Interview

SUNSTARE (2022) - Groupe

Sept ans après « Under the Eye of Utu », quatre après « Eroded » les Nordistes de Sunstare nous offrent aujourd’hui leur troisième album : « Ziusudra », un disque ambitieux et réussi. Le doom initial du combo se nourrit aujourd’hui de post-metal et de post hard-core pour un résultat abouti. Entretien.

« Comment avez-vous pensé cet album par rapport aux deux précédents ? »


« On l’a voulu plus contrasté. Le premier était très monolithique. Le second l’était déjà moins. On a voulu faire un album dans lequel les morceaux s’enchainent. C’est la principale différence. »

« Vous avez commencé la composition des morceaux après la sortie de « Eroded » ?

« Même un peu avant car « Eroded » a mis du temps à sortir. On a perdu du temps pendant le Covid car on aime bien se voir pour discuter des choses. Nous n’étions pas en avance du coup. »

« Est-ce que cela a aussi mis du temps du fait que vous semblez assez perfectionnistes ? »

« Il y a de ça. C’est vrai que l’on est assez perfectionnistes. Ce qui est bien c’est que cette fois nous étions sur un label et qu’il y avait une deadline à respecter. Les deux premiers albums étaient, quant à eux, sortis en auto-production. »

« C’est encore une fois un concept-album autour de la culture sumérienne. Qu’est-ce qui vous intéresse dans cette culture ? »

« On s’intéresse à cette culture depuis nos débuts. Les légendes sumériennes nous permettent de comprendre notre propre histoire. Il y a une vraie humanité et une grande profondeur dans cette culture. L’Homme à cette époque avait les mêmes émotions que l’homme d’ aujourd’hui. L’iconographie sumérienne est très riche. L’écriture cunéiforme des sumériens est très intéressante. Cette civilisation est la base de l’humanité. C’est très contemporain. »

« Quelle histoire raconte cet album ? »

« Une histoire qui est la nôtre. Rien n’a bougé. C’est l’histoire de l’Atrahasis. C’est un humain. Il est choisi par une partie des Dieux pour sauver l’Humanité. L’Humanité est trop bruyante et gêne les Dieux. Un Dieu veut pour cela la détruire. C’est l’histoire de l’arche de Noé avant les religions. Pour remercier Atrahasis d’avoir sauvé l’Humanité les Dieux qui voulaient détruire celle-ci le font demi-Dieu. A travers cette histoire l’album parle de solitude, d’énergie, d’émotion. »

« Vous êtes un groupe doom mais cet album l’est un peu moins que vos deux disques précédents. »

« Le côté lourd est la base du groupe. On est accordé assez bas. C’est vrai que cet album est un peu moins doom. On oscille entre le doom, le sludge, le post-metal et le post hard-core. »

« Votre doom a évolué depuis vos débuts. »

« C’est vrai. Le premier album était du gros doom. On voulait faire un truc lourd. On veut maintenant faire un doom plus contrasté. »

« Il y a un petit côté Amenra dans ce que vous faites je trouve. »

« On adore Amenra. Ils font le même album depuis toujours et ça marche. »

« Comment avez-vous signé chez Source Atone ? »

« On avait déjà cherché un label dans le passé. On connait les gens de Source Atone. On leur fait confiance. Quand nous avons vu qu’ils allaient créer un label nous leur avons proposé notre album. Nous apprécions leur façon de travailler et en plus leurs premières sorties étaient de qualité. »

« Vous aimez les autres groupes du label ? »

« Il y a pas mal de groupes que nous connaissons, oui. On a démarché d’autres labels comme Pelagic dont nous aimons également beaucoup le travail. Notre démarche artistique se doit d’être suivie et nous n’avons pas l’intention de faire des compromis. Les gens de Source Atone savent cela et nous épaulent parfaitement. Quand un groupe comme Korsakov veut une litho pour le vinyle, cela a un coût. Source Atone le comprend et s’avère capable de le faire. »

« La pochette est très belle. »

« On a travaillé avec une artiste de Lille. La pochette représente un arbre à prières où tu fais des vœux. Elle évoque les thèmes abordés dans le disque. »

« Les morceaux sont longs. C’est pour hypnotiser l’auditeur ? »

« Il y a un peu de ça. On fait quand même plus court que dans l’album d’avant. Mais on essaie de dégager un truc mystique. On cherche à aller vers plus de contrastes avec des changements d’ambiance. Les compos sont plus dynamiques, plus variés. Cela sert le propos, les thématiques.»

« Vous avez des dates bientôt ? »

« On a un festival dans le Nord en Juin avec Eye Hate God et Godflesh. Sinon la release aura lieue en fin d’année à Lille. Entre temps les vinyles seront sortis. Ils arrivent en Septembre. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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