Live Report

GUNS N' ROSES - Zénith Oméga - Toulon - 19/06/2012

 
Attendu comme le messie par certain(es), le Zénith Oméga de Toulon n’est pourtant pas complet ce soir pour accueillir Axl (et sa bande). En effet, un manque flagrant de promotion reste la raison principale à ce taux de remplissage non optimal. Peu importe, fans de la première heure côtoient les curieux, le tout dans un mélange d’âges qui fait plaisir à voir.
Les Guns ont donc la lourde tâche de satisfaire ceux qui ont déjà vu le groupe plusieurs fois (NdSS : comme votre serviteur en 2006 et 2010) et faire rêver les néophytes. Pour réussir son entreprise, le groupe ne lésine pas sur les moyens et nous proposera trois heures de show ! Bref, à 50 ans, Axl Rose en a encore sous la pédale.

Passons rapidement sur les 45 minutes des Français de No One Is Innocent qui confirment que je déteste quand un groupe mélange musique et politique.

Une heure plus tard -ce qui correspond à une attente dans la moyenne pour qui connaît les Guns N’ Roses- et voilà que le Zénith est plongé dans l’obscurité. DJ Ashba monte seul sur un podium surplombant le kit de batterie et nous assène les premiers riffs de « Chinese democracy ». Axl et ses musiciens investissent au fur et à mesure la scène, et feux d’artifice et explosions sonnent le début du concert. Le public exulte et le chanteur entame ses célèbres petits pas de danse. Le son est moyen, mais Axl est en voix. Le souci sonore vient surtout du fait qu’avec 3 guitaristes, le rendu est souvent bruyant et brouillon, principalement en dehors des soli. Car, à la différence d’Iron Maiden (qui joue également avec 3 guitaristes), les Guns n’optent pas pour des harmonies et autres cavalcades mélodiques, mais plutôt pour du gros hard rock bien crade (ce n’est pas péjoratif). La fin de « Sorry » sera particulièrement inaudible. Autre bémol : ne pas avoir démarré par le hit « Welcome to the jungle », alors que c’était le cas en 2006 et 2010. Cela est d’autant plus préjudiciable que ces 2 premiers morceaux démarrent par le même schéma : DJ Ashba hache bas ses riffs pour exciter le public.
Enfin, dommage qu’Axl saccade son chant sur le refrain de « You could be mine », ce qui ralentit négativement la dynamique de ce titre ultra péchu.

Le concert oscillera entre moments de jouissance extrême et quelques longueurs inutiles pour certains, obligatoires pour d’autres. Explication : Axl est entouré d’un batteur (Frank Ferrer), d’un bassiste (Tommy Stinson), de 2 claviéristes (Dizzy Reed et Chris Pitman) et donc de 3 guitaristes (DJ Ashba, Richard Fortus et Ron « Bumblefoot » Thal). Hormis Frank et Chris, tous auront leur moment de gloire traduit par un (ou plusieurs) solo, suivi de jams entre eux. Des intermèdes instrumentaux qui n’auront donc rien à voir avec les Guns. Mais ces longueurs ont le mérite de faire souffler Axl et lui permettront d’assurer vocalement à chacune de ses interventions. Trois heures avec des longueurs et un super Axl ou 1h30 de pur Guns n’ Roses avec un Axl poussif ? Le débat reste ouvert.

En plus du fond (cf. setlist), la forme est également soignée, avec des effets pyrotechniques forts à propos : flammes sur « Live and let die », fontaine étincelante sur « November rain », feux d’artifice sur « Welcome to the jungle » ou pluie de confettis sur le final « Paradise city ».

Parmi les autres points forts du concert : les trois gratteux. Soulignons d’entrée la prestation de Ron Thal qui aura délivré une copie proche de la perfection. Richard Fortus, quant à lui, s’occupera surtout des parties rythmiques, mais cela ne l’empêchera pas de proposer un solo tout en arpèges de haute volée. Enfin DJ Ashba, partageant les soli avec Ron, sera le plus virevoltant, n’hésitant pas à venir jouer au milieu du public.

Enfin, mentions spéciales à « Estranged » et « Civil war », qui auront été superbement interprétés, et joués pour la première fois en France depuis le retour sur les planches du groupe en 2006. Jouissifs !

Au final, Axl avec son timbre si particulier et sa gestuelle si caractéristique auront tôt fait de déchaîner les groupies et nous replonger 25 ans en arrière. Le flashback est d’autant plus facile et appréciable que même si 7 morceaux sont tirés de leur dernier album en date Chinese Democracy, ce sont les 14 autres provenant des mythiques Appetite For Destruction et Use Your Illusion I & II qui récoltent le plus de suffrages.
Qu’on se le dise, les flingues sont bien chargés et les roses toujours épineuses !



Setlist Guns n’ Roses :
1. « Chinese democracy » (Chinese Democracy)
2. « Welcome to the jungle » (Appetite For Destruction)
3. « It’s so easy » (Appetite For Destruction)
4. « Mr. Brownstone » (Appetite For Destruction)
5. « Sorry » (Chinese Democracy)
6. « Rocket Queen » (Appetite For Destruction)
7. « Estranged » (Use Your Illusion II)
8. solo Richard Fortus + band jam
9. « Live and let die » (Use Your Illusion I)
10. « This I love » (Chinese Democracy)
11. « Better » (Chinese Democracy)
12. Motivation (Tommy Stinson on vocals)
13. solo Dizzy Reed + band jam
14. « Street of dreams » (Chinese Democracy)
15. « You could be mine » (Use Your Illusion II)
16. solo DJ Ashba + band jam
17. « Sweet child o’ mine » (Appetite For Destruction)
18. Another brick in the wall (cover Pink Floyd) with Ron + Richard + Axl
19. « November rain » (Use Your Illusion I)
20. Glad to be here (Ron Thal on vocals)
21. « Don’t cry » (Use Your Illusion I)
22. « Civil war » (Use Your Illusion II)
23. « Shackler’s Revenge » (Chinese Democracy)
24. « Knockin’ on heaven’s door » (Use Your Illusion II)
25. « Nightrain » (Appetite For Destruction)
Rappel :
26. solo Ron Thal + Richard Fortus
27. « Madagascar » (Chinese Democracy)
28. Dead flowers (cover Rolling Stones)
29. Ron Thal + Richard Fortus acoustic guitars

30. « Patience » (G N’ R Lies)
31. « Paradise City » (Appetite For Destruction)
 
Critique : Secret Sfred
Date :
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