Interview
MYRATH (2024) - Kevin (Clavier) et Morgan (Batterie)
Myrath nous offre avec « Karma » un excellent disque. Le groupe n’a sans doute jamais sonné aussi classiquement heavy-metal. Une bien belle réussite que cet album. Entretien avec Morgan Berthet (batterie) et Kevin Codfert (claviers).
« Cet album arrive cinq ans après « Shehili ». Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour avoir un nouvel album de Myrath ? A cause du Covid ? »
« Parce qu’on est très longs (rires). Il y a bien sûr le Covid. On connait des tas de groupes qui ont arrêté de ce fait. Nous on a décidé de continuer. On a pris aussi beaucoup de temps sur les arrangements. Le Covid a été hyper galère pour nous. On était en tournée en Allemagne à ce moment-là. J’ai ramené les membres tunisiens du groupe chez moi à St Remy de Provence. On a passé six mois ensemble ce qui fait que l’on a pu bosser ensemble six mois durant pour la première fois dans l’histoire du groupe. Normalement il nous faut trois ans pour sortir un album. Cinq ans avec le Covid finalement c’est normal. »
« Vous habitez un peu partout de par le monde avec deux membres en France, deux en Tunisie, un en Géorgie. Comment travaillez-vous ? »
« Toute la compo a été faite à la maison comme je te disais précédemment. On s’est rendu compte cette fois que nous n’avions pas besoin de trop d’arrangements. »
« Le côté oriental est moins présent sur cet album je trouve. »
« Jacob Hansen nous a expliqué que si nous mettions trop de couches cela ne fonctionnerait pas. Nous avons pour cet album un côté plus minimaliste. Mais les instruments orientaux sont toujours là. On essaie d’album en album de nouvelles choses comme des influences indiennes ou africaines. »
« Pourquoi avoir choisi Jacob Hansen comme producteur du disque ? »
« On voulait bosser avec lui depuis longtemps et lui voulait bosser avec nous depuis un moment. On savait qu’il était fan du groupe. Cela s’est fait naturellement. »
« J’ai trouvé le disque très heavy metal classique. »
« C’est possible même si plein de morceaux n’ont pas une structure heavy metal. « Into the light » par exemple est un titre qui peut paraitre simple mais qui est compliqué. « Let it go » a un côté heavy metal 80’s mais à la sauce Myrath. »
« Il y a aussi des balades sur l’album. Je pense à « Carry On » qui conclut le disque notamment. »
« C’est vrai que ça sonne balade mais on ne l’a pas pensé comme une balade. On voulait donner un sentiment d’envol pour ce titre. C’est un mid-tempo mais avec de gros riffs. »
« Vous avez fait connaitre le metal arabe. Le metal existe depuis longtemps dans les pays arabes. »
« Il y a du metal partout à travers le monde. Il y a malheureusement un problème d’exportation des groupes des pays émergents. Il n’y a pas de subventions, pas d’écoles de metal donc c’est très difficile pour les groupes de ces pays. »
« Quand vous jouez en Tunisie c’est un sentiment particulier ? »
« Ce sont les plus beaux concerts qui soient. Quand Myrath joue en Tunisie c’est une fierté nationale. »
« Le titre de l’album « Karma » c’est le retour du Karma ? La fin du Covid et de l’angoisse ? »
« Il y a beaucoup d’angoisse dans Myrath (rires). Zaher pensait à ce titre depuis longtemps. C’est le résumé de toutes les thématiques de l’album. On parle dans ce disque sans être politique de discrimination, de racisme, de réchauffement climatique, de dépression. On voulait aborder ces thèmes depuis longtemps. « Karma » représente bien tous ces thèmes. »
« C’est sociétal ? »
« Oui mais nous ne voulons pas que ce soit récupéré par les politiques. Nous voyons des choses comme chaque citoyen du monde peut les voir. Quand tu fais en Amérique Latine une tournée et que tu poireautes plus que les autres à l’aéroport parce que tu as un passeport vert et pas rouge tu comprends bien des choses. »
« Heroes » parle de racisme ? »
« Tout à fait. »
« Même si les thèmes peuvent être sombres la musique est plutôt joyeuse. »
« On a toujours voulu donner de l’espoir. Nous ne sommes pas là pour plomber l’ambiance. On a cette dualité entre des thèmes sombres mais avec une lumière possible. »
« Vos concerts donnent la pêche. »
« On veut que le public quand il sorte de nos shows ait ce sentiment-là. »
« L’album sort chez Verycords pour la France et EarMusic pour le monde. Vous êtes bien chez ces labels ? »
« Les choses sont fluides avec ces labels. On est bien avec eux. Il n’y a pas de raison de changer. »
« L’album est sorti vendredi dernier. Il y a des concerts à venir ? »
« Il y aura des festivals cet été et on va annoncer bientôt une tournée pour Septembre. On va jouer cet été dans un énorme festival humanitaire en Pologne. On est très contents d’y jouer. Nous jouerons aussi au Motocultor. »
« Vous avez inventé le Blazing Desert Metal. C’est une fierté pour le groupe d’avoir inventé un genre ? »
« Nous n’avons rien inventé. On a mis cette étiquette pour les gens. Nous avons mélangé le metal arabe et le hard français avec également des éléments qui viennent de la chanson française. »
« Vous êtes l’un des rares groupes de metal arabe connu à l’étranger. C’est une fierté ? »
« C’est à la fois une fierté et une tristesse. Myrath s’est développé parce que le groupe a croisé la route d’un français. La Tunisie est pleine de talents qui ne peuvent malheureusement pas se développer. On a fait une master-class en son à Carthage pour aider les groupes tunisiens. Ils doivent s’appuyer sur l’international pour y arriver. »
« Il y aura des concerts en Tunisie prochainement ? »
« Oui mais nous n’y jouons pas tous les ans car à part Carthage il y a peu de lieux où jouer. Mais un concert l’an prochain est prévu. »
« Cet album arrive cinq ans après « Shehili ». Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour avoir un nouvel album de Myrath ? A cause du Covid ? »
« Parce qu’on est très longs (rires). Il y a bien sûr le Covid. On connait des tas de groupes qui ont arrêté de ce fait. Nous on a décidé de continuer. On a pris aussi beaucoup de temps sur les arrangements. Le Covid a été hyper galère pour nous. On était en tournée en Allemagne à ce moment-là. J’ai ramené les membres tunisiens du groupe chez moi à St Remy de Provence. On a passé six mois ensemble ce qui fait que l’on a pu bosser ensemble six mois durant pour la première fois dans l’histoire du groupe. Normalement il nous faut trois ans pour sortir un album. Cinq ans avec le Covid finalement c’est normal. »
« Vous habitez un peu partout de par le monde avec deux membres en France, deux en Tunisie, un en Géorgie. Comment travaillez-vous ? »
« Toute la compo a été faite à la maison comme je te disais précédemment. On s’est rendu compte cette fois que nous n’avions pas besoin de trop d’arrangements. »
« Le côté oriental est moins présent sur cet album je trouve. »
« Jacob Hansen nous a expliqué que si nous mettions trop de couches cela ne fonctionnerait pas. Nous avons pour cet album un côté plus minimaliste. Mais les instruments orientaux sont toujours là. On essaie d’album en album de nouvelles choses comme des influences indiennes ou africaines. »
« Pourquoi avoir choisi Jacob Hansen comme producteur du disque ? »
« On voulait bosser avec lui depuis longtemps et lui voulait bosser avec nous depuis un moment. On savait qu’il était fan du groupe. Cela s’est fait naturellement. »
« J’ai trouvé le disque très heavy metal classique. »
« C’est possible même si plein de morceaux n’ont pas une structure heavy metal. « Into the light » par exemple est un titre qui peut paraitre simple mais qui est compliqué. « Let it go » a un côté heavy metal 80’s mais à la sauce Myrath. »
« Il y a aussi des balades sur l’album. Je pense à « Carry On » qui conclut le disque notamment. »
« C’est vrai que ça sonne balade mais on ne l’a pas pensé comme une balade. On voulait donner un sentiment d’envol pour ce titre. C’est un mid-tempo mais avec de gros riffs. »
« Vous avez fait connaitre le metal arabe. Le metal existe depuis longtemps dans les pays arabes. »
« Il y a du metal partout à travers le monde. Il y a malheureusement un problème d’exportation des groupes des pays émergents. Il n’y a pas de subventions, pas d’écoles de metal donc c’est très difficile pour les groupes de ces pays. »
« Quand vous jouez en Tunisie c’est un sentiment particulier ? »
« Ce sont les plus beaux concerts qui soient. Quand Myrath joue en Tunisie c’est une fierté nationale. »
« Le titre de l’album « Karma » c’est le retour du Karma ? La fin du Covid et de l’angoisse ? »
« Il y a beaucoup d’angoisse dans Myrath (rires). Zaher pensait à ce titre depuis longtemps. C’est le résumé de toutes les thématiques de l’album. On parle dans ce disque sans être politique de discrimination, de racisme, de réchauffement climatique, de dépression. On voulait aborder ces thèmes depuis longtemps. « Karma » représente bien tous ces thèmes. »
« C’est sociétal ? »
« Oui mais nous ne voulons pas que ce soit récupéré par les politiques. Nous voyons des choses comme chaque citoyen du monde peut les voir. Quand tu fais en Amérique Latine une tournée et que tu poireautes plus que les autres à l’aéroport parce que tu as un passeport vert et pas rouge tu comprends bien des choses. »
« Heroes » parle de racisme ? »
« Tout à fait. »
« Même si les thèmes peuvent être sombres la musique est plutôt joyeuse. »
« On a toujours voulu donner de l’espoir. Nous ne sommes pas là pour plomber l’ambiance. On a cette dualité entre des thèmes sombres mais avec une lumière possible. »
« Vos concerts donnent la pêche. »
« On veut que le public quand il sorte de nos shows ait ce sentiment-là. »
« L’album sort chez Verycords pour la France et EarMusic pour le monde. Vous êtes bien chez ces labels ? »
« Les choses sont fluides avec ces labels. On est bien avec eux. Il n’y a pas de raison de changer. »
« L’album est sorti vendredi dernier. Il y a des concerts à venir ? »
« Il y aura des festivals cet été et on va annoncer bientôt une tournée pour Septembre. On va jouer cet été dans un énorme festival humanitaire en Pologne. On est très contents d’y jouer. Nous jouerons aussi au Motocultor. »
« Vous avez inventé le Blazing Desert Metal. C’est une fierté pour le groupe d’avoir inventé un genre ? »
« Nous n’avons rien inventé. On a mis cette étiquette pour les gens. Nous avons mélangé le metal arabe et le hard français avec également des éléments qui viennent de la chanson française. »
« Vous êtes l’un des rares groupes de metal arabe connu à l’étranger. C’est une fierté ? »
« C’est à la fois une fierté et une tristesse. Myrath s’est développé parce que le groupe a croisé la route d’un français. La Tunisie est pleine de talents qui ne peuvent malheureusement pas se développer. On a fait une master-class en son à Carthage pour aider les groupes tunisiens. Ils doivent s’appuyer sur l’international pour y arriver. »
« Il y aura des concerts en Tunisie prochainement ? »
« Oui mais nous n’y jouons pas tous les ans car à part Carthage il y a peu de lieux où jouer. Mais un concert l’an prochain est prévu. »
Critique : Pierre Arnaud
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