Live Report

AEPHANEMER - BACKSTAGE BY THE MILL - Paris - 16/1/2023

 
Lundi 16 janvier 2023 en fin d'après-midi je rejoins la petite poignée de personnes formant déjà un petit attroupement dans le fond du O' Sullivans Backstage by the Mill pour être certaines d'être bien placées pour un des premiers concerts de l'année, celui du groupe toulousain de death mélodique symphonique Aephanemer, avec en ouverture une bonne surprise qui a été annoncée quelques jours auparavant, le groupe parisien Chabtan.

J'avais déjà vu Chabtan il y a quelques années et je gardais un très bon souvenir de cette découverte, j'étais donc ravie d'avoir de nouveau affaire à leur style accrocheur et singulier. Un très joli pied de micro en métal représentant un soleil à la langue fourchue et encadré de deux serpents, en cohérence avec l'univers du quintet tournant autour des mythologie méso-américaines, est apporté sur scène (et je lutte de toutes mes forces pour ne pas le toucher). Les quatre membres du groupe de death mélodique / deathcore débarquent sur la scène du Backstage à 19h30 et ils donnent direct tout ce qu'ils ont, le chanteur haranguant régulièrement le public pour demander un peu plus d'animation, mais la fosse reste plutôt sage en comparaison du son vraiment rentre-dedans des compos. Le groupe se compose d'un chanteur, de deux guitaristes, d'un bassiste et d'un batteur. Chabtan interprète 10 titres, dont pas mal issus du dernier album datant de 2022, « Compelle Intrare », qui sont virulents et acharnés. Tous les membres du groupe jouent le jeu, présentent une bonne dynamique les uns avec les autres, interagissent de façon plaisante avec le public, et le chanteur livre une performance particulièrement énergique, à la fois bondissante et rageuse. Petite touche rigolote : les setlists ont toutes été rédigées au dos de cours de SVT de 5ème, un des guitaristes étant prof ! Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme !

Setlist : 1) Leading the lost ones 2) The Madman 3) Born 4) Jaguars 5) Vallodolid 6) Anacoana 7) Inherited Chaos 8) Heart of Darkness 9) Road to the Altar 10) Escaping

20h50, le public est devenu plus compact dans la partie basse du Backstage, et tout le monde salue chaleureusement l'arrivée progressive des membres d'Aephanemer. C'est la première fois (sur trois) que je vois le groupe de death metal mélodique symphonique « au complet », ou plutôt avec tous ses membres habituels, car Martin Hamiche, le guitariste lead et compositeur du groupe est de retour sur scène après de la rééducation. Pour avoir vu la setlist par terre je suis déjà refaite, notamment parce que le titre « If I should die » y figure ; une chanson longue et paradoxalement au débit de paroles très rapide, qui me paraît particulièrement épineuse à jouer et chanter, et qui m'écorche le cœur à chaque écoute (mais de façon positive, promis). Mais prenons les choses dans l'ordre puisque c'est avec le titre « Prokopton » que le concert débute, donnant le ton du set à venir, puisque l'album éponyme sera de loin le plus représenté, avec 8 titres sur 11. Le dernier album en date, « A Dream of Wilderness », sera étonnamment le moins incarné, avec seulement « Le Radeau de la Méduse » en version française (de toute beauté, comme au Kave Fest et au Motocultor), renommé « radeau de je ne sais pas quoi » par un spectateur du premier rang feignant de ne pas connaître sur le bout des doigts la discographie d'Aephanemer, alors que c'est un fidèle spectateur et qu'on porte le même joli t-shirt ce soir, lui, moi, et le quart de la salle. Deux titres plus anciens font une incursion du côté de « Memento Mori », « Path of the Wolf » et... « Memento Mori ». Le son du concert est très bon, les différents instruments sont audibles, la voix également, c'est un très bon soir pour le Backstage en termes de balance donc c'est très appréciable ! La sophistication mélodique des compositions est tout aussi mise en valeur que la puissance du growl death et des passages lyriques. La chanteuse Marion Bascoul s'adresse de temps en temps au public entre les titres, pour nous dire qu'ils sont ravis de recevoir un tel accueil de la capitale, et remercier Chabtan et la salle. Le jeu de la bassiste Lucie Woaye-Hune et du batteur Mickaël Bonnevialle sont rôdés, le concert se déroule de manière fluide, face à un public plutôt sage mais clairement réceptif et conquis. Les lumières produisent des effets de couleurs psychédéliques et oniriques du plus bel effet ; je ne savais pas trop à quoi m'attendre pour ce concert après avoir vu deux fois le groupe en festival, mais cette configuration en salle, devant une jauge relativement restreinte, était tout aussi réussie. C'est avec « Bloodline » qu'Aephanemer nous laisse, non sans nous proposer de nous retrouver au stand de merch' en haut des marches. Un très beau set de bout en bout (même si un petit « Antigone » n'aurait pas été de refus par exemple – comment ça ce n'était pas possible un set de deux heures ?), au cours d'une très belle soirée, bref un excellent concert, estampillé Garmonbozia.

Setlist : 1) Prokopton 2) The Sovereign 3) Unstoppable 4) Snowblind 5) Le Radeau de la Méduse 6) Dissonance Within 7) Path of the Wolf 8) Back Again 9) Memento Mori 10) If I should die 11) Bloodline
 
Critique : Elise Diederich
Date : 16/1/2023
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