Live Report

FEAR FACTORY - BUTCHER BABIES - Élysée Montmartre - Paris - 7/11/2023

 
C'est une grosse soirée qui s'annonce en ce mardi 7 novembre 2023 à l'Elysée Montmartre, organisée par Base Productions, avec à l'affiche quatre groupes très différents les uns des autres, Ghosts of Atlantis et Ignea en ouverture, suivis de Butcher Babies et enfin Fear Factory.

Il y a vraiment très peu de monde quand j'arrive pour voir Ghosts of Atlantis, qui ont joué de 18h30 à 18h45 : 3 titres et puis s'en vont, le temps de récupérer mon pass photo j'arrive au milieu de la première chanson, et j'ai eu l'impression d'avoir à peine le temps de me familiariser avec le style symphonique et metalcore du groupe britannique que c'était déjà fini. Les 5 musiciens (chanteur, guitariste, guitariste choriste, batteur et bassiste) étaient en tenues un peu fantasy, pour nous narrer des récits mythologiques et fantastiques venus de terres sous-marines. Le chanteur était énergique et convaincant, soutenu par le guitariste qui fait aussi quelques voix. Leur metal sympho un peu fantastique, pêchu mais sans hargne, est assez dansant. Un gros quart d'heure et basta, le groupe libère le plateau, c'était une découverte sympathique mais je réécouterai davantage plus tard pour me faire une idée moins expéditive.

De 19h05 à 19h35 place à Ignea, un groupe ukrainien composé d'une chanteuse, d'un guitariste, d'un bassiste, d'un (comment dit-on ??) keytariste et d'un batteur. Le groupe propose un mélange assez original de sonorités folk et death melo, teintées de prog et de metal symphonique. L'alternance chant clair et chant saturé est réussie, malheureusement on n'entendait pas toujours beaucoup la chanteuse. Son petit discours en anglais sur la guerre en Ukraine a d'ailleurs été inaudible à cause de fans beaufs de Fear Factory qui beuglaient comme des porcs en attendant impatiemment leur groupe phare. J'ai apprécié les quelques ambiances orientales, certains passages mélodieux, la dynamique de scène suffisamment variée pour que le set passe très vite, et le mélange de grâce et d'énergie dégagé par le groupe, en tout cas ce fut une plutôt bonne découverte pour moi, à creuser sur album.

Setlist : 1) Dunes 2) Camera Obscura 3) Daleki Obriyi 4) Bosorkun 5) Magura's Last Kiss 6) Nomad's Luck

J'avais vu autour de moi pas mal de personnes porter des t-shirts Butcher Babies, et je ne connaissais le groupe que de nom, j'étais totalement passée à côté alors qu'il tourne depuis 15 ans... Session de rattrapage pour moi de 19h50 à 20h45. Un spectateur à côté de moi qualifie le style du groupe de "metal party". Apparemment il y a habituellement deux chanteuses, mais ce soir et pour cette tournée il n'y en a qu'une seule, Heidi, Carla ayant dû subir une chirurgie oculaire en urgence et ne pouvant pas chanter pendant 6 mois. Pour cette tournée le groupe américain se compose donc d'une chanteuse, d'un bassiste, d'un guitariste et d'un batteur. La chanteuse Heidi Shepherd a un look de Barbie californienne (cela tombe bien le groupe est effectivement originaire de Los Angeles, il n'y a pas de mystère), avec des longs cheveux péroxydés et bouclés au fer, une brassière et un legging damier façon départ de course de formule un, et des grosses baskets Fila colorées, dont le port n'est pas usurpé car elle va rapidement arpenter toute la scène, sauter partout, headbanguer avec vigueur. Le bassiste et le batteur au look urbain et détendu sont montés sur ressorts eux aussi, le rythme du show est effréné, les musiciens rebondissent partout au milieu de jets de fumée, et le public qui semblait majoritairement là pour Fear Factory se défoule en fait énormément sur Butcher Babies. Il faut dire qu'Heidi incite la foule à chanter, pogoter, faire des circle pits, et elle descend même à un moment au millieu du cercle, pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Musicalement je ne peux pas dire grand-chose de ce qui se passe car ce n'est vraiment pas à moi que cela s'adresse, je définirais ça comme un mélange de metalcore, de grind, de metal moderne bourrin, le chant est guttural est puissant mais pas vraiment à mon goût, en termes de mélodies et rythmes je ne me prononce pas non plus si ce n'est que c'est un rouleau compresseur, pour moi il y a trop de tout et tout le temps, clairement le groupe a une énergie impressionnante et ils savent embarquer un public avec eux mais ce n'est pas ma came, je ne sais pas trop à quoi j'ai assisté, mais le groupe a clairement ses fans, donc je préfère ne pas me prononcer plus que ça. Un des derniers titres du set est totalement différent, une ballade sirupeuse toute calme, inspirée d'une période sombre traversée par la chanteuse. (Impossible d'en savoir plus en raison d'interférences sous la forme de gros sangliers beuglant FEEEAAAR FAAACTOOORYYY.) Officiellement le groupe donnerait dans le metal alternatif, metalcore, groove metal et thrash metal.

Setlist : 1) Backstreets of Tennessee 2) Red Thunder 3) Monsters Ball 4) King Pin 5) Wrong End of the Knife 6) It's Killin' Time, Baby ! 7) Beaver Cage 8) Spittin' Teef 9) Last December 10) Magnolia Blvd

De 21h05 à 22h20 c'est parti pour le plat de résistance, Fear Factory, avec un set de 17 titres issus de plusieurs périodes et pas chiche en gros tubes. Le groupe se compose d'un chanteur, arrivé tout récemment, en 2023, Milo Silvestro, qui remplace Burton C. Bell le frontman culte qui avait toujours été là depuis les fondements du groupe de Los Angeles, d'un guitariste, Dino Cazares, d'un bassiste, Tony Campos, et d'un batteur, Pete Webber. Pas besoin de plus de 4 musiciens pour tout écraser, Fear Factory démarre avec quelques titres récents puis rapidement les tubes parsèment le set, et même si l'Elysée Montmartre est plutôt vide ce soir l'ambiance est festive, le public est réceptif, et enchaîne les circle pits et slams.
Les musiciens sont à la fois hyper solides et carrés et très proches du public et souriants, ce qui crée une ambiance à la fois soutenue, crédible et positive. En termes de son c'est plutôt propre, les titres indus, nu metal et alternative metal s'enchaînent bien et le set ne connaît pas de perte de rythme. Scéniquement c'est sans chichis, backdrop géant au logo du groupe, repris sous la batterie, deux drapeaux ornés de crânes robotiques sur les côtés de la scène, des décorations dans le style de Giger sur les pieds de micros du guitariste et du bassiste, et basta, tout le monde est en sapes noires amples streetwear et ça fait le job. Milo Silvestro crache souvent par terre entre deux couplets, de quoi s'éclaircir la voix, et il est plutôt impressionnant et compréhensible dans le chant clair tant que dans le chant saturé. En revanche le son est parfois un peu brouillon, ce n'est pas un des meilleurs soirs de l'Elysée Montmartre. Même si la prestation est excellente j'ai un peu de mal à oublier le chanteur précédent, ce n'est pas évident de remplacer Burton C. Bell, dont la voix offrait un petit supplément de hargne et d'acharnement. Cependant le concert était très bon et j'ai bien profité du set et de la soirée, en dépit de la salle un peu vide (beaucoup de concerts ce même soir dans d'autres salles parisiennes) et de l'affiche un peu disparate.

Setlist : 1) Shock 2) Edgecrusher 3) Recharger 4) Dielectric 5) Disruptor 6) PowerShifter 7) Freedom or Fire 8) Descent 9) Linchpin 10) What will become ? 11) Archetype 12) Martyr 13) Demanufacture 14) Self Bias Resistor 15) Zero Signal 16) Replica 17) Resurrection
 
Critique : Elise Diederich
Date : 7/11/2023
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