Interview
SANG FROID (2023) - TC (Chant)
Avec « All Nighter » les Nantais de Sang Froid ont sorti un magnifique album. Un disque hommage à la cold-wave qui arrive même à réinventer le genre. Entretien avec TC chanteur du groupe (et chanteur de Regarde les Hommes tomber Ndlr).
« Comment a été lancé le projet Sang Froid ? »
« JJS a lancé le projet fin 2019. Il m’a proposé ainsi qu’à Ben (Notox de The Veil ndlr) de le rejoindre. Le projet a été lancé juste avant le Covid. Celui-ci nous a permis de nous investir à fond dans le projet. On a pris le taureau par les cornes à ce moment-là car nous ne pouvions pas tourner avec Regarde les hommes tomber ce qui était difficile à vivre. »
« Le disque sonne cold-wave, new-wave ce qui est très loin du black de Regarde les Hommes Tomber. Ce sont des musiques que vous aimez ? »
« On écoute tous les trois dans le groupe de la cold-wave et de la new-wave. J’ai découvert ces musiques un peu sur le tard mais ai super accroché. On voulait sortir du carcan black metal. On fait certes avec ce disque de la new-wave mais avec un éclairage moderne. »
« C’est pour cela que vous n’êtes pas revivalistes ? »
« Le but est de ne pas refaire ce qui a déjà été fait. Nous faisons une relecture de la new-wave et de la cold-wave. On voulait faire un truc à notre sauce. »
« On sent quand même les influences : Sisters of Mercy, Dépêche Mode. »
« Oui les classiques : Sisters, Dépêche Mode, The Cult. On aime bien aussi des groupes de cold-wave actuels comme Drab Majesty. Nous sommes des gens éclectiques au niveau musical. Nous écoutons de tout, jusqu’au hip-hop. Notre ambition était de se nourrir de ses influences là mais avec une approche moderne. »
« Il y a aussi un côté synthwave dans l’album. »
« C’est normal. C’est JJS qui a initié Sang Froid et à côté de Regarde les Hommes Tomber il a un projet synthwave, Ultra Balance. On voulait clairement mettre des éléments synthwave dans ce disque. »
« Regarde les Hommes Tomber a déjà été à l’affiche avec Perturbator. C’est cette proximité avec lui qui a amené à cette influence synthwave ? »
« Non même si on est potes avec lui et qu’on a un soutien de sa part. Il avait invité Sang Froid à jouer avec lui au Stéréolux à Nantes. JJS écoute beaucoup de syntwave. »
« Il y a une certaine cohérence à faire du black et de la cold-wave, je trouve. »
« C’est vrai. Les musiques sont différentes mais la démarche est la même. Ce sont des musiques sombres qui sortent de la bile. Les gens qui viennent aux concerts de Sang Froid écoutent aussi du black. »
« Cette ouverture est aussi possible parce que la scène metal est moins sectaire qu’avant. »
« C’est juste. JJS a 45 ans. Moi 36. On s’est mis au metal au début des années 2000 et c’était plus sectaire à l’époque. »
« Il y a déjà eu des live de Sang Froid ? »
« Oui mais on en pas fait beaucoup. Moins de dix au total. On se concentre sur les plateaux qui valent vraiment le coup. On a joué deux fois avec Perturbator, une fois avec Sylvaine au Nouveau Casino. On ouvrira la Temple le dimanche au Hellfest. C’est cool d’y être déjà programmé car notre projet est tout récent. »
« Vous avez bossé avec Benoit Roux pour ce disque. »
« Oui. C’était d’autant plus cool que j’étais fan de son groupe Anorexia Nervosa quand j’étais au lycée. La connexion avec lui a été parfaite. On a enregistré l’album dans son studio, au Drudenhaus studio. »
« Que représente la pochette du disque ? »
« C’est une photo qui a été retravaillée. On a voulu à travers cette photo rendre hommage à la nuit à Nantes. On y voit la tour LU. Sur la pochette du EP on voyait la tour de Bretagne. On a voulu exprimer à travers cette pochette une nuit d’errance, d’alcool et de sexe dans la ville. Le visuel exprime d’une certaine façon les addictions, la solitude. On voulait aussi une pochette qui montre notre ville car nous estimons que l’on peut faire des choses cool de façon locale. »
« C’est la raison pour laquelle vous avez signé avec Frozen Records qui est un label nantais ? »
« Absolument. Ils sont hyper sympas, passionnés et habitent la même ville que nous. C’était mieux de signer avec eux plutôt qu’avec un gros label où nous aurions été noyés dans la masse. »
« Comment expliques-tu qu’il y ait une grosse scène black à Nantes ? Du fait que les Acteurs de l’Ombre, l’un si ce n’est le plus gros label black français soit nantais ? »
« Nantes a toujours été une ville de musiques. C’était déjà le cas dans les années 80/90. C’est une grande ville dans laquelle la culture est bien mise en valeur. C’est une ville active avec de belles salles. Pour ce qui concerne spécifiquement la scène black c’est la même clique, toute une bande de potes, tout le monde se connait. Les Acteurs de l’Ombre participent évidemment à cela. Le Hellfest aussi. On connait un peu les gens du Hellfest et s’ils font un festival « mainstream » ils ne le font pas au détriment de l’underground ce qui est cool. »
« Le black n’a peut-être jamais été aussi populaire. Comment expliques-tu cela ? »
« L’époque est sombre. Une musique comme le black est une musique refuge. »
« Est-ce que tu penses qu’à l’avenir la musique de Sang Froid influencera celle de Regarde les Hommes Tomber et vice-versa ? »
« Ce sont quand même deux trucs très différents mais potentiellement oui. L’ouverture musicale qu’il y a dans Sang Froid on peut l’appliquer à Regarde. La richesse d’un album c’est la prise de risque. Il faut toujours se réinventer.
« Comment a été lancé le projet Sang Froid ? »
« JJS a lancé le projet fin 2019. Il m’a proposé ainsi qu’à Ben (Notox de The Veil ndlr) de le rejoindre. Le projet a été lancé juste avant le Covid. Celui-ci nous a permis de nous investir à fond dans le projet. On a pris le taureau par les cornes à ce moment-là car nous ne pouvions pas tourner avec Regarde les hommes tomber ce qui était difficile à vivre. »
« Le disque sonne cold-wave, new-wave ce qui est très loin du black de Regarde les Hommes Tomber. Ce sont des musiques que vous aimez ? »
« On écoute tous les trois dans le groupe de la cold-wave et de la new-wave. J’ai découvert ces musiques un peu sur le tard mais ai super accroché. On voulait sortir du carcan black metal. On fait certes avec ce disque de la new-wave mais avec un éclairage moderne. »
« C’est pour cela que vous n’êtes pas revivalistes ? »
« Le but est de ne pas refaire ce qui a déjà été fait. Nous faisons une relecture de la new-wave et de la cold-wave. On voulait faire un truc à notre sauce. »
« On sent quand même les influences : Sisters of Mercy, Dépêche Mode. »
« Oui les classiques : Sisters, Dépêche Mode, The Cult. On aime bien aussi des groupes de cold-wave actuels comme Drab Majesty. Nous sommes des gens éclectiques au niveau musical. Nous écoutons de tout, jusqu’au hip-hop. Notre ambition était de se nourrir de ses influences là mais avec une approche moderne. »
« Il y a aussi un côté synthwave dans l’album. »
« C’est normal. C’est JJS qui a initié Sang Froid et à côté de Regarde les Hommes Tomber il a un projet synthwave, Ultra Balance. On voulait clairement mettre des éléments synthwave dans ce disque. »
« Regarde les Hommes Tomber a déjà été à l’affiche avec Perturbator. C’est cette proximité avec lui qui a amené à cette influence synthwave ? »
« Non même si on est potes avec lui et qu’on a un soutien de sa part. Il avait invité Sang Froid à jouer avec lui au Stéréolux à Nantes. JJS écoute beaucoup de syntwave. »
« Il y a une certaine cohérence à faire du black et de la cold-wave, je trouve. »
« C’est vrai. Les musiques sont différentes mais la démarche est la même. Ce sont des musiques sombres qui sortent de la bile. Les gens qui viennent aux concerts de Sang Froid écoutent aussi du black. »
« Cette ouverture est aussi possible parce que la scène metal est moins sectaire qu’avant. »
« C’est juste. JJS a 45 ans. Moi 36. On s’est mis au metal au début des années 2000 et c’était plus sectaire à l’époque. »
« Il y a déjà eu des live de Sang Froid ? »
« Oui mais on en pas fait beaucoup. Moins de dix au total. On se concentre sur les plateaux qui valent vraiment le coup. On a joué deux fois avec Perturbator, une fois avec Sylvaine au Nouveau Casino. On ouvrira la Temple le dimanche au Hellfest. C’est cool d’y être déjà programmé car notre projet est tout récent. »
« Vous avez bossé avec Benoit Roux pour ce disque. »
« Oui. C’était d’autant plus cool que j’étais fan de son groupe Anorexia Nervosa quand j’étais au lycée. La connexion avec lui a été parfaite. On a enregistré l’album dans son studio, au Drudenhaus studio. »
« Que représente la pochette du disque ? »
« C’est une photo qui a été retravaillée. On a voulu à travers cette photo rendre hommage à la nuit à Nantes. On y voit la tour LU. Sur la pochette du EP on voyait la tour de Bretagne. On a voulu exprimer à travers cette pochette une nuit d’errance, d’alcool et de sexe dans la ville. Le visuel exprime d’une certaine façon les addictions, la solitude. On voulait aussi une pochette qui montre notre ville car nous estimons que l’on peut faire des choses cool de façon locale. »
« C’est la raison pour laquelle vous avez signé avec Frozen Records qui est un label nantais ? »
« Absolument. Ils sont hyper sympas, passionnés et habitent la même ville que nous. C’était mieux de signer avec eux plutôt qu’avec un gros label où nous aurions été noyés dans la masse. »
« Comment expliques-tu qu’il y ait une grosse scène black à Nantes ? Du fait que les Acteurs de l’Ombre, l’un si ce n’est le plus gros label black français soit nantais ? »
« Nantes a toujours été une ville de musiques. C’était déjà le cas dans les années 80/90. C’est une grande ville dans laquelle la culture est bien mise en valeur. C’est une ville active avec de belles salles. Pour ce qui concerne spécifiquement la scène black c’est la même clique, toute une bande de potes, tout le monde se connait. Les Acteurs de l’Ombre participent évidemment à cela. Le Hellfest aussi. On connait un peu les gens du Hellfest et s’ils font un festival « mainstream » ils ne le font pas au détriment de l’underground ce qui est cool. »
« Le black n’a peut-être jamais été aussi populaire. Comment expliques-tu cela ? »
« L’époque est sombre. Une musique comme le black est une musique refuge. »
« Est-ce que tu penses qu’à l’avenir la musique de Sang Froid influencera celle de Regarde les Hommes Tomber et vice-versa ? »
« Ce sont quand même deux trucs très différents mais potentiellement oui. L’ouverture musicale qu’il y a dans Sang Froid on peut l’appliquer à Regarde. La richesse d’un album c’est la prise de risque. Il faut toujours se réinventer.
Critique : Pierre Arnaud
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