Interview

PORT NOIR (2022) - Groupe

Trois ans après « The New Routine » Port Noir revient avec un nouvel album, « Cuts ». Un disque qui voit le trio devenu duo poursuivre dans la voie de leur précédent album à savoir un mélange réussi de dark pop et d’alt-rock. Entretien.

« Votre précédent album « The New Routine » a vu le groupe changer de direction musicale s’éloignant du metal de vos débuts pour aller vers quelque chose de plus pop. Avec ce nouveau disque vous poursuivez dans cette direction. »


« Oui, c’est vrai qu’avec « The New Routine » nous avons voulu aller vers autre chose. Cela faisait plus de vingt ans que nous jouions dans des groupes de metal, on avait envie d’explorer de nouveaux trucs. « Cuts » poursuit dans cette voie mais en allant vers quelque chose d’encore plus sombre que ce que proposait « New Routine ».

« Vous n’aviez pas peur avec « The New Routine » de perdre une partie de votre public ? »

« Si bien sûr mais on avait trop envie d’évoluer musicalement. Du coup nous n’avions pas d’autres choix que de faire ce que nous avons décidé de faire. En même temps, si nous perdions une partie de notre public, nous pouvions gagner un autre public qui ne nous écoutait pas auparavant. »

« Vous tourniez avec Leprous il y a trois ans. Vous avez eu envie de prendre le même tournant qu’eux ? »

« Pas tout à fait car Leprous évolue dans un registre différent du nôtre. Notre point commun est d’être passé du metal à autre chose mais pas dans le même style. »

« Cet album arrive trois ans après « The New Routine » le Covid a retardé sa production ?

« Un peu. On savait avec le Covid que nous avions plus de temps que d’ordinaire. L’album est prêt depuis un an. On l’a enregistré alors que nous n’avions pas de label. En chercher un, faire des vidéos prend du temps. »

« C’est très difficile de vous cataloguer musicalement. Il y a de l’alt-rock, de la dark-pop, du hip-hop dans ce que vous faites.»

« Oui (rires). Je ne peux qu’être d’accord avec cela. C’est ce que nous sommes. »

« Le premier single tiré de l’album « All class » a un côté hip/hop prononcé. »

« Le but n’a pas été de faire avec ce titre un morceau hip/hop. Bien sûr il y a des influences hip/hop dans « All class » mais nous n’étions pas dans l’idée de faire un pur morceau hip/hop. C’est l’un de nos titres préférés du disque. Il sonne un peu hip/hop mais n’est pas que cela et c’est un morceau bien sombre. »

« Est-ce du fait du Covid que le disque est si sombre ? »

« Consciemment non, mais évidemment que la pandémie a rendu les choses plus difficiles. Cependant la direction générale du disque avait été décidée avant même le début de la pandémie et on avait décidé d’aller vers quelque chose de sombre. »

« Vous êtes passés de trio à duo mais Andreas Hollstrand continuera de jouer live avec vous ? »

« On ne sait pas encore ce que sera le futur. Andreas jouera avec nous pour les live, c’est sûr et pour le reste on verra. »

« Vous avez enregistré l’album en prises live. Qu’est-ce que cela a apporté au disque ? »

« On voulait déjà faire ça pour « New Routine ». C’est compliqué pour les parties techniques mais c’est fun à faire et d’ailleurs on aimerait bien le refaire dans le futur. Cela rend les choses plus dynamiques. Il y a un côté plus réel je trouve dans cette façon de faire. »

« Daniel Bergstrand qui a travaillé avec Devin Townsend, In Flames, Behemoth a produit le disque. »

« Oui avec Fredrik Thordendal de Meshuggah et Magnus Lindberg de Cult Of Luna l’a mixé et masterisé. »

« Même si vous n’êtes plus metal vous vous entourez encore de gens du metal. »

« Oui c’est vrai (rires). Ce sont les contacts que nous avons (rires). Nous n’avons pas de contacts dans l’industrie pop. Mais ces mecs sont très intéressés pour travailler sur des projets comme les nôtres car ils bossent dans le metal depuis 20 ans donc cela les amène à travailler sur de nouvelles choses qui changent de leurs habitudes. »

« La musique de Meshuggah est metal mais complexe comme ce que vous faites. »

« Tout à fait. Fredrik est très intéressé par les chansons et est vraiment très bon en matière de production. »

« La pop que vous produisez est dark. Ce n’est pas de la pop « mainstream ». »

« Oui, surtout que même si nous ne faisons plus de metal le côté sombre du metal est toujours présent. J’ai joué dans des groupes death, black, technical death pendant des années donc cela a forcément encore aujourd’hui une influence sur ce que je fais. »

« Les paroles traitent de sujets personnels ? »

« Oui. Nous n’écrivons pas de sujets politique. »

« L’année prochaine vous fêterez vos dix ans. Comment vois-tu l’évolution de Port Noir depuis vos débuts ? »

« Nous avons fait plein de choses différentes depuis la création de ce groupe. Je pense que dans l’avenir les choses changeront moins mais sait-on jamais. »

« Vous avez changé de label. Pour quelles raisons ? »

« On aimait bien Inside Out comme label mais c’est un label plutôt orienté metal. Notre musique a évolué et on correspond mieux au catalogue de Despotz Records. En plus c’est un label suédois ce qui facilite les choses. »

« L’album est sorti en Mars dernier. Vous tournez actuellement ? »

« Oui on a joué récemment en Scandinavie. On tournera en Mai en Allemagne et en Angleterre. »

« Vous jouez à Paris en Mai ? »

« Oui à la Boule Noire le 28 Mai avec Imminence et Novelists. Je crois que c’est complet d’ailleurs. La tournée se passe bien. La plupart des concerts le sont. C’est cool. »

« Même si vous avez évolué vers quelque chose de plus pop vous sonnez encore assez dur en concert. »

« Oui c’est vrai. On entend bien nos racines metal live. En fait nous sommes un groupe rock avec des influences pop et des racines metal. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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