Interview

HARYON (2006)

Coup de projecteur sur un jeune groupe marseillais de metal symphonique : Haryon.
Le groupe est composé d'Ilinca (chant), Cyril (guitare), Guillaume (basse), Laurent (batterie) et Rémy (clavier).



Pouvez-vous me raconter la création d’Haryon ?
> Guillaume : L’histoire d’Haryon démarre en 2003. Mon frère et moi cherchions des musiciens pour monter un groupe heavy à la Metallica (groupe dont nous sommes très fans). Cyril s’occupait du chant et de la rythmique et moi de la basse. Nous avons recruté Laurent à la batterie et Matthieu en deuxième guitariste. A la suite de quoi nous avons eu LA révélation en découvrant Nightwish et avons quelque peu laissé de côté le heavy pour passer à quelque chose de plus symphonique. Nous avons donc recruté Ilinca au chant et Rémy au clavier.
Un an plus tard, nous avons dû nous séparer de Matthieu pour de nombreuses divergences et sommes en fait revenus à une formation à la Nightwish. C’est à partir de là qu’Haryon est né.
Cyril : A noter que le recrutement de Rémy, au départ, a vraiment été pris pour une blague (rires).
Rémy : C’est vrai en plus (rires). En fait, cela a démarré le jour où j'ai croisé le regard du vieux synthé qui était dans les combles de Guillaume. Et voilà, quelques jours plus tard, j'appelais Guillaume pour lui proposer d'essayer, ce qui d’ailleurs, l'a fait beaucoup rire.
Je me suis donc mis à fond pour rattraper le niveau du groupe (ce qui ne signifie pas que j'y sois parvenu à ce jour). Et par cette expérience personnelle, je tiens à mettre en évidence un grand principe : " les plus grandes décisions que l'on prend le sont sur des coups de tête et non pas sur de longues réflexions".

Et toi Ilinca, ton recrutement s’est passé comment ?
> Ilinca : Le groupe avait fait passer plusieurs auditions à des chanteuses mais aucun essai n’a été concluant. Ma meilleure amie avait également passé cet essai mais sans réussite. Après avoir rencontré Matthieu par hasard, elle lui a parlé de moi. J’ai donc tenté ma chance. J’ai chanté sur Enter Sandman de Metallica et sur deux morceaux de Nightwish. Il n’y a pratiquement pas eu de concertation et j’ai été acceptée immédiatement. Cela n’a pas été facile pour moi car à la base j’ai une formation lyrique, mais le fait d’avoir évolué préalablement dans des groupes pop/rock m’a quand même beaucoup aidée. Evidemment, le fait de chanter maintenant dans Haryon ne m’a pas empêchée de reprendre des cours de chant, au contraire même.

D’où vient le nom “Haryon” ?
> Guillaume : « Haryon » signifie « héritier » en elfique. Au départ, nous avions pris « The Realm Of Fancies » (le royaume des chimères), mais nous le trouvions trop long et pas super adapté pour un groupe metal. Nous avons donc passé une bonne soirée à chercher…
Laurent : Six mois tu veux dire… (rires)
Guillaume : Le temps chez Haryon est effectivement un paramètre très abstrait. Donc je disais, nous avons passé … un certain temps (rires) à chercher un nom à l’aide de dictionnaires français, anglais, russe, moldave et autres Atlas.
Laurent : Et finalement, on est tombé sur le terme « arione » dans un dictionnaire elfique de Guillaume et ce mot a plû à tout le monde. C’est surtout la sonorité qui nous a fait flasher sur ce nom plutôt que sa signification en elle-même.

Quelles sont vos influences en tant que groupes et en tant que chanteuses pour Ilinca ?
> Haryon : Metallica, Nightwish, Within Temptation, Epica, Kamelot et d’un certain point de vue Adagio (NdSS : nous y reviendrons plus tard).
Cyril : Dans notre musique, on essaye vraiment de mélanger tous ces styles, de ne pas faire que du copier/coller de chacun. La base reste pour tous Metallica avec le côté mélodique de Nightwish. Pour résumer, notre style est plus heavy que Nightwish et à la fois plus mélodique que Metallica.
Ilinca : Pour moi, en ce qui concerne le classique, il y a bien sûr Maria Callas, Cecilia Bartoli, Edith Piaf aussi et dans un registre plus metal/rock, je citerai Tarja Turunen (ex-Nightwish), Skin (Skunk Anansie). J’aime bien également le timbre de voix de Patricia Kaas et l’univers de Mylène Farmer.

Pour en revenir à Metallica, n’est-ce pas trop dur d’être désormais le seul guitariste du groupe ?
> Cyril : Oui au début c’est certain. A la base, je faisais seulement le chant et la rythmique. Quand Matthieu est parti, j’ai dû également m’occuper des soli. C’était assez stressant au départ vu que t’es tout seul et que personne ne peut te rattraper si tu te plantes. J’ai repris des cours, je m’adapte et finalement, cela ne se passe pas si mal que ça, et recruter un deuxième guitariste n’est toujours pas à l’ordre du jour.

Et pour toi Ilinca, c’est pas trop difficile d’évoluer dans ce monde de mâles ?
> Ilinca : On s’adapte. Mais c’est vrai que parfois, c’est assez contrariant car tu sens bien que le public ne te juge pas pour le travail que tu lui offres.
Dans la vie de tous les jours, je suis souvent entourée d’hommes et je dois dire que ça m’aide beaucoup dans mon quotidien et également quand je monte sur scène. Haryon y est aussi pour beaucoup là-dedans. On passe souvent des soirées tous ensemble et niveau vannes et pointes, ce ne sont pas les derniers (rires). Je me crée mes propres défenses, je ne me laisse pas faire. Et si demain, je dois partir en tournée avec Haryon, cela ne me fait pas peur, au contraire même, j’ai maintenant assez de répartie pour pouvoir faire la part des choses.

Les profs de certains d’entre vous sont le membres d’Adagio. Pouvez-vous m’en dire plus ?
> Rémy : Pour moi, cela a démarré en février 2005, quand Adagio nous a invités à une répétition à Salon de Provence. A la pause, nous discutons tranquillement avec toute la bande, et notamment Kevin Codfert. Innocemment, je lui demande s'il connait des professeurs sur Marseille ou les environs, et il me propose de me former lui même !
Voilà donc comment j'ai appris les rudiments du piano : Kevin m'a en quelque sorte donné les outils nécessaires et les techniques pour progresser. Aujourd'hui, il a quitté le sud mais je continue de travailler selon sa méthode.
Laurent : J’ai commencé la batterie il y a huit ans et depuis quatre ans avec Eric Lebailly alors qu’il ne faisait pas encore partie d’Adagio (il jouait à l’époque avec Cyril Achard, qui est également le prof de Cyril). Après avoir écouté ce nouveau groupe, j’ai vachement accroché et j’ai repris des cours avec lui. En ce moment, un peu moins car il a moins le temps, mais je continue de mon côté à prendre des cours dans mon école de batterie. J’aime bien concilier ces deux apprentissages car je vois avec Eric des choses que je n’apprendrai jamais en cours.
Guillaume : Avec Franck Hermanny, je prenais des cours une fois toutes les deux semaines. Là ça s’est calmé car Adagio leur prend beaucoup de temps, surtout en ce moment avec la promo de « Dominate » et leurs futures tournées. En fait, Franck me donnait des exercices et une fois accomplis, on passait à autre chose, à l’étape supérieure. Mais comme il le dit lui-même, le fruit de succès, c’est le travail : « apprends par toi-même » !
Laurent : C’est vraiment le fait d’avoir assister à des répétitions d’Adagio qui nous a mis un gros coup de pied au derrière. On est très fiers d’avoir de tels musisiens comme profs, mais en aucun cas on ne le dit pour se vanter ou faire croire qu’on est des dieux.
Cyril : De toute façon, on ne fait pas de progressif. En tout cas, pas pour l’instant. Peut-être que ça viendra un jour par l’écriture d’une instru, pourquoi pas. Mais la priorité reste vraiment Haryon. On reste à nos places, on sait qui on est et on sait ce qu’on veut.

Concernant vos compos, où en êtes-vous ?
> Cyril : Nous tablons sur douze morceaux pour notre premier album, même si ça peut paraître beaucoup vu de l’extérieur. En fait, il n’y a pas qu’un seul compositeur dans Haryon. Quelqu’un part sur un truc et le fait écouter aux autres. Après quoi, chacun apporte ses idées, sa touche personnelle et cela donne à chaque chanson une coloration différente. Ce qui change par rapport à certains autres groupes où une seule personne ne compose. C’est d’ailleurs ce qui nous est arrivé au début avec Matthieu car c’est lui qui proposait le plus de compos.
Guillaume : Finalement, ça n’a pas été un mal de reprendre tout à zéro (Matthieu a quitté le groupe avec toutes ses compos, ce qui est tout à fait normal) car en ré-écoutant ses morceaux, on s’est rendu compte que quelque chose manquait. Par exemple, en dix minutes de concertation, une ballade est devenue une chanson beaucoup plus speed. On a vraiment retrouvé du plaisir à recommencer et composer ensemble. Sur les douze morceaux prévus, nous en avons six de prêts.
Laurent : C’est vrai qu’avec les compos de Matthieu, on n’avait pas tous des frissons, seul lui ressentait cela car c’était lui l’auteur. Mais maintenant, on retrouve vraiment ce frisson, cette adrénaline qui nous manquaient.

Que peut-on attendre de votre prochain concert ? (NdSS : le groupe jouera le 10 juin à Auriol)
> Guillaume : D’autres compos que les deux déjà jouées sur scène (NdSS : “Lady eternity” et “My only dream”) seront testées live. On a droit à une heure de prestation, ce qui est bien. Je pense que nous jouerons ¾ de reprises et ¼ de compos, et il y aura également une surprise...

Où en est le site du groupe ?
> Laurent : Il avance, il avance, lentement mais surement...
Ilinca : Plus lentement que surement (rires).
Laurent : Soit. Nous avons notre logo qui est pratiquement finalisé et les photos que nous voulions absolument faire sont maintenant prêtes. Nous espérons qu’il ouvrira dans les alentours du 10 juin, forcément.

Un dernier mot à dire ?
> Haryon : Rendez-vous le 10 juin à Auriol ! Et encore merci à tous les habitué(es) de nos concerts qui nous boostent à merveille et nous font donner à chaque fois le meilleur de nous-mêmes.
 
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