Mikael Rumebe (ndlr bassiste du groupe disparu en 2014). »
« Le précédent lui était déjà dédicacé. Le EP porte son nom. Mikael était un ami d’enfance. C’est une épreuve difficile à dépasser. Il était là avec nous pour le premier album. C’est normal de lui rendre hommage dans tous les disques que nous sortons. Ce faisant c’est comme si on gardait sa présence dans le groupe. »
« Cet album a été long à venir. « Barton’s Odissey », votre précédent disque date de 2016. Pourquoi a-t-il fallu aussi longtemps pour lui voir un successeur ? »
« Six ans c’est un peu long, c’est vrai. Nous ne sommes pas un groupe pro et puis nous n’avons plus vingt ans donc les choses prennent du temps. Le temps de compo est assez long et en plus il y a eu un changement de line-up en 2017/2018. Il y avait des aspirations qui étaient devenues différentes au sein du groupe. Il y a eu le départ du guitariste et du chanteur. Ce groupe reste une bande de copains. Si on ne s’entendait pas cela ne marcherait pas. Il y a eu un changement de direction. On a voulu moderniser les choses et les simplifier. Il a fallu gérer l’arrivée du nouveau guitariste et du nouveau chanteur et puis il y a bien sûr eu le Covid qui a fait perdre une année. »
« La bio dit que vous changez radicalement de style mais ça reste quand même clairement du Atlantis Chronicles. »
« Tu as raison. La teinte générale est similaire. La façon d’aborder les choses est à peu près la même mais on peut dire que nous sommes passés d’un death teinté de prog à un prog teinté de death. Il y a ainsi beaucoup moins de blasts sur cet album. Moins de passages très violents aussi. L’idée a été de jouer sur les dynamiques. Il y a beaucoup de parties avec un chant clean également ce qui est nouveau. »
« Le disque commence par un son pas du tout metal. C’est pour surprendre l’auditeur ? »
« Tout à fait. On a voulu avec cette intro surprendre l’auditeur effectivement. »
« Vous changez mais vous ne faites pas un virage musical à 180 degrés. »
« C’est vrai. On retrouve encore dans notre musique pas mal d’éléments d’avant. Cela reste du metal, une musique dense, complexe. On aime bien le parcours d’un groupe comme Leprous qui a eu un virage subtil et intéressant. Le genre de virage que l’on vient de prendre et que l’on pourrait accentuer dans la suite de notre carrière. »
« Il y a toujours ce côté très technique chez vous. »
« Cela m’a toujours attiré la technique. Mais c’est moins là qu’avant. Les tempos dans ce disque sont plus lents qu’autrefois. Ce coté technique pourrait aussi évoluer dans le prochain album. »
« L’album est assez court, les titres assez compacts et directs. »
« On a fait les titres que l’on aimait. On a voulu privilégier les morceaux courts et pas trop complexes. Mais il n’y avait rien de vraiment prémédité. »
« Est-ce une fois encore un concept-album autour des fonds sous-marins ? »
« Oui même s’il y a moins la volonté de faire une narration que dans nos précédents albums. C’est plutôt une suite de scènes. On parle dans ce disque des derniers instants de l’Atlantide émergée. C’est vu au travers du prisme de Nera, dernière survivante de l’Atlantide. On l’a mis en animation dans le clip. »
« D’où vous vient cette fascination pour les fonds marins ? »
« Difficile de répondre à cela. On a besoin d’images fortes pour écrire de la musique. L’image Océanique en est une. On a un truc particulier avec l’eau sans que je ne sache trop pourquoi. On adore « Abyss » de James Cameron, les livres de Jules Verne…ou les jeux vidéos comme Bioshock avec cette cité sous-marine. Cela m’a parlé instantanément, ce truc. »
« Est-ce que vous vouliez parler de cela en écho avec le monde contemporain ? »
« Oui et non. On écrit de la musique et des textes sur des thématiques fortes. On peut trouver des parallèles entre ce que l’on écrit et le monde actuel. La dévastation de l’éco-systéme notamment mais on ne fait pas de politique. Nous n’écrivons pas dans ce sens. Nous essayons de nous éloigner des clichés du metal. L’Humanité ne change pas dans l’absolu. Il y a toujours beaucoup de destruction, de chaos. L’Histoire se répète indéfiniment. On a commencé à écrire pour ce disque en 2018 et cela reste aujourd’hui encore d’actualité. »
« Comment avez-vous signé chez Metal East ?»
« On a connu Laurent de Deficiency sur deux dates. Il nous a recontacté il y a deux ans. Il en avait ras le bol du monde des labels. Ces labels qui ne servent pas à grand-chose, au final. Il a fait un truc en étant du côté des groupes. Les conditions avec Metal East sont avantageuses financièrement et c’est plus direct, sans intermédiaire. Cela permet d’aller à la création artistique plus facilement. »
« Vous êtes assez différents des autres groupes du label. »
« C’est vrai. Ils sont souvent plus brutaux que nous. Laurent nous avait proposé d’intégrer le label avant que « Nera » ne soit fini. »
« Vous avez fait un crow-funding pour la production du disque ? »
« Oui. Cela a marché au-delà de nos espérances avec 180% de l’objectif atteint. Les gens qui ont participé au crowfunding et acheté l’album recevront un EP acoustique que l’on a enregistré et qui sera comme un bonus. »
« Cet album est encore une fois dédié à la mémoire de Mikael Rumebe (ndlr bassiste du groupe disparu en 2014). »
« Le précédent lui était déjà dédicacé. Le EP porte son nom. Mikael était un ami d’enfance. C’est une épreuve difficile à dépasser. Il était là avec nous pour le premier album. C’est normal de lui rendre hommage dans tous les disques que nous sortons. Ce faisant c’est comme si on gardait sa présence dans le groupe. »
Critique : Pierre Arnaud
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