Live Report
TARJA - Temperance - La Cigale - Paris - 6/2/2023
C'est ma deuxième soirée consécutive à la Cigale, après Beast in Black hier, avec au programme ce soir Tarja, pour sa tournée "Raw Tour" qui peut ENFIN avoir lieu, après 3 ou 4 reports ! Une date attendue de pied ferme par les fans qui ont acheté leurs billets en 2020.
Mais c'est d'abord Beneath the Embers qui entre en scène à 19h30 pour une demi-heure, dans un style très éloigné du metal lyrique et symphonique... Pour le coup le groupe anglais donne dans le metalcore mi-gentillet mi-bourrin, un peu emo, qui ne me touche pas plus que ça. Le groupe se compose d'un chanteur, de 2 guitaristes, d'un bassiste et d'un batteur. (Petite particularité du groupe : j'ai appris par la suite que les 5 membres étaient frères.) J'ai l'impression d'entendre un metalcore un peu basique déjà entendu maintes fois avant, sans trop de particularités, avec quelques faussetés dans le chant en prime. Ce n'est pas non plus insupportable mais en soi 5 minutes après la fin du set j'ai déjà oublié la prestation du groupe. (Ajoutons à cela des lumières pas terribles, avec beaucoup de monochrome rouge, et des stroboscopes qui m'ont donné le tournis bien que je n'y sois pas particulièrement sensible d'habitude, le show aura du mal à rester mémorable pour moi.) Place au groupe suivant !
Il s'agit de Temperance, un groupe italien, avec une chanteuse française, parisienne précisent-ils en nous la présentant, Lina Victoria. L'entrée en matière était plutôt amusante, sur un thème de James Bond, mais à partir de là tout s'est gâté pour moi, à cause du cumul de tous les éléments de ce que je n'aime pas dans certains groupes de "metal à chanteuse"/metal lyrique : attitude super maniérée, mise en valeur excessive de la frontwoman, minauderies de tout le groupe, énorme manque de simplicité, la voix de la chanteuse et du chanteur m'ont cassé la tête, les compos aussi, des chansons répétitives à souhait... Le groupe se compose donc d'un chanteur et d'une chanteuse, d'un bassiste, d'un guitariste et d'un batteur. Je ne dais pas exactement comment le groupe se définit mais j'ai eu l'impression d'entendre un mélange entre Delain, la BO de "La Reine des Neiges", une comédie musicale, les pires chansons de certains films de Tim Burton, bref c'était infernal pour moi, ça m'a semblé surjoué, faux, interminable, bien que le set ait duré une demi-heure... Même les interactions du groupe avec le public ne me font ni chaud ni froid, certains membres du groupe usant et abusant de la blague "On veut que vous fassiez plus de bruit, on est italiens, vous savez comment sont les italiens, on veut que ce soit plus fort". Pas mal de gens autour de moi autour de moi avaient l'air parfaitement heureux donc ce n'est tout simplement pas ma came. Mais je sais que je vais bien plus apprécier la musique de Tarja bientôt !
Et en effet dès 21h avec l'arrivée de Tarja et ses musiciens l'ambiance change et on sent le public subjugué, avec un démarrage superbe sur le titre "Serene". Je suis peut-être moins impressionnée que j'aurais pu l'être par la tenue fluide dorée asymétrique de la chanteuse finlandaise, par les attitudes très différentes les unes des autres du guitariste, du bassiste, du claviériste, du violoncelliste et du batteur, par les jeux de lumière, car le show ressemble beaucoup à celui que j'ai pu voir en août au Motocultor. Ce qui est loin d'être un souci, bien au contraire, car le concert de Tarja avait été un de mes préférés lors du festival, donc savoir à peu près à quoi m'attendre, tout en assistant à une version enrichie, avec plus de titres et d'interactions, c'était tout à fait appréciable. La disposition des musiciens permettait de tous les mettre en valeur et en lumière, avec le violoncelliste, le batteur et le claviériste chacun sur sa propre estrade au fond, et tous éclairés tour à tour, ce qui est loooiiin d'être systématique, parole de photographe. Le guitariste et le bassiste, chacun de part et d'autre de Tarja, échangeaient suffisamment souvent de place pour que le public puisse les voir depuis leur place, car la Cigale était bien pleine ce soir encore. L'aisance et la prestance de Tarja sont impressionnantes, elle est expressive et charismatique, très souriante et énergique, son chant lyrique parfait n'est nullement synonyme d'une posture statique afin que sa voix se projette, au contraire elle est d'un dynamisme très plaisant : grimaces, coups de pied, headbangs, elle donne tout. Sa voix est superbe en live comme sur album cette fois encore, et elle fut rejointe au chant par le guitariste sur le titre "Silent Masquerade", pour un duo très réussi (initialement chanté avec Tommy Karevik de Kamelot sur l'album "In the Raw"). Le bassiste m'avait déjà frappée il y a quelques mois par son jeu de scène et son style : avec son chapeau, ses lunettes de soleil et ses dreads, à approcher doucement son manche de basse du public en venant le plus près possible du bord de la scène, avec des gestes très chaloupés, il pourrait faire partie d'un groupe de jazz ou de blues. 5 titres du dernier album "In the Raw", excellent, sont joués, dont "Goodbye Stranger" dans une version qui offre un solo à chaque musicien. Chaque partie produit un effet totalement différent et est interprété dans une variation qui s'écarte de la version originale et je trouve le résultat très intéressant.
Ces solos permettent à Tarja de changer de tenue, elle revient tout en noir brillant cette fois, et s'installe seule au piano, à l'avant de la scène. Elle avait déjà remercié le public un peu plus tôt, disant à quel point elle était heureuse de pouvoir revenir après tant de temps, qu'enfin ce concert pouvait avoir lieu, mais elle s'exprime encore plus là, expliquant que le public lui faisait son plus beau cadeau en la soutenant depuis 16 ans, en étant toujours présent pour elle, en lui permettant de faire de son rêve une réalité. Elle conclut en disant qu'elle nous aime. Avec une petite musique au piano en fond et le fait qu'elle se prenne la tête dans les mains, comme accablée par l'émotion, pleurant sans larmes, c'est un petit peu trop mélo et mis en scène - surtout si l'on se dit qu'elle répète ces mêmes mots soir après soir, mais bon, la déclaration semble toucher en plein cœur des spectateurs et specatrices qui lui crient "We love you". Un spectateur insiste, "I love you, Tarja I love you", un autre crie très fort "Magnifique" pendant un passage très calme, un autre encore avait passé tout le début du concert à pousser des cris d'orfraie stridents avant que plusieurs personnes lui signalent qu'on entendait moins bien Tarja comme ça... L'énergie revient vite après le titre acoustique, comportant une partie en finnois, avec les titres "Undertaker" et "Victim of Ritual". Je crois bien que c'est la reprise de "Wishmaster" de Nightwish qui a le plus emballé la foule, ce qui ne me surprend pas car Tarja reste évidemment liée à Nightwish pour beaucoup de personnes, mais qui est peut-être un peu dommage, car il y a longtemps qu'elle a démarré sa carrière solo, et que sa discographie est déjà conséquente et de qualité, propre selon moi à déclencher tout autant l'enthousiasme. Après une fausse sortie le groupe revient rapidement pour interpréter quatre derniers titres, puis les premiers rangs s'écharpent pour attirer l'attention de Tarja, se poussent pour récupérer une setlist, se mettent des pains pour attraper un médiator ou une baguette. C'est beau l'amour pour son idole.
Je crois que je serai capable de voir une troisième fois un show similaire si l'occasion se présente, car on ne se lasse pas de la qualité et du talent.
Merci à Gérard Drouot Productions pour l'accréditation.
Setlist : 1) Serene 2) Demons in you 3) My Little Phoenix 4) Anteroom of Death 5) Diva 6) Goodbye Stranger 7) Silent Masquerade 8) Wishmaster (reprise de Nightwish) 9) The Golden Chamber (Loputon Yö) / You and I) (titre acoustique solo de Tarja) 10) Undertaker 11) Victim of Ritual
Rappel : 12) Innocence 13) I walk Alone 14) Dead Promises 15) Until my Last Breath
Mais c'est d'abord Beneath the Embers qui entre en scène à 19h30 pour une demi-heure, dans un style très éloigné du metal lyrique et symphonique... Pour le coup le groupe anglais donne dans le metalcore mi-gentillet mi-bourrin, un peu emo, qui ne me touche pas plus que ça. Le groupe se compose d'un chanteur, de 2 guitaristes, d'un bassiste et d'un batteur. (Petite particularité du groupe : j'ai appris par la suite que les 5 membres étaient frères.) J'ai l'impression d'entendre un metalcore un peu basique déjà entendu maintes fois avant, sans trop de particularités, avec quelques faussetés dans le chant en prime. Ce n'est pas non plus insupportable mais en soi 5 minutes après la fin du set j'ai déjà oublié la prestation du groupe. (Ajoutons à cela des lumières pas terribles, avec beaucoup de monochrome rouge, et des stroboscopes qui m'ont donné le tournis bien que je n'y sois pas particulièrement sensible d'habitude, le show aura du mal à rester mémorable pour moi.) Place au groupe suivant !
Il s'agit de Temperance, un groupe italien, avec une chanteuse française, parisienne précisent-ils en nous la présentant, Lina Victoria. L'entrée en matière était plutôt amusante, sur un thème de James Bond, mais à partir de là tout s'est gâté pour moi, à cause du cumul de tous les éléments de ce que je n'aime pas dans certains groupes de "metal à chanteuse"/metal lyrique : attitude super maniérée, mise en valeur excessive de la frontwoman, minauderies de tout le groupe, énorme manque de simplicité, la voix de la chanteuse et du chanteur m'ont cassé la tête, les compos aussi, des chansons répétitives à souhait... Le groupe se compose donc d'un chanteur et d'une chanteuse, d'un bassiste, d'un guitariste et d'un batteur. Je ne dais pas exactement comment le groupe se définit mais j'ai eu l'impression d'entendre un mélange entre Delain, la BO de "La Reine des Neiges", une comédie musicale, les pires chansons de certains films de Tim Burton, bref c'était infernal pour moi, ça m'a semblé surjoué, faux, interminable, bien que le set ait duré une demi-heure... Même les interactions du groupe avec le public ne me font ni chaud ni froid, certains membres du groupe usant et abusant de la blague "On veut que vous fassiez plus de bruit, on est italiens, vous savez comment sont les italiens, on veut que ce soit plus fort". Pas mal de gens autour de moi autour de moi avaient l'air parfaitement heureux donc ce n'est tout simplement pas ma came. Mais je sais que je vais bien plus apprécier la musique de Tarja bientôt !
Et en effet dès 21h avec l'arrivée de Tarja et ses musiciens l'ambiance change et on sent le public subjugué, avec un démarrage superbe sur le titre "Serene". Je suis peut-être moins impressionnée que j'aurais pu l'être par la tenue fluide dorée asymétrique de la chanteuse finlandaise, par les attitudes très différentes les unes des autres du guitariste, du bassiste, du claviériste, du violoncelliste et du batteur, par les jeux de lumière, car le show ressemble beaucoup à celui que j'ai pu voir en août au Motocultor. Ce qui est loin d'être un souci, bien au contraire, car le concert de Tarja avait été un de mes préférés lors du festival, donc savoir à peu près à quoi m'attendre, tout en assistant à une version enrichie, avec plus de titres et d'interactions, c'était tout à fait appréciable. La disposition des musiciens permettait de tous les mettre en valeur et en lumière, avec le violoncelliste, le batteur et le claviériste chacun sur sa propre estrade au fond, et tous éclairés tour à tour, ce qui est loooiiin d'être systématique, parole de photographe. Le guitariste et le bassiste, chacun de part et d'autre de Tarja, échangeaient suffisamment souvent de place pour que le public puisse les voir depuis leur place, car la Cigale était bien pleine ce soir encore. L'aisance et la prestance de Tarja sont impressionnantes, elle est expressive et charismatique, très souriante et énergique, son chant lyrique parfait n'est nullement synonyme d'une posture statique afin que sa voix se projette, au contraire elle est d'un dynamisme très plaisant : grimaces, coups de pied, headbangs, elle donne tout. Sa voix est superbe en live comme sur album cette fois encore, et elle fut rejointe au chant par le guitariste sur le titre "Silent Masquerade", pour un duo très réussi (initialement chanté avec Tommy Karevik de Kamelot sur l'album "In the Raw"). Le bassiste m'avait déjà frappée il y a quelques mois par son jeu de scène et son style : avec son chapeau, ses lunettes de soleil et ses dreads, à approcher doucement son manche de basse du public en venant le plus près possible du bord de la scène, avec des gestes très chaloupés, il pourrait faire partie d'un groupe de jazz ou de blues. 5 titres du dernier album "In the Raw", excellent, sont joués, dont "Goodbye Stranger" dans une version qui offre un solo à chaque musicien. Chaque partie produit un effet totalement différent et est interprété dans une variation qui s'écarte de la version originale et je trouve le résultat très intéressant.
Ces solos permettent à Tarja de changer de tenue, elle revient tout en noir brillant cette fois, et s'installe seule au piano, à l'avant de la scène. Elle avait déjà remercié le public un peu plus tôt, disant à quel point elle était heureuse de pouvoir revenir après tant de temps, qu'enfin ce concert pouvait avoir lieu, mais elle s'exprime encore plus là, expliquant que le public lui faisait son plus beau cadeau en la soutenant depuis 16 ans, en étant toujours présent pour elle, en lui permettant de faire de son rêve une réalité. Elle conclut en disant qu'elle nous aime. Avec une petite musique au piano en fond et le fait qu'elle se prenne la tête dans les mains, comme accablée par l'émotion, pleurant sans larmes, c'est un petit peu trop mélo et mis en scène - surtout si l'on se dit qu'elle répète ces mêmes mots soir après soir, mais bon, la déclaration semble toucher en plein cœur des spectateurs et specatrices qui lui crient "We love you". Un spectateur insiste, "I love you, Tarja I love you", un autre crie très fort "Magnifique" pendant un passage très calme, un autre encore avait passé tout le début du concert à pousser des cris d'orfraie stridents avant que plusieurs personnes lui signalent qu'on entendait moins bien Tarja comme ça... L'énergie revient vite après le titre acoustique, comportant une partie en finnois, avec les titres "Undertaker" et "Victim of Ritual". Je crois bien que c'est la reprise de "Wishmaster" de Nightwish qui a le plus emballé la foule, ce qui ne me surprend pas car Tarja reste évidemment liée à Nightwish pour beaucoup de personnes, mais qui est peut-être un peu dommage, car il y a longtemps qu'elle a démarré sa carrière solo, et que sa discographie est déjà conséquente et de qualité, propre selon moi à déclencher tout autant l'enthousiasme. Après une fausse sortie le groupe revient rapidement pour interpréter quatre derniers titres, puis les premiers rangs s'écharpent pour attirer l'attention de Tarja, se poussent pour récupérer une setlist, se mettent des pains pour attraper un médiator ou une baguette. C'est beau l'amour pour son idole.
Je crois que je serai capable de voir une troisième fois un show similaire si l'occasion se présente, car on ne se lasse pas de la qualité et du talent.
Merci à Gérard Drouot Productions pour l'accréditation.
Setlist : 1) Serene 2) Demons in you 3) My Little Phoenix 4) Anteroom of Death 5) Diva 6) Goodbye Stranger 7) Silent Masquerade 8) Wishmaster (reprise de Nightwish) 9) The Golden Chamber (Loputon Yö) / You and I) (titre acoustique solo de Tarja) 10) Undertaker 11) Victim of Ritual
Rappel : 12) Innocence 13) I walk Alone 14) Dead Promises 15) Until my Last Breath
Critique : Elise Diederich
Date : 6/2/2023
Date : 6/2/2023
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