Live Report

Le premier jour du Tyrant a été excellent, cette deuxième journée va se révéler tout aussi bonne.

On commence les hostilités avec les Français de Griffon qui après avoir interrogé le rapport entre les hommes et les dieux, s’est attaqué récemment à un tout autre sujet pour son troisième album : la République. Une thématique rare dans le black metal. Celui-ci s’est en effet, comme on le sait, plus souvent interrogé sur Satan que sur Jaurès, comme l’a fait Griffon dans ce très bon album qu’est « De Republica ». Si ce disque avait été une belle réussite, le combo se montre tout aussi intéressant live, avec une musique qui oscille entre black old-school et black moderne. Dommage que le groupe ne joue que trente petites minutes. On aurait aimé un set plus long.

Afsky qui suit a déjà une belle réputation dans le milieu black. Il faut dire que ce one-man band danois mené par Ole Pedersen Luk ne nous a offert que du très bon de « Sorg » en 2018 jusqu’à « Om Hundrede år » l’an dernier. Sur scène c’est tout aussi bon que sur disque, peut-être un peu plus agressif et un peu moins mélancolique. Les variations entre raw black et passages plus atmosphériques sont particulièrement intéressants. Parfois Asky se lance dans de petits passages heavy metal du meilleur effet. Lui et ses musiciens semblent prendre un très grand plaisir à être sur scène. Plaisir partagé.

Uada est un excellent groupe américain de black mélodique. Il le prouve encore une fois ce soir avec un set d’excellente facture malgré quelques petits problèmes techniques qui ne gâchent heureusement pas la fête.
Lunar Tombfields dans la petite salle de l’auditorium nous offre un set majestueux. Peut-être LE concert du festival. Auteur d’un splendide « An Arrow to the Sun » sorti l’an dernier chez les Acteurs de l’Ombre les Nantais sont toujours impressionnants live et ils le prouvent une fois encore ce soir. Leur musique est à la fois puissante et sauvage, atmosphérique et émotionnel. C’est très très fort et les petites touches rock’n’roll placées de ci de là sont du meilleur effet. Ce groupe, à coup sûr, va devenir énorme.

Kampfar fête cette année ses 30 ans d’existence. Les Norvégiens et leur black pagan nous offre une prestation de haut vol. Dolk est un show-man hors pair et on est très heureux d’entendre de très vieux titres comme « Hymne » ou « Norse » qui n’ont pas pris une ride vingt-cinq ans après leurs créations.
1349 est aussi norvégien, né peu de temps après Kampfar. Si leur black est très classique et que l’on pourrait légitiment penser qu’il manque d’originalité, on se rend compte à la vision de leur show que c’est quand même hyper bien fait et sacrément efficace. « Shadow Point » est phénoménal et « I Am Abomination » effrayante à souhait. On est aussi heureux d’entendre de vieux classiques comme « Blood is the Mortar ».

On manque malheureusement l’icône Ihsahn qui clôt cette belle journée car il est temps de rentrer sur Paris. Sur la route du retour on pense à cette cuvée 2024 du Tyrant qui a été une très grande cuvée avec uniquement des prestations de très haut vol.