Interview

VIRGIL (2022) - Groupe

Trois ans après « Divina Infernum » les Nordistes de Virgil nous reviennent avec un excellent nouvel album : « Acheron ». Un disque de black/death sombre et froid qui envoûte littéralement l’auditeur. Entretien.

« Comment avez-vous pensé ce nouvel album par rapport à son prédécesseur, « Divina Infernum » ? »


« Il s’est fait naturellement, dans la continuité de « Divina ». Les derniers titres composés pour « Divina » ressemblent aux premiers composés pour cet album. Le nouvel opus a été composé sur une période plus courte mais on a eu plus de temps pour le peaufiner. On a voulu créer la noirceur qui caractérise le disque. »

« Vous êtes un groupe black/death. C’est un genre assez peu représenté en France. »

« C’est vrai. Nous n’assumions pas assez cette étiquette dans le passé. « Divina » avait un côté plus death/core. On est clairement black/death mais on fait les choses sans y penser. On fait les choses à l’instinct. Dans le nouvel album il y a par exemple des passages doom. Nous n’essayons pas d’entrer dans une catégorie. Peut-être qu’il y aura plus de groupes black/death en France dans le futur car le mélange des genres se développe dans l’Hexagone. »

« Le death est assez présent dans votre musique. »

« Oui on a un batteur qui aime taper fort. Les riffs de guitare sont un peu death aussi. On ne fait pas les blasts caractéristiques du black. »

« Vous aimez quoi dans le black ? »

« L’apport punk du black ne nous influence pas. Nous aimons Mayhem première période mais ce n’est pas plus une influence. On aime beaucoup la nouvelle vague du black : Der Weg einer Freiheit, Gaerea, Regarde les Hommes tomber. Notre chanteur est un grand fan de black. On en a tous écouté dans le groupe mais dans des styles différents. »

« Il y a quelques influences post-metal chez vous. »

« Oui ce côté post c’est pour créer une émotion. Ces parties là nous font du bien. Elles sont là pour relâcher la pression, pour créer des respirations. On ressent un certain étouffement dans nos morceaux, la partie post-metal permet d’aérer un peu. »

« Que signifie le titre de l’album, « Acheron » ? »

« C’est un des fleuves de l’enfer. C’est inspiré par la mythologie. On essaie d’exprimer quelque chose de positif au travers des éléments naturels comme l’eau, eau que tu retrouves sur la pochette du disque. »

« Vous habitez dans un coin du Nord connu pour sa noirceur. Est-ce que cela joue sur le côté sombre de votre musique ? »

« Nous habitons pour certains d’entre nous à Valenciennes, d’autres habitent à Arras et d’autres encore dans le bassin minier. Le lieu où l’on répète est un château qui se trouve proche d’une cité minière. Habiter dans l’environnement du bassin minier joue forcément sur le côté sombre de nos productions. »

« Il y une grande tradition metal dans le Nord. Parce que vous êtes proches de la Belgique ? »

« Déjà il y a un bassin de population énorme. C’est un beau territoire de metal avec pas mal de salles. Des gens comme Loudblast ont ouvert la voie aux autres groupes. Certains membres du groupe ont joué dans des formations belges. Le Nord plus la Belgique cela fait beaucoup de groupes. »

« Vous êtes chez Source Atone. Comment avez-vous signé chez eux ? »

« On a eu une prise de contact avec eux il y a un an et demi. On aime leur vision à moyen terme. Ils ont beaucoup de groupes de post-metal mais pas que : Nefaste fait du black, Nature Morte du black gaze. On est super content de faire partie de cette écurie. Tous les groupes sont différents. Source Atone est un label qui a une vraie réflexion. Ils aiment ce que l’on fait. L’album aurait pu sortir plus tôt. Ils nous ont laissé le temps de le peaufiner. C’est cool. »

« Il y a des concerts à venir ? »

« L’idée est de faire des concerts. Là on finalise notre set. En janvier on jouera à Charleroi. On a envie de faire un max de scène, de festivals.
 
Critique : Pierre Arnaud
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