Live Report

AVATAR - L'Olympia - Paris - 10/3/2023

 
Kassogtha 18h30-19h

Si l'Olympia est censé faire salle comble pour Avatar ce soir, ce n'est pas encore le cas pour le premier groupe de la soirée, Kassogtha, que je suis ravie de revoir. J'avais découvert le groupe suisse (originaire de Genève plus précisément) en première partie de Cellar Darling au Backstage by the Mill et j'avais été séduite par l'énergie et la musicalité brutales de leur death metal progressif rentre-dedans et entraînant. La chanteuse, rugissante, embarque tout sur son passage avec son growl musclé et son chant clair plus sensuel, son dynamisme badass, et les musiciens (deux guitaristes, un bassiste, un batteur) envoient tout autant du lourd, avec force poses, mimiques, headbangs, sourires, sans parler de plusieurs solos de qualité. Je ne pense pas qu'une grande proportion de la salle soit venue pour Kassogtha ce soir mais je suppose que le groupe est une excellente découverte pour beaucoup de spectateurs, en tout cas je le souhaite car pour ma part je me régale. Dommage que leur set n'ait duré qu'une demi-heure, mais en tout cas c'était une ouverture parfaite pour la suite du programme.

Veil of Maya 19h20-20h05

Changement d'ambiance avec un son beaucoup plus bruyant, hurlant et saccadé avec le groupe Veil of Maya que je ne connaissais que de nom, originaire des USA, qui mélange hardcore, metalcore, djent, et passages un peu groovy voire dissonants. La voix tantôt aiguë tantôt growlée du chanteur ne s'accorde pas toujours extrêmement bien avec la guitare, et le placement de la voix de tête sur fond d'accords rapides et techniques de guitare ne me séduit pas vraiment, le groupe opère dans une veine de metal bourrin et technique ne laissant que peu de place à l'émotion et au decorum qui ne me touche pas vraiment. Le chanteur, le guitariste, le bassiste et le batteur sont certainement de bons interprètes, mais pas dans un style qui me parle. Certains rythmes sont très efficaces mais ils sont souvent coupés par des solos et growls qui cassent la dynamique. (D'ailleurs la fosse est bien calme et sage, le public attend un peu la suite.)

Avatar 20h35-22h30

La tension est à son comble alors que l'heure de la tête d'affiche approche, et des hurlements retentissent alors que les membres d'Avatar ne sont même pas encore sur scène, inutile de dire que lors de leur arrivée c'est le délire. Ils démarrent leur set avec leur dernier tube "Dance Devil Dance" qui est ma foi bien catchy et offre un démarrage en fanfare, dès les premiers accords l'énergie caractéristique du groupe suédois est au rendez-vous. Le deuxième titre "The Eagle has landed" emballe tout autant le public, qui entame des séries de slams qui nous atterrissent dessus dans le pit photo, ainsi que des jets de bière, ça y est, l'ambiance est lancée et je pense qu'elle ne redescendra pas, surtout depuis le temps que ce concert est attendu, avec plusieurs reports, mais ce soir est enfin le bon ! La mise en scène d'Avatar vaut toujours le détour, leurs lumières sont variées, on a droit à un peu d'étincelles et de fumée, les attitudes sont dynamiques et charismatiques à souhait, les costumes façon cirque ou hommes forts sont super classes, les musiciens se déplacent pas mal sur scène (sauf le batteur pour des raisons évidentes, mais il réussit quand même à communiquer allègrement avec le public, sur son estrade), tout est très visuel et je dois dire que je n'ai encore jamais été déçue visuellement par un show d'Avatar. Et ce soir bonne nouvelle, le son est très bon à l'Olympia, les paroles sont bien audibles, les instruments plutôt distincts les uns des autres. La chanson "Puppet Show" installe une ambiance country/cirque assez originale, des spectateurs se mettent à danser la gigue, il y a un petit côté fête au village qui claque avec les titres précédents. Johannes Eckerström nous dit qu'on est le public le plus dingue et féroce qu'il ait vu mais je pense qu'il bluffe. Il nous demande si on se sent bien, si on se sent divertis, si on se sent sexy, si on se sent forts pour introduire le titre "Do you feel in control" issu du dernier album. Par moments les guitaristes organisent des petites battles musicales au milieu de faisceaux lumineux pour faire monter encore un peu la tension.
Sur "Black Waltz" le chanteur apporte des ballons avec lesquels il joue, tape la tête des musiciens, les tient dans sa bouche par la ficelle... Un jeu d'enfant vite interrompu par un hurlement guttural pour inaugurer le couplet.
Johannes se met au piano et nous dit qu'il pense que ce show est un de ceux dont on se rappellera et parlera encore longtemps. (Pendant ce temps une horde de spectateurs parle plus fort que lui en n'ayant pas grand-chose à faire de son petit laïus visiblement.) Son chant est calme et bas, plein de gens en profitent pour bavasser bruyamment, donc malheureusement on n'entend pas trop cette chanson qui a l'air plutôt jolie, "Tower". Pour le titre "Colossus" les 5 musiciens sont de front et le batteur joue des percussions aligné avec les autres, cette disposition donne une allure très solennelle à ce titre déjà prenant et martial. Gros succès évidemment pour le tube "Let it burn" qui est un festival de headbangs dans une épaisse fumée.
Le bassiste nous tire dessus avec un canon à confettis pour la plus grande joie du public, un des guitaristes revêt une couronne et une cape, pour le titre "A Statue of the King", le seul joué ce soir de l'album "Avatar Country".
Johannes nous indique que c'est leur dixième fois au final. Ils enchaînent sur leur tube "Smells like a Freakshow" que je suis bien contente d'entendre, et terminent sur un petit "Hail the Apocalypse" des familles qui est toujours on ne peut plus efficace. Je n'aurais pas craché sur mon titre préféré entre tous, "Torn apart", mais la setlist était quand même très satisfaisante, avec 5 titres issus de "Dance Devil Dance", les albums "Black Waltz", "Feathers & Flesh" et "Hail the Apocalypse" représentés chacun par 3 titres, 2 pour "Hunter Gatherer" et donc un seul pour "Avatar Country", offrant quand même un vaste tour d'horizon de leur discographie.
Johannes nous demande de prendre soin de nous-mêmes et d'être bons les uns avec les autres, parce que ce monde est hideux mais qu'il ne voit que de la beauté ici ce soir. Les membres d'Avatar nous saluent et nous laissent conquis après presque deux heures d'un show pendant lequel je n'ai pas vu le temps passer. Merci à Olivier Garnier (et Live Nation) pour l'accréditation pour ce fort beau concert.

Setlist : 1) Dance Devil Dance 2) The Eagle had landed 3) Valley of Disease 4) Chimp Mosh Pit 5) Scream until you wake 6) Bloody Angel 7) For the Swarm 8) Puppet Show 9) When the Snow lies Red 10) Do you feel in control 11) Black Waltz 12) Tower (piano) 13) Colossus 14) Let it burn 15) A Statue of the King 16) The Dirt I'm buried in 17) Smells like a Freakshow 18) Hail the Apocalypse
 
Critique : Elise Diederich
Date : 10/3/2023
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