Live Report
CRYPTIC FEST 2023 - - 1/4/2023
Ce samedi 1er avril (et c'est loin d'être un poisson) me voilà partie à Saint-Germain-en-Laye pour découvrir une salle que je n'ai encore jamais testée, mais dont j'apprécie très rapidement la disposition, les différents espaces, les gradins et le balcon : la Clef 78. La capacité est plaisante, le son semble bon, on peut circuler, la partie bar semble hyper agréable au premier coup d'œil. Bref premier avis rapide très positif. Mais pourquoi suis-je donc à la Clef ce samedi en plein après-midi me direz-vous ? Eh bien pour participer au Cryptic Fest, petit festival de black metal, dont les quatre groupes à l'affiche donnent carrément l'eau à... l'oreille ? À savoir, dans l'ordre inverse de passage, Seth, ...And Oceans, Asagraum et Decline of the I.
De 18h à 18h45 place aux Français de Decline of the I, pour un set intense, brutal et toutefois harmonieux de black metal (post black metal) un peu onirique, rehaussé de répliques de films rétro en fond, conférant une mélancolie supplémentaire aux titres écorchés, ces inserts n'étant pas sans rappeler Hypno5e pour le mélange musical et cinématographique. Le groupe se compose de quatre membres, un chanteur, un guitariste, un bassiste et un batteur, qui ne communiquent pas vraiment avec le public mais sont quand même dans l'échange via l'incarnation de leur jeu. Ils pensent bien à s'hydrater régulièrement au vin rouge, d'ailleurs certaines images en fond représentent du rouge coulant à flot et débordant progressivement d'un verre, une vision étonnamment apaisante au demeurant (cette cascade a été réalisée par des professionnels, ne faites pas ça chez vous). Très belle découverte que Decline of the I que je ne connaissais que de nom (honte sur moi, je ne connais pas tout), je m'en irai certainement poncer leur discographie prochainement.
De 19h20 à 20h15 place àAsagraum, un autre quatuor, exclusivement féminin, originaire des Pays-Bas. L'attitude est sobre et badass, frontale, sans chichis, sans salutations de début ni de fin hormis des cornes à chaque fin de morceau, et le jeu de scène est à l'image du son du groupe, true black metal un peu old school ; j'ai l'impression d'avoir 15 ans et d'écouter mon discman dans ma chambre. Les musiciennes assurent, la chanteuse guitariste, la guitariste, la bassiste et la batteuse ne se ménagent pas, sont constantes durant tout le set, et si au départ je craignais de trouver le style musical un peu trop répétitif et classique dans cette veine black je me suis surprise à me prendre de plus en plus au jeu et à trouver les morceaux de plus en plus nuancés et finalement distincts les uns des autres. Asagraum est peut-être moins un coup de cœur pour moi que Decline of the I tout de même car un peu moins original, mais le moins que l'on puisse dire est que le taf est bien exécuté et que les musiciennnes sont talentueuses.
De 20h50 à 21h55 c'est au tour du groupe que j'attends le plus de la soirée d'entrer en piste, la formation finalndaise de death melo ...And Oceans, et je pense que je ne suis pas la seule à les attendre avec impatience : ils ne sont pas venus en France depuis 2001, à Strasbourg, après 22 ans on est en droit d'être un peu fébriles ! Le chanteur (celui de Finntroll qui a rejoint le groupe, Mathias Lilmåns), nous dit d'ailleurs à un moment qu'il a entendu la rumeur comme quoi la dernière fois que le groupe était venu en France on payait encore en francs ! Ayant adoré le dernier album "As in Gardens, so in Tombs" je suis vraiment enthousiaste de pouvoir voir ...And Oceans se produire. Et dès le début le moins que l'on puisse dire est que je suis tout sauf déçue, l'arrivée du groupe sur scène est super sobre mais dès que la musique démarre on en prend plein la tête : le son est excellent, le chanteur ne tient pas en place, tous les musiciens sont pétris de talent, je suis notamment impressionnée par le batteur qui a une cadence diabolique, il semble infatigable et maintient un rythme assidu tout au long du set. La voix de Lilmåns) est impressionnante, et parfaite pour du death mélodique, par moments je pense un peu àMikael Stanne de Dark Tranquillity : on sent vraiment la vague nordique avec quelque chose de lumineux dans le son par dessus la noirceur. L'attitude du groupe est à la fois simple et conviviale, les musiciens semblent plutôt touchés par l'accueil du public, au taquet et réceptif, et ils enchaînent les titres, le chanteur les introduisant rapidement mais sans jamais faire redescendre l'ambiance du concert. Le set traverse rapidement la discographique du groupe mais en s'attardant spécifiquement sur le dernier album "As in Gardens, So in Tombs" avec 5 titres. Après environ une heure de concert je reste soufflée par le professionalisme et l'efficacité du groupe et j'espère vraiment pouvoir les revoir... dans moins de 22 ans.
Setlist : 1) The Collector and his Construct 2) As in Gardens, So in Tombs 3) Trollfan 4) The Dissolution of Mind and Matter 5) Cloud Heads 6) Aquarium of Children - Ajatusten Merepinta 7) The Black Vagabond and the Swan of Two Heads 8) White Synthetic Noise 9) Within Fire and Crystal 10) Tears have no name 11) Ambivalent God
De 22h30 à 23h35 c'est au tour de Seth de prendre place, après une longue installation, pour cause de nombreux accessoires, nécessaires à leur décorum : immense backdrop représentant la cathédrale Notre-Dame de Paris en flammes, qui est la pochette de leur superbe dernier album "La Morsure du Christ", une pépite de 2021, table couverte d'éléments de décor servant à leur performeuse burlesque, chandeliers, crânes, décorations en ferronnerie... Voilà qui promet un grand spectacle, j'avoue y être un peu habituée après avoir vu le groupe au Petit Bain et au Motocultor en 2022, mais des spectateurs autour de moi sont en extase, j'entends une de mes voisines de gauche dire que c'est le plus beau show qu'elle a vu de sa vie. Les membres du groupe de black metal bordelais sont nombreux : Saint Vincent au chant (et à la tête de la grand-messe satanique) est entouré d'un bassiste, d'un batteur, de deux guitaristes et d'un claviériste. Si les éléments de décor et les tenues sombres et sophistiquées n'ont pas varié depuis les dernières fois que j'ai vu Seth, j'ai la bonne surprise de constater que cette fois le son est un peu meilleur que les fois précédentes, je peux enfin profiter davantage des paroles des titres entonnés avec force et théâtralité par Saint Vincent ! Ce qui est un très bon point vu que j'aime beaucoup le style littéraire de leurs textes en français qui est une grande force du groupe à mon sens. Le set tourne autour de deux albums, "La Morsure du Christ" et le beaucoup plus ancien "Les Blessures de l'âme", datant de 1998 : de quoi satisfaire les fans de la première comme de la dernière heure. Le chanteur s'adresse au public entre les titres pour introduire les chansons mais c'est bref et efficace, les spectateurs sont réactifs dès les titres annoncés, et les membres du groupe sont énergiques et proches de leurs fans, l'ambiance est vraiment bonne (hormis la présence de quelques âmes perdues et noyées dans l'alcool ou autre substance dont un fan de NSBM qui avait décidé plus tôt de tendre le bras et qui s'est fait recadrer par ses voisins de fosse), la proximité du public et des musiciens est un avantage appréciable de la Clef. (Cette salle offre aussi la possibilité de s'asseoir car elle est bien fournie en gradins, et on peut aussi assister au show depuis le balcon.) Saint Vincent utilise de nombreux accessoires pour habiller son jeu de scène, tels que des couteaux, des chandeliers, mais évidemment c'est la performeuse Melainya qui fait le plus sensation sur le dernier titre du set, "Le triomphe de Lucifer", avec son numéro burlesque dans lequel elle danse en lingerie, talons et seins nus couverte de faux sang et entame une chorégraphie sensuelle avec des éventails - qui auraient normalement dû être enflammés sur les chandeliers, mais après trois tentatives infructueuses la partie spectacle pyrotechnique du numéro a tourné court. À 23h35, rideau, il est temps d'aller récupérer nos affaires au vestiaire, non sans avoir fait une courte étape au "metal market" pour jeter un œil au merch'. La Clef 78 dispose vraiment de nombreux espaces très bien agencés et il est facile et agréable d'y circuler, en plus d'un son de qualité, j'y reviendrai avec plaisir pour de futurs concerts. Petite correction cependant concernant l'horaire de fin de festival permettant de rentrer sur Paris en RER : en réalité c'est un peu juste et j'ai eu le tout dernier train pour rentrer chez moi, c'était un peu la course, pour être assuré de rentrer chez soi en transports en commun il vaut peut-être mieux zapper la fin des concerts, ce que je n'ai pas fait.
Merci à la Clef Saint-Germain pour ce beau Cryptic Fest avec une affiche très qualitative.
Set(h)list : 1) La Morsure du Christ 2) Métal noir 3) Les océans du vide 4) La quintessence du mal 5) Hymne au vampire, acte I 6) Hymne au vampire, acte II 7) Hymne au vampire, acte III 8) Sacrifice de sang 9) À la mémoire de nos frères 10) Le triomphe de Lucifer
De 18h à 18h45 place aux Français de Decline of the I, pour un set intense, brutal et toutefois harmonieux de black metal (post black metal) un peu onirique, rehaussé de répliques de films rétro en fond, conférant une mélancolie supplémentaire aux titres écorchés, ces inserts n'étant pas sans rappeler Hypno5e pour le mélange musical et cinématographique. Le groupe se compose de quatre membres, un chanteur, un guitariste, un bassiste et un batteur, qui ne communiquent pas vraiment avec le public mais sont quand même dans l'échange via l'incarnation de leur jeu. Ils pensent bien à s'hydrater régulièrement au vin rouge, d'ailleurs certaines images en fond représentent du rouge coulant à flot et débordant progressivement d'un verre, une vision étonnamment apaisante au demeurant (cette cascade a été réalisée par des professionnels, ne faites pas ça chez vous). Très belle découverte que Decline of the I que je ne connaissais que de nom (honte sur moi, je ne connais pas tout), je m'en irai certainement poncer leur discographie prochainement.
De 19h20 à 20h15 place àAsagraum, un autre quatuor, exclusivement féminin, originaire des Pays-Bas. L'attitude est sobre et badass, frontale, sans chichis, sans salutations de début ni de fin hormis des cornes à chaque fin de morceau, et le jeu de scène est à l'image du son du groupe, true black metal un peu old school ; j'ai l'impression d'avoir 15 ans et d'écouter mon discman dans ma chambre. Les musiciennes assurent, la chanteuse guitariste, la guitariste, la bassiste et la batteuse ne se ménagent pas, sont constantes durant tout le set, et si au départ je craignais de trouver le style musical un peu trop répétitif et classique dans cette veine black je me suis surprise à me prendre de plus en plus au jeu et à trouver les morceaux de plus en plus nuancés et finalement distincts les uns des autres. Asagraum est peut-être moins un coup de cœur pour moi que Decline of the I tout de même car un peu moins original, mais le moins que l'on puisse dire est que le taf est bien exécuté et que les musiciennnes sont talentueuses.
De 20h50 à 21h55 c'est au tour du groupe que j'attends le plus de la soirée d'entrer en piste, la formation finalndaise de death melo ...And Oceans, et je pense que je ne suis pas la seule à les attendre avec impatience : ils ne sont pas venus en France depuis 2001, à Strasbourg, après 22 ans on est en droit d'être un peu fébriles ! Le chanteur (celui de Finntroll qui a rejoint le groupe, Mathias Lilmåns), nous dit d'ailleurs à un moment qu'il a entendu la rumeur comme quoi la dernière fois que le groupe était venu en France on payait encore en francs ! Ayant adoré le dernier album "As in Gardens, so in Tombs" je suis vraiment enthousiaste de pouvoir voir ...And Oceans se produire. Et dès le début le moins que l'on puisse dire est que je suis tout sauf déçue, l'arrivée du groupe sur scène est super sobre mais dès que la musique démarre on en prend plein la tête : le son est excellent, le chanteur ne tient pas en place, tous les musiciens sont pétris de talent, je suis notamment impressionnée par le batteur qui a une cadence diabolique, il semble infatigable et maintient un rythme assidu tout au long du set. La voix de Lilmåns) est impressionnante, et parfaite pour du death mélodique, par moments je pense un peu àMikael Stanne de Dark Tranquillity : on sent vraiment la vague nordique avec quelque chose de lumineux dans le son par dessus la noirceur. L'attitude du groupe est à la fois simple et conviviale, les musiciens semblent plutôt touchés par l'accueil du public, au taquet et réceptif, et ils enchaînent les titres, le chanteur les introduisant rapidement mais sans jamais faire redescendre l'ambiance du concert. Le set traverse rapidement la discographique du groupe mais en s'attardant spécifiquement sur le dernier album "As in Gardens, So in Tombs" avec 5 titres. Après environ une heure de concert je reste soufflée par le professionalisme et l'efficacité du groupe et j'espère vraiment pouvoir les revoir... dans moins de 22 ans.
Setlist : 1) The Collector and his Construct 2) As in Gardens, So in Tombs 3) Trollfan 4) The Dissolution of Mind and Matter 5) Cloud Heads 6) Aquarium of Children - Ajatusten Merepinta 7) The Black Vagabond and the Swan of Two Heads 8) White Synthetic Noise 9) Within Fire and Crystal 10) Tears have no name 11) Ambivalent God
De 22h30 à 23h35 c'est au tour de Seth de prendre place, après une longue installation, pour cause de nombreux accessoires, nécessaires à leur décorum : immense backdrop représentant la cathédrale Notre-Dame de Paris en flammes, qui est la pochette de leur superbe dernier album "La Morsure du Christ", une pépite de 2021, table couverte d'éléments de décor servant à leur performeuse burlesque, chandeliers, crânes, décorations en ferronnerie... Voilà qui promet un grand spectacle, j'avoue y être un peu habituée après avoir vu le groupe au Petit Bain et au Motocultor en 2022, mais des spectateurs autour de moi sont en extase, j'entends une de mes voisines de gauche dire que c'est le plus beau show qu'elle a vu de sa vie. Les membres du groupe de black metal bordelais sont nombreux : Saint Vincent au chant (et à la tête de la grand-messe satanique) est entouré d'un bassiste, d'un batteur, de deux guitaristes et d'un claviériste. Si les éléments de décor et les tenues sombres et sophistiquées n'ont pas varié depuis les dernières fois que j'ai vu Seth, j'ai la bonne surprise de constater que cette fois le son est un peu meilleur que les fois précédentes, je peux enfin profiter davantage des paroles des titres entonnés avec force et théâtralité par Saint Vincent ! Ce qui est un très bon point vu que j'aime beaucoup le style littéraire de leurs textes en français qui est une grande force du groupe à mon sens. Le set tourne autour de deux albums, "La Morsure du Christ" et le beaucoup plus ancien "Les Blessures de l'âme", datant de 1998 : de quoi satisfaire les fans de la première comme de la dernière heure. Le chanteur s'adresse au public entre les titres pour introduire les chansons mais c'est bref et efficace, les spectateurs sont réactifs dès les titres annoncés, et les membres du groupe sont énergiques et proches de leurs fans, l'ambiance est vraiment bonne (hormis la présence de quelques âmes perdues et noyées dans l'alcool ou autre substance dont un fan de NSBM qui avait décidé plus tôt de tendre le bras et qui s'est fait recadrer par ses voisins de fosse), la proximité du public et des musiciens est un avantage appréciable de la Clef. (Cette salle offre aussi la possibilité de s'asseoir car elle est bien fournie en gradins, et on peut aussi assister au show depuis le balcon.) Saint Vincent utilise de nombreux accessoires pour habiller son jeu de scène, tels que des couteaux, des chandeliers, mais évidemment c'est la performeuse Melainya qui fait le plus sensation sur le dernier titre du set, "Le triomphe de Lucifer", avec son numéro burlesque dans lequel elle danse en lingerie, talons et seins nus couverte de faux sang et entame une chorégraphie sensuelle avec des éventails - qui auraient normalement dû être enflammés sur les chandeliers, mais après trois tentatives infructueuses la partie spectacle pyrotechnique du numéro a tourné court. À 23h35, rideau, il est temps d'aller récupérer nos affaires au vestiaire, non sans avoir fait une courte étape au "metal market" pour jeter un œil au merch'. La Clef 78 dispose vraiment de nombreux espaces très bien agencés et il est facile et agréable d'y circuler, en plus d'un son de qualité, j'y reviendrai avec plaisir pour de futurs concerts. Petite correction cependant concernant l'horaire de fin de festival permettant de rentrer sur Paris en RER : en réalité c'est un peu juste et j'ai eu le tout dernier train pour rentrer chez moi, c'était un peu la course, pour être assuré de rentrer chez soi en transports en commun il vaut peut-être mieux zapper la fin des concerts, ce que je n'ai pas fait.
Merci à la Clef Saint-Germain pour ce beau Cryptic Fest avec une affiche très qualitative.
Set(h)list : 1) La Morsure du Christ 2) Métal noir 3) Les océans du vide 4) La quintessence du mal 5) Hymne au vampire, acte I 6) Hymne au vampire, acte II 7) Hymne au vampire, acte III 8) Sacrifice de sang 9) À la mémoire de nos frères 10) Le triomphe de Lucifer
Critique : Elise Diederich
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