Interview

THE T.A.W.S. (2022) - Élodie (Chant) et Ben (Guitare)

Avec “From Ashes” leur deuxième album The T.A.W.S. continue dans son style rock alternatif mais en le nuançant de palettes plus sombres. Au son californien les Niortais ont ajouté une touche metal angoissé qui fait de ce disque un album complexe fort intéressant. Rencontre avec leur chanteuse Elodie et leur guitariste Ben.

« Votre premier album, « Beyond the Path » date de 2017. Pourquoi a-t-il fallu attendre aussi longtemps pour qu’il ait enfin un successeur ? Est-ce du fait du Covid, du changement de line-up ? »


« C’est exactement cela. Nous avons terminé la tournée pour le disque précédent à l’été 2018. On devait débuter les premières sessions d’enregistrement pour le nouvel album en mars 2020. Cela s’est finalement passé en mars 2022. Cela a été un mal pour un bien car on a ainsi pu incorporer de façon optimale les samples dans nos morceaux. »

« Est-ce que vous n’avez pas eu peur d’être oublié par le public ? »

« Très bonne question. Nous n’avons pas pensé à cela en fait. On a été pas mal sur les réseaux sociaux pour montrer que nous étions toujours actifs. »

« Sans minimiser les anciens membres du groupe, Ben et Elo c’est quand même la base du groupe. »

« C’est vrai que Ben est en majeure partie sur les créas et Elo est la voix du groupe. Nous sommes les éléments sur lesquels on peut s’appuyer mais le reste du combo est très important. Chacun amène sa touche. Le groupe ne repose pas que sur Ben et Elodie. »

« Pourquoi y-a-il eu changement de line-up ? »

« Ce sont essentiellement des choix de vie : des déménagements ou le fait de s’investir pleinement dans le groupe. Quand tu es en couple il faut que la personne avec laquelle tu es soit raccord avec ton choix de vie. Ce n’est pas évident d’être en couple avec un musicien. Ben va être père mais s’investira toujours autant dans le groupe. Notre ancien batteur a senti qu’avec ce nouvel album nous allions passer un cap et il ne voulait pas être un boulet et freiner les choses. »

« Vous êtes un groupe de rock alternatif avec une bonne dose de son californien. »

« C’est cela. C’est la base même du groupe. Au début, nous étions à fond dans Paramore et il fallait une voix féminine. On a grandi avec Blink et Sum 41. Aujourd’hui Ben écoute plus de metal. Nous sommes toujours rock alternatif californien mais avec pas mal de touches metal. »

« On voit moins votre côté metal-core que rock californien. »

« Certains dans le groupe sont fans d’August Burns Red. Le premier titre de notre album « The Roller-Coaster » a un petit côté « Martyr » morceau de ce groupe que nous aimons beaucoup. »

« Vous êtes un peu à part dans la scène française dans ce style musical. »

« C’est vrai. Il y a quand même Chunk ! No, Captain Chunk ! C’est un groupe français ancré sur les sons californiens. Ils existent depuis 2007. Ils se sont fait connaitre aux States en 2010. Ils ont un côté metal-core. Leurs guitaristes jouent également dans Novellists et Landmarks. »

« Il y a parfois des côtés heavy metal chez vous. »

« Oui, le pont dans « Struggle » sonne clairement comme ça, par exemple. On va dans plusieurs directions musicales. Nous écoutons beaucoup de choses et les assimilons sans que cela ne devienne pour autant du copier/coller car nous n’aimons pas cela. Nous nous inspirons de plusieurs panels de son. »

« C’est Ben qui compose dans le groupe ? »

« Ben et Simon ont composé chacun de leur côté puis chacun des autres membres a eu son mot à dire sur les structures des morceaux. Puis Elo est arrivée avec ses lignes de voix. »

« Le premier single tiré de l’album, « Mindgame » parle du fait d’être à part. C’est cela ? »

« Elo parle davantage d’elle dans cet album. On parle, dans ce titre, de la standardisation de la société et de l’impact néfaste que cela a sur les personnes ne rentrant pas dans le moule. « Struggle » quant à lui parle de la maltraitance humaine et animale, pas forcément dans une vision vegan. Il n’y a qu’à voir le taux d’abandon des chiens sur la route des vacances. Nous parlons de la violence de la société dans laquelle nous vivons. »

« Il y a malgré tout un côté joyeux dans ce disque. »

« Oui mais moins présent que sur le premier. Cela vient des gammes que nous utilisons. On joue en majeur ce qui donne ce côté guilleret. Sans ombre tu n’as pas de lumière. Il y a des contrastes dans ce disque. »

« Vous êtes beaucoup dans le couplet/refrain. »

« C’est vrai mais mais pas sur tous les morceaux. Il n’y en pas sur « Rollercoaster » ou « Maze » par exemple. Sur « No Matter » et « Ressurection » il y a cela parce que ces titres possèdent un côté catchy. « Ressurection » a un format radio avec ses deux minutes trente mais ce n’était pas intentionnel. »

« Le tracklisting d’un disque est important. Vous débutez l’album par « The Roller-Coaster » qui est très différent du style de votre premier disque pour montrer qu’il y a une rupture de ton ? »

« Tout à fait. C’est aussi pour cela que l’on a choisi « Mindgame » comme premier single. On nous l’a reproché car cela ne correspondait aux cases dans lesquelles on nous met habituellement. On a aussi choisi « Rollercoaster » pour ouvrir l’album car c’est un titre rentre-dedans. »

« Il y a aussi changement de label pour ce nouvel album. »

« C’est une auto-prod. AuR Records est notre asso. Nous l’avons créée pour la sortie de l’album. On a délégué la distribution. Nous aimons contrôler les choses donc à ce niveau-là l’auto-prod est idéale. »

« L’objectif aujourd’hui ce sont les tournées ? »

« Oui. On cherche un booker. On jouera au Rise and Fall, un festival à Niort. On est en recherche d’autres dates. »

« Vous avez fait une release récemment à la maison. »

« Oui chez nous à Niort le 9 Juillet. Les gens ont senti que nous avions passé un palier. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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