Interview

ALEISTER (2023) - Groupe (Complet)

Les Bisontins d’Aleister avaient sorti un unique album (« Tribal Tech » en 1994) avant leur retour en 2019. Vingt cinq ans après son split le groupe est revenu avec un très bon « No Way Out » en 2019 et un encore meilleur « Nightmare » cette année. Entretien au Hellfest où le groupe se produisait.

« Le groupe a existé de 1987 à 1997 puis a splitté cette année-là. Pourquoi ? »


« On était rentré en studio pour notre deuxième album. Notre batteur a eu une proposition pour faire partie d’un groupe. On lui a dit d’y aller. On a fait un break qui a duré vingt ans. On ne pensait pas qu’il durerait aussi longtemps. On ne pensait pas non plus que l’on se retrouverait. »

« Comment vous êtes-vous retrouvés il y a quatre ans ? »

« On avait été contacté par des mecs qui avaient écrit sur le metal en France des années 80 et 90. On a été branché pour jouer dans un vernissage. On s’est retrouvé, on a été en studio et on a fait « No Way out ». »

« Pourquoi avoir sorti un mini-album cette année. Pourquoi pas un album ? »

« Les gens ont trouvé qu’ils n’avaient pas le temps de s’emmerder en écoutant ce disque ce qui est bien. Nous sommes dans une société qui consomme beaucoup et qui va très vite, donc c’est logique de faire court. »

« Les groupes de thrash faisaient des disques courts dans les 80’s par ailleurs. »

« On voulait un disque concis. On voulait sortir un truc rapidement. A la base on ne voulait même pas le sortir physiquement. »

« Votre son est très thrash old-school. »

« Totalement. On le revendique. On ne cherche pas à plaire à la tendance actuelle. On aime les riffs. On adore les vieux groupes thrash 80’s avec des riffs, des groupes à la Tankard. « No way out » notre disque précédent a quelques longueurs. Avec « Nightmare » on voulait aller vers un truc plus immédiat. »

« Le groupe n’a pas été oublié. J’imagine que cela vous fait plaisir. »

« On est sur notre petit nuage. Quand tu as des gens qui viennent te voir en disant est-ce que tu ne veux pas collaborer à mon projet c’est trop cool. »

« A vos débuts il y avait une touche électronique dans votre musique qu’il n’y a plus aujourd’hui. »

« Oui, on parlait d’une grosse influence Prong lorsqu’on parlait de nous à nos débuts. On complexifiait peut-être trop les choses. Aujourd’hui on va vers quelque chose de plus simple. On veut un truc qui envoie avec du groove. »

« Vous avez été sur une compilation dans les années 80 qui montrait toute la scène française. Si vous aviez continué le groupe aurait peut-être été gros. »

« On ne le saura jamais. Mais il n’y a aucun regret. Depuis la reformation c’est top et ça nous va. Cette reformation est magique car plein de gens nous ont dit qu’ils nous attendaient. Le premier concert que l’on a fait pour notre retour on a vu des mecs débarquer avec des tee-shirts Aleister du début des 90’s. Cela fait plaisir. Tu te reformes et tu vois ça, c’est sûr que ça motive. »

« Les critiques pour « No Way Out » l’album du retour ont été bonnes. »

« Oui mais l’album n’a malheureusement pas vécu car il est sorti à l’automne 2019. Mais on le joue aujourd’hui sur scène avec des morceaux du mini-album et de très vieux titres. »

« Vous faites des morceaux avec des accords que l’on a guère l’habitude d’entendre dans le thrash. »

« On adore la dissonance, les accords bizarres. Cela nous permet de ne pas sonner comme tout le monde. »

« Quel est la voix que l’on entend dans « The Preacher » ?

« Celle d’Aleister Crowley. On aime le côté sombre de ce personnage. Le nom du groupe vient de lui. Ce prêche est un chant d’Aleister Crowley. On peut nous considérer occulte ou pas. »

« Vous avez fait deux clips récemment. »

« Oui ils servent de cartes visites. Les pros regardent les clips. C’est le meilleur matériel promo qui soit. Les deux clips ont été bien accueillis. En plus nous sommes nous-mêmes fans de clips. On ne fait pas de scénarios. »

« Le fait de jouer au Hellfest montre que votre retour est un retour gagnant. »

« Nous sommes persévérants, nous ne lâchons rien. On avait l’ambition dès notre retour de jouer au Hellfest. Nous n’avons jamais lâché notre réseau, réseau qui permet de faire avancer le groupe. Ben Barbaud a toujours répondu à nos mails. »

« Vous venez de Belfort. Est-ce que cela a aidé le groupe ? »

« Le coin est rock, metal, a été très punk à un moment donné. Il y a une dynamique dans cette région. Est-ce que cela nous a aidé ? On ne sait pas, mais être dans une région rock est forcément quelque chose de positif. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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