Interview

Les Marseillais de Blooming Discord viennent de sortir leur premier album « Memories from the Future ». Un disque réussi qui mélange intelligemment metal moderne et grunge. Entretien.

« Vous aviez sorti deux EP avant cet album. C’étaient des galops d’essais ? »

« C’était un peu l’idée, oui. Nous nous sommes essayés à composer. On était contents du premier essai tout en nous disant qu’il fallait avancer. A la base le premier et le second EP auraient dû être un album. Ce premier long format vient à la suite de cela. Notre premier single « Burn it » date de 2017. Le premier EP de 2018, le second de 2021. On avait un peu tardé à le sortir du fait du confinement. »

« Où avez-vous enregistré l’album ? »

« Chez Homeless Records, chez le chanteur de Landmarks. Celui-ci nous a apporté une modernité dans le son. On avait au préalable tout préparé en home-studio. On a tout composé en deux jours. »

« Je trouve que l’album a une touche grunge. »

« Complètement. Avec ce disque nous nous sommes éloignés de nos influences de nos deux EP qui étaient très Avenged Sevenfold. Il y a une touche grunge et metal-core sur cet album. On a voulu donner notre propre interprétation de ces genres. Ce côté grunge vient du fait que notre chanteur a baigné dans Soundgarden. Cela a bercé son adolescence. Forcément ça se ressent. Les guitares ont quant à elles un coté metal-core. »

« Blooming Discord c’est un peu du grunge et du metal moderne. »

« C’est cela. On mélange les deux. Nos influences évoluent avec le temps et nous mûrissons. »

« Dans votre clip de « Latch » tourné au Molotov (super salle de concert à Marseille ndlr) on retrouve tous les groupes de la scène locale : Acod, Eths, Scarlean, Lecks Inc…). »

« Nous avons la volonté d’unifier cette scène. On se connait tous bien. On voit dans ce clip toute la scène du Sud-Est avec toutes les tranches d’âge. »

« Tout n’est pas que metal chez vous. On sent même des influences presque pop parfois »

« Nous aimons plein de choses différentes. Nous aimons Queen et Michael Jackson. Nous ne faisons pas du metal pour faire du metal pur. On adore « Bohemian Rhapsody » de Queen qui est comme une épopée. Nous aimons ce mélange d’agressivité et de théâtralité. On retrouve ça sur le dernier titre du disque, par exemple. »

« Votre musique est faite de contrastes. »

« Tout à fait. Et tu retrouves cela également dans le nom du groupe : Blooming qui signifie floraison et Discord chaos. Tu as aussi cela avec la pochette du disque, avec ce contraste entre le lumineux et le noir et cette Medusa menaçante. Les structures des morceaux évoluent d’ailleurs dans ces contrastes. »

« Ce qui fait que votre musique est festive et vos paroles sombres. »

« C’est cela. Notre chanteur Karim chante avec le cœur. On retrouve tout ce qu’il est dans nos paroles. »

« Comment se porte la scène à Marseille ? »

« Le rock et le metal ont toujours été là. Il y a pas mal de groupes, Dagoba bien sûr mais pas que. Il y a de très bons groupes. Ce qui est dommage c’est que le public n’est pas unifié. »

« Vous avez sorti l’album en auto-prod ? »

« Oui. On démarche des labels. On a fait un crowfunding pour l’album en 2021 qui a bien marché. »

« Pourquoi avoir choisi « Latch » comme premier single tiré du disque ? »

« Cela n’a pas été évident. « Latch » est un titre efficace et nous voulons accrocher les gens. Le morceau a un refrain bien catchy. »

« Vous semblez d’ailleurs bien aimer les refrains catchy. »

« On adore ça. On aime les trucs efficaces. »

« Vous avez fait récemment la release de l’album à Marseille. »

« Oui le 15 Février dernier au Makeda. Cela a été sold-out en préventes et il y avait 100 personnes dehors qui voulaient entrer. On était super contents que ça marche aussi bien. On fera une nouvelle date fin mars au Jas Rod aux Pennes Mirabeau. On jouera aussi à Avignon avec Scarlean. On prépare également une tournée en Espagne et en Italie. On va aussi jouer à Lyon, Paris et Bruxelles. »