Interview

DUSK OF DELUSION (2022) - Groupe (Complet)

 C’est votre troisième album et votre troisième concept-album. Tu ne peux pas imaginer un disque sans qu’il soit un concept-album ? »

« Absolument. J’avais un groupe avant et déjà je faisais des concept-albums. Le concept-album oblige à une forme d’écriture. On peut l’écouter comme on regarderait un film ou une série. J’ai une vingtaine de disques à mon actif et j’ai toujours fonctionné sous cette forme. Même avec le groupe hard-core que j’ai eu la Horde je faisais des concept-albums ce qui est rare dans ce genre musical. »

« A chaque fois les thématiques sont très différentes : fêtes foraines pour le premier, 14/18 pour le second, SF pour celui-là. »

« Il y a plusieurs raisons à cela. On ne veut pas s’enfermer dans un style ou un concept. On allait pas après avoir fait la première guerre mondiale faire une autre guerre. On ne voulait pas se répéter. On évolue aussi musicalement. Il y a plus de guitares sur ce disque, des synthés aussi. On peut faire même si c’est de la SF des parallèles sociétaux avec ce qui se passe actuellement. »

« Il y a dans l’album une guerre en Ukraine. Vous avez été visionnaire. »

« Malheureusement oui. J’espère que ce que nous décrivons ne sera pas prémonitoire. On décrit dans l’album une annexion de l’Ukraine par la Russie en 2077. On parle aussi de l’évolution de la royauté en Angleterre au moment même où la reine meurt. C’est assez troublant tout ça. Benoit a écrit une nouvelle autour de tout cela que tu trouves dans le livret à l’intérieur du disque. »

« N’est-on pas d’une certaine manière déjà dans le monde que vous décrivez ? »

« C’est une vision dystopique. Nous décrivons une société futuriste dans laquelle les robots sont utilisés comme soldats puis récupérés par des sociétés pour être utilisés comme ustensiles de compagnie. »

« Cela peut néanmoins évoluer vers quelque chose de positif ? »

« Je pense. On a cette vision en tout cas. L’intelligence artificielle peut évoluer vers un être humaniste. »

« Vous vous êtes inspirés des auteurs de SF russes pour le disque : Asimov, Van Vogt ? »

« Oui mais pas seulement. Nous nous sommes aussi inspirés de Bradbury ou de Barjavel. »

« Je trouve que l’album sonne comme du Metallica en plus dur. »

« Merci. On prend. »

“ L’album sonne très heavy-metal.”

“ Il y a eu la volonté que l’album sonne comme la somme de nos individualités. On trouve dans l’album la synthèse de toutes nos influences : du heavy, de l’industriel, du thrash, du metal-core. On avait envie de quelque chose d’un peu plus violent. On est monté d’un cran à ce niveau-là. »

« Vous avez signé chez Metal East. Comment cela s’est-il fait ? »

« Je connais Laurent de Deficiency. Je les avais signé il y a dix ans sur un label. J’aime ce collectif du Grand Est. Surtout qu’il n’y a pas d’injonction de leur part sur le style. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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