Interview

Les Clermontois de Qamelto viennent de sortir avec « Scotoma » un excellent album de rock français. Entretien avec Thomas guitariste du groupe.

« Quand avez-vous fondé Qamelto ? »

« En 2019 mais je connais le chanteur du groupe depuis quinze ans. On a formé Qamelto avec l’idée de faire un truc chanté en français. »

« Avant cet album vous aviez sorti un EP ?»

« Il est sorti un mois avant le confinement. On a fait un concert puis le confinement est arrivé. En 2022/2023 on a pu faire 100 dates avec cet EP. On a un chanteur acharné pour nous trouver des dates. »

« Le disque est sorti récemment ? »

« Il est sorti le 15 Mars. On a été dans le même studio que pour le EP pour le faire, dans un coin paumé, dans la campagne roânnaise. On le voulait plus rock que celui-ci. »

« Pourquoi avoir fait le choix de chanter en français ? »

« Parce que l’anglais n’est pas notre langue. Le français permet de mieux faire comprendre les choses. Le public français est exigeant pour les textes. Nous passons beaucoup de temps à les peaufiner. Avec des artistes comme Brassens le texte a toujours été important en France. J’aime l’écriture d’un Souchon, d’un Goldman, d’un Yves Duteil, d’un Berger, d’un Joe Dassin. »

« Vos textes sont personnels ? »

« Pas forcément. Ils sont le reflet de la société dans laquelle nous vivons depuis le krach boursier de 2008. Une société qui va de plus en plus mal où la bouffe est de moins en moins bonne, dans laquelle les profits n’ont jamais été aussi faramineux. Il y a comme un appel à la révolte dans nos textes. Ceux-ci ne sont pas poétiques mais réalistes. »

« Ce sont des textes politiques, sociétaux ? »

« Les deux. Dans « La plus grosse » par exemple nous parlons de ce mec que tout le monde connait qui fait toujours tout mieux que tout le monde. »

« Quelle est la voix que l’on entend sur ce morceau ? »

« Celle de Superflame. C’est l’un des plus gros imitateurs sur Youtube. Sur le morceau il imite la voix de Jean-Pierre Pernaut. Le JT ça parle à tout le monde. On lui a envoyé un mail pour savoir si ça le branchait de faire ça. Il a dit tout de suite Ok. »

« Vous faites du rock français. C’est un genre qui a été important mais qui n’existe plus trop. »

« C’est vrai. On se sent un peu isolé de ce fait. On fait du rock français et pourtant je n’en écoute pas. Je déteste Noir Désir par exemple. On écoute plutôt des trucs américains ou anglais : Bon Jovi, Metallica, Muse. »

« Vous avez joué le 2 Mars dernier à la Puce à l’Oreille à Riom. Comment était-ce ? »

« C’était génial. C’était chez nous et la salle était bondée. Cela a été un super moment. »

« Vous allez tourner un peu partout en France pour promouvoir l’album. »

« Oui en Bretagne, au Cap d’Agde, dans la Drôme ou encore dans l’Allier. On va jouer dans des bleds paumés. Il faut se faire un nom. On passe beaucoup de temps pour le booking. Les groupes que nous aimons ont tourné partout. Nous allons faire la même chose. »

« Vous êtes chez M et O. Pourquoi avoir signé avec eux ? »

« Parce qu’il y a un vrai feeling au niveau humain. Et en plus parce que les conditions étaient bonnes. »

« Vous sortez pas mal de clips. »

« Oui c’est nécessaire pour se faire connaitre. Et en plus on adore faire des clips. Ceux-ci donnent de la visibilité. On va essayer de clipper tous les morceaux de l’album. »

« Vous venez de Clermont-Ferrand. Il y a une scène active là-bas. »

« Il y a eu une scène active mais c’est fini. Il n’y a plus de scène, plus de bars. En 2010 il y avait une centaine de groupes à Clermont. Cela a beaucoup diminué depuis. Les bars qui pourraient programmer du rock sont dans le centre et les gens ne veulent pas de bruit dans les centre-villes. »