Interview
SKALD (2023) - Groupe
Skáld continue son parcours sans faute. Après les excellents « Vikings Chant » et « Vikings Memories » le combo nous revient avec un nouvel album « Huldufólk ». Du pagan-folk comme on l’aime. Entretien.
Le titre du nouvel album « Huldufólk » signifie le peuple caché. C’est une légende scandinave ? »
« Ce n’est pas une légende. Cela a d’ailleurs été repris récemment dans le folklore islandais avec les trolls et les elfes. On trouve cela dans les textes anciens. Les Huldufólk étaient les êtres visibles avec lesquels les humains vivaient dans les montagnes, les forêts. »
« Les scandinaves y font encore référence aujourd’hui, je crois. »
« Cela fait partie de leur identité. En Islande c’est dans la loi. C’est pour cela que dans ce pays les routes ont des trajectoires étranges car tu ne peux pas faire une route droite si tu risques d’écraser un elfe. »
« Chaque album de Skald raconte différents aspects de la mythologie scandinave. »
« Le premier album était de la pure mythologie nordique. Le second était plus fantasmé et parlait des civilisations englouties. Ce disque parle de l’Huldufólk d’avant Tolkien. Celui-ci en parle mais de façon fantasmée. »
« Tolkien a parlé de cela mais d’une manière romanesque. »
« Il a été un excellent traducteur de vieux norrois. Il s’est inspiré de toutes ses légendes et a retranscris cela dans « Le Seigneur des Anneaux. »
« Vous vous intéressez à cela d’une façon plus historique ? »
« Tout à fait. Ce n’est pas un fantasme par rapport à un texte. »
« Est-ce que ce disque est un concept-album ? »
« Non car chaque histoire est différente. Chaque morceau parle de choses qui n’ont pas de rapport les unes avec les autres. On parle certes beaucoup d’elfes dans ce disque mais pas que. Dans chaque titre nous parlons d’éléments magiques. »
« Vous utilisez d’autres langues que le vieux norrois cette fois. »
« Oui et nous n’avons pas choisi la facilité car le féroïen par exemple est très difficile. Parmi toutes ces langues l’islandais moderne est resté proche du vieux norrois, par exemple. »
« Vous avez étudié le vieux norrois tous ensemble ? »
« Oui en groupe. C’est super intéressant. Comprendre ce que cela raconte est fascinant. »
« Et pourquoi plusieurs langues pour ce nouvel opus ? »
« Parce que les légendes ont évolué. Nous utilisons les métaphores des différentes langues. La guerre par exemple sera le vacarme des épées. Ou la terre plus loin que la terre signifie la mer. »
« Il y a des fans qui épluchent vos textes ? »
« Oui. Et cela peut donner des interprétations différentes. Il y a une université australienne qui étudie nos textes. Cela veut dire que notre travail a une vraie crédibilité. Il y avait deux, trois erreurs grammaticales sur le premier album et un prof nous a allumé pour cela. Maintenant il est devenu une aide linguistique (rires). »
« Faire de la musique en vieux norrois et cartonner c’est assez fort, non ? »
« On a des millions de streams. Il y a d’autres groupes que nous qui ont écrit en vieux norrois et qui cartonnent comme Wardruna, par exemple. En Scandinavie des gens sont venus nous parler après les concerts en nous disant que nos paroles les avaient émus. En Allemagne tu as des gens qui sculptent en écoutant Skald toute la journée. »
« Vous utilisez encore de nouveaux instruments sur cet album ? »
« Oui la vieille à roue, le dedjéridoo. On essaie toujours de nouvelles sonorités. On fait du drone organique. »
« Skald plait à plein de publics différents. »
« C’est vrai. Le public metal et plein d’autres publics. »
« Le public metal vous a toujours adoré. »
« Le public metal est très ouvert d’esprit. Il y a une époque où c’était hyper ouvert dans cette scène. Puis à la fin des années 90 début 2000 il y a eu un côté sectaire qui s’est installé, et puis cela a changé de nouveau. Le Hellfest a cassé ses esprits de chapelle. Nous avons joué deux fois sur la Temple où la musique pagan va s’installer durablement. Quand nous y avions joué c’était bondé et cela nous a impressionné. On a joué aussi au Wacken qui est également un festival très ouvert musicalement et très familial. »
« Pour vous votre musique est néo-folk ? »
« C’est compliqué de définir ton genre musical. Les gens aiment mettre les groupes dans des cases mais c’est dur à dire. »
« Vous écoutez surtout de la musique folk ? »
« Beaucoup de musiques traditionnelles. Les musiques bretonnes ou berrichonnes ont disparu et c’est bien dommage. Dans les pays du Nord les musiques traditionnelles sont toujours très présentes. »
« Comment vous est venue l’idée de reprendre « Du Hast » de Rammstein et « A Forest » de Cure ? »
« On a pensé ces deux reprises comme des bonus-tracks. Nous sommes très contents de la reprise de « A Forest ». Tout le monde connait « Du Hast ». On a aimé le challenge de la faire sans instruments électriques. »
« A Forest » correspond bien à l’esprit du disque. »
« Tout à fait. Avec ces paroles sur ce mec perdu dans la forêt. Le public américain a adoré nos covers notamment celle de « Seven Nation Army ». Cela ne veut pas dire que nous en ferons en permanence mais nous aimons en réaliser de temps en temps. »
« Les tournées sont pour bientôt ? »
« On part en tournée aux Etats-Unis en Avril. C’est la première fois qu’on jouera là-bas. Le groupe marche super bien aux States. C’est très excitant d’y aller. Cela va être, on l’espère, une rencontre assez forte. Skald va être pas mal sur la route cette année. On jouera notamment à l’Elysee Montmartre en novembre 2023.
Le titre du nouvel album « Huldufólk » signifie le peuple caché. C’est une légende scandinave ? »
« Ce n’est pas une légende. Cela a d’ailleurs été repris récemment dans le folklore islandais avec les trolls et les elfes. On trouve cela dans les textes anciens. Les Huldufólk étaient les êtres visibles avec lesquels les humains vivaient dans les montagnes, les forêts. »
« Les scandinaves y font encore référence aujourd’hui, je crois. »
« Cela fait partie de leur identité. En Islande c’est dans la loi. C’est pour cela que dans ce pays les routes ont des trajectoires étranges car tu ne peux pas faire une route droite si tu risques d’écraser un elfe. »
« Chaque album de Skald raconte différents aspects de la mythologie scandinave. »
« Le premier album était de la pure mythologie nordique. Le second était plus fantasmé et parlait des civilisations englouties. Ce disque parle de l’Huldufólk d’avant Tolkien. Celui-ci en parle mais de façon fantasmée. »
« Tolkien a parlé de cela mais d’une manière romanesque. »
« Il a été un excellent traducteur de vieux norrois. Il s’est inspiré de toutes ses légendes et a retranscris cela dans « Le Seigneur des Anneaux. »
« Vous vous intéressez à cela d’une façon plus historique ? »
« Tout à fait. Ce n’est pas un fantasme par rapport à un texte. »
« Est-ce que ce disque est un concept-album ? »
« Non car chaque histoire est différente. Chaque morceau parle de choses qui n’ont pas de rapport les unes avec les autres. On parle certes beaucoup d’elfes dans ce disque mais pas que. Dans chaque titre nous parlons d’éléments magiques. »
« Vous utilisez d’autres langues que le vieux norrois cette fois. »
« Oui et nous n’avons pas choisi la facilité car le féroïen par exemple est très difficile. Parmi toutes ces langues l’islandais moderne est resté proche du vieux norrois, par exemple. »
« Vous avez étudié le vieux norrois tous ensemble ? »
« Oui en groupe. C’est super intéressant. Comprendre ce que cela raconte est fascinant. »
« Et pourquoi plusieurs langues pour ce nouvel opus ? »
« Parce que les légendes ont évolué. Nous utilisons les métaphores des différentes langues. La guerre par exemple sera le vacarme des épées. Ou la terre plus loin que la terre signifie la mer. »
« Il y a des fans qui épluchent vos textes ? »
« Oui. Et cela peut donner des interprétations différentes. Il y a une université australienne qui étudie nos textes. Cela veut dire que notre travail a une vraie crédibilité. Il y avait deux, trois erreurs grammaticales sur le premier album et un prof nous a allumé pour cela. Maintenant il est devenu une aide linguistique (rires). »
« Faire de la musique en vieux norrois et cartonner c’est assez fort, non ? »
« On a des millions de streams. Il y a d’autres groupes que nous qui ont écrit en vieux norrois et qui cartonnent comme Wardruna, par exemple. En Scandinavie des gens sont venus nous parler après les concerts en nous disant que nos paroles les avaient émus. En Allemagne tu as des gens qui sculptent en écoutant Skald toute la journée. »
« Vous utilisez encore de nouveaux instruments sur cet album ? »
« Oui la vieille à roue, le dedjéridoo. On essaie toujours de nouvelles sonorités. On fait du drone organique. »
« Skald plait à plein de publics différents. »
« C’est vrai. Le public metal et plein d’autres publics. »
« Le public metal vous a toujours adoré. »
« Le public metal est très ouvert d’esprit. Il y a une époque où c’était hyper ouvert dans cette scène. Puis à la fin des années 90 début 2000 il y a eu un côté sectaire qui s’est installé, et puis cela a changé de nouveau. Le Hellfest a cassé ses esprits de chapelle. Nous avons joué deux fois sur la Temple où la musique pagan va s’installer durablement. Quand nous y avions joué c’était bondé et cela nous a impressionné. On a joué aussi au Wacken qui est également un festival très ouvert musicalement et très familial. »
« Pour vous votre musique est néo-folk ? »
« C’est compliqué de définir ton genre musical. Les gens aiment mettre les groupes dans des cases mais c’est dur à dire. »
« Vous écoutez surtout de la musique folk ? »
« Beaucoup de musiques traditionnelles. Les musiques bretonnes ou berrichonnes ont disparu et c’est bien dommage. Dans les pays du Nord les musiques traditionnelles sont toujours très présentes. »
« Comment vous est venue l’idée de reprendre « Du Hast » de Rammstein et « A Forest » de Cure ? »
« On a pensé ces deux reprises comme des bonus-tracks. Nous sommes très contents de la reprise de « A Forest ». Tout le monde connait « Du Hast ». On a aimé le challenge de la faire sans instruments électriques. »
« A Forest » correspond bien à l’esprit du disque. »
« Tout à fait. Avec ces paroles sur ce mec perdu dans la forêt. Le public américain a adoré nos covers notamment celle de « Seven Nation Army ». Cela ne veut pas dire que nous en ferons en permanence mais nous aimons en réaliser de temps en temps. »
« Les tournées sont pour bientôt ? »
« On part en tournée aux Etats-Unis en Avril. C’est la première fois qu’on jouera là-bas. Le groupe marche super bien aux States. C’est très excitant d’y aller. Cela va être, on l’espère, une rencontre assez forte. Skald va être pas mal sur la route cette année. On jouera notamment à l’Elysee Montmartre en novembre 2023.
Critique : Pierre Arnaud
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