Live Report
SHE PAST AWAY - MAXIMUM TRAUMA - Le Trabendo - 3/6/2022

Le Trabendo se remplissait petit à petit et la tension devenait de plus en plus palpable lorsque les deux membres de She Past Away ont pris le relais, avec Volkan Caner au chant et à la guitare et Doruk Öztürkcan au synthé et à la boîte à rythmes. Ils sont acclamés comme un groupe de k-pop et c’est assez surprenant de voir l’accueil que les spectateurs et spectatrices, globalement jeunes, gothiques et hype, leur réserve, constitué de cris aigus, de sautillements, de gentilles bousculades. L’attitude des deux musiciens est à l’image de leur musique : sobre, efficace, ils vont à l’essentiel et font très vite danser toute la salle. Heureusement que deux ventilateurs tournent sur scène car la chaleur est importante, l’ambiance est moite, l’on peut voir de la vapeur se former et des gouttes de sueur perler du front de Volkan quand il chante. Curieusement c’est l’album « Belirdi Gece » datant de 2012 qui est le plus défendu lors de ce concert, avec pas moins de 8 titres sur la setlist, contre 3 pour « Disko Anksiyete » et pareil pour « Narin Yalnizlik ». Plusieurs filles dans tous leurs états interpellaient les musiciens en turc entre les morceaux et entamaient la discussion avec eux, très pro ils répondaient mais revenaient rapidement au déroulement initial de leur concert, et menaient globalement d’une main de maître le rythme des titres qui s’enchaînaient sans temps morts, avec juste ce qu’il faut de remerciements et de discours de temps en temps pour que cela soit chaleureux et vraisemblablement sincère.
C’est impressionnant de voir à quel point She Past Away est capable d’instaurer une ambiance à la fois sombre et festive et d’embarquer une salle entière, seulement à deux, avec une mise en scène somme toute simple (mais de jolis jeux de lumières et des visuels sympa sur écran contribuant au côté graphique), des mélodies répétitives mais obsédantes ; tout le Trabendo semblait gigoter comme un seul organisme. On pourrait se dire que de la coldwave goth mais dansante ne se prête pas forcément à des pogos ou à des slams, et c’est d’ailleurs des propos que j’ai entendus prononcés par mes voisins et voisines de concert, lorsque des gens ont surpris tout le monde en commençant à pogoter mais ont rapidement été stoppés (ça fait plaisir quand une majorité non-pogoteuse l’emporte tiens), ou lorsqu’un grand gaillard d’1,90m avec le visage tout tatoué et des grosses chaussures coquées est arrivé rudement près de moi par voie aérienne – il a été le seul car pareil, la dynamique générale a estimé que c’était trop périlleux de faire ça alors que bon nombre de personnes dansait les yeux fermés ou profitait du concert sans être aux aguets. Le groupe est revenu pour trois titres en rappel, puis sont partis aussi simplement qu’ils étaient arrivés, sans photo de fin, sans remerciements à rallonge, sans chichis, juste de la musique de qualité et des moments partagés avec le public le temps du concert et basta.
Setlist : 1) Durdu Dünya 2) Katarsis 3) Disko Anksiyete 4) Sanri 5) Asimilasiyon 6) Ritüel 7) Izole 8) Ruh 9) Kemir Beni 10) Kasvetli Kutlama 11) Insalar
Rappel : 12) Bozbulanik 13) Monoton 14) Hayaller
Critique : Elise Diederich
Date : 3/6/2022
Date : 3/6/2022
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