Live Report
TWIN TEMPLE - Backstage By The Mill - Paris - 10/4/2019
Et si le Black Metal avait été inventé en 1955 ? La face du monde aurait-elle été changée ? Celle de la musique sûrement. Imaginez donc, Santa Fe, un petit club reçoit la première messe noire musicale en costume du monde, là vous commencez à comprendre. Twin Temple c’est un voyage et une idée. De la très bonne musique Doo Wop, lettrée, avec sur scène un guitariste au son digne d’une BO de Tarantino, une chanteuse à la voix de velours quelque part entre Ma sorcière Bien aimée en Brune et une icône de série Z redessinée par Tim Burton, un batteur et un bassiste tout ce qu’il y a de plus old school, un saxophoniste ponctuant l’ensemble d’envolées vintage à souhait et un organiste au son délicieusement « cheap church ». Amis du kitch assumé vous avez aimé les Misfits, Rocket From the Crypt et Alice Cooper pour le côté film d’horreur d’opérette, vous allez être servis. Twin Temple était donc en concert au O’ Sullivan By The Mill, ce 10 avril 2019, commençant une discrète mais convaincante conquête du monde par le biais de leur assumé « Satanic Doo Wop ». Alors, vous allez me dire on est sur un blog de Metal, qu’est-ce-que ça fout là ? En effet la musique est à peu près aussi Metal qu’Elvis Presley période guimauve. Ou que les B 52’s sans le sourire (que reste-t’il donc si on retire le sourire au B 52’s me direz-vous…? Bonne question) Et bien c’est fou de se dire qu’avec une musique aussi douce et langoureuse, ce groupe réussit (même si c’est à ce moment de leur carrière très perfectible à mon petit sens de blaireau qui se la raconte donneur de leçon alors qu’il est dans le public et pas sur scène à mouiller le maillot) à être plus Metal dans l’attitude et le discours que pas mal de groupes qui poussent les guitares pour masquer une absence de contenu flagrante.
Oui ça se joue à trois niveaux de lecture Twin Temple. Un, vous fermez les yeux et vous avec des bons musiciens qui pourraient tout à fait postuler pour le énième remake d’une nuit en enfer. Deux, un groupe au décorum et au message sataniste certes un peu carton mais voulu comme tel, on pense parfois à Amy Winehouse car la fille au chant est brune et a une approche soul retro de la musique mais au fond elle ressemble aussi à Janice dans Friends et dans les deux cas c’est injuste de la réduire à ça. On sent que le concept est plus là pour habiller la comm’ mais au fond, Marylin Manson a fait exactement pareil, le féminisme en moins, donc on va leur pardonner et avancer. Le troisième point, qui est pour moi le plus intéressant et qui laisse présager un avenir passionnant, c’est une phrase croisée sur un de leur T-shirt au merch, rappelant que les sorcières étaient les premières féministes. Et ça même si c’est une évidence qui peut sembler sommaire et qu’ils n’ont certes pas inventée, ça reste un crédo qui me fait me dire qu’au-delà de la très bonne musique désuète ringarde mais charmante, ce groupe a de l’avenir (même si au présent ça reste encore un concept balbutiant à suivre qu’à embrasser comme une chose finie). Des groupes avec un discours féministe décalé capable de plaire en jouant la provoc’ soft vous en connaissez beaucoup vous ? Alors certes, j’avoue au bout de la 3ème incantation on a un peu envie d’écouter plus de musique et moins de messe noire (d’autant que c’est pas Béhémoth en live donc y’a pas besoin de faire des pauses pour respirer quand on joue la partoche).
A ce stade, je dirais que l’idée est bonne, la musique aussi, la voix interpelle mais que le show manque d’un truc, de la surprise par exemple. Au bout de 14 minutes de concert on sent qu’il ne se passera rien de neuf et que tout va s’enchainer sans heurt ni surprise. Bon il y en aura quand même une puisque le groupe choisira d’inviter une volontaire pour la « baptiser » à sa façon comme femme libre (je résume j’avoue que c’était rigolo à voir mais pas non plus le moment le plus palpitant en terme d’action, mais oui voilà, y a de l’idée) et j’avoue j’irai voir le prochain concert car à mon sens ça demande à matûrer et là je reste mitigé alors que le potentiel est énorme, les ingrédients sont bons, la sauce mérite vraiment de s’affirmer. Un groupe à écouter donc, à regarder grandir, un groupe qui même s’il n’est pas à proprement parler Metal a quand même sa place ici, juste parce qu’il n’y a pas beaucoup de cases existantes pour ces Californiens qui essayent d’être en dehors et dans les modes en même temps. Rien que pour ce pari un peu schyzo, j’adhère.
Oui ça se joue à trois niveaux de lecture Twin Temple. Un, vous fermez les yeux et vous avec des bons musiciens qui pourraient tout à fait postuler pour le énième remake d’une nuit en enfer. Deux, un groupe au décorum et au message sataniste certes un peu carton mais voulu comme tel, on pense parfois à Amy Winehouse car la fille au chant est brune et a une approche soul retro de la musique mais au fond elle ressemble aussi à Janice dans Friends et dans les deux cas c’est injuste de la réduire à ça. On sent que le concept est plus là pour habiller la comm’ mais au fond, Marylin Manson a fait exactement pareil, le féminisme en moins, donc on va leur pardonner et avancer. Le troisième point, qui est pour moi le plus intéressant et qui laisse présager un avenir passionnant, c’est une phrase croisée sur un de leur T-shirt au merch, rappelant que les sorcières étaient les premières féministes. Et ça même si c’est une évidence qui peut sembler sommaire et qu’ils n’ont certes pas inventée, ça reste un crédo qui me fait me dire qu’au-delà de la très bonne musique désuète ringarde mais charmante, ce groupe a de l’avenir (même si au présent ça reste encore un concept balbutiant à suivre qu’à embrasser comme une chose finie). Des groupes avec un discours féministe décalé capable de plaire en jouant la provoc’ soft vous en connaissez beaucoup vous ? Alors certes, j’avoue au bout de la 3ème incantation on a un peu envie d’écouter plus de musique et moins de messe noire (d’autant que c’est pas Béhémoth en live donc y’a pas besoin de faire des pauses pour respirer quand on joue la partoche).
A ce stade, je dirais que l’idée est bonne, la musique aussi, la voix interpelle mais que le show manque d’un truc, de la surprise par exemple. Au bout de 14 minutes de concert on sent qu’il ne se passera rien de neuf et que tout va s’enchainer sans heurt ni surprise. Bon il y en aura quand même une puisque le groupe choisira d’inviter une volontaire pour la « baptiser » à sa façon comme femme libre (je résume j’avoue que c’était rigolo à voir mais pas non plus le moment le plus palpitant en terme d’action, mais oui voilà, y a de l’idée) et j’avoue j’irai voir le prochain concert car à mon sens ça demande à matûrer et là je reste mitigé alors que le potentiel est énorme, les ingrédients sont bons, la sauce mérite vraiment de s’affirmer. Un groupe à écouter donc, à regarder grandir, un groupe qui même s’il n’est pas à proprement parler Metal a quand même sa place ici, juste parce qu’il n’y a pas beaucoup de cases existantes pour ces Californiens qui essayent d’être en dehors et dans les modes en même temps. Rien que pour ce pari un peu schyzo, j’adhère.
Critique : Thomas Enault
Date : 10/4/2019
Date : 10/4/2019
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