Chronique

MARILYN MANSON - THE HIGH END OF LOW / Interscop records 2009

Le révérend revient, mes frères et mes sœurs, oui, il vient nous apporter la bonne parole après un très bon et rock Eat me drink me qui ma foi, n’avait pas plus à beaucoup de monde. Alors vous savait tous que son apôtre Twiggy Ramirez est de retour pour prêcher avec lui. Alors doit-on s’attendre à un album en forme de retour aux sources ? Réponse dans un instant.

On débute par une étrange ballade « Devour » pas qu’elle soit étonnante, non, elle semble sortir du même moule que Eat me drink me, mais c’est surprenant de débuter un album par un titre ambiant. Passé ceci, nous avons affaire à un très bon titre mélancolique où la voix de Manson posée est prenante. La suite plus rock sied à merveille puis la fin des plus brutale nous envoie directement à « Pretty as a (s) » elle aussi très rock et plus engagée. Manson semble vouloir poursuivre dans la même veine que son prédécesseur, ce qui perso me convient. Le chant plus écorché et les paroles moins introspectives rappellent l’ancien répertoire.
Toujours dans cette veine rock 70’s « Leave a scar » poursuit notre nouveauté. Un titre plus soft, où encore une fois Manson fait étal de sa voix caméléon. Un bon morceau mélodique. Intro acoustique sur ambiance blues western, pour un mélancolique « Four rusted horses ». Décidément Marilyn s’est éloigné de son métal indus bourrin, pour nous offrir de vraies chansons, mélodiques et entrainantes, notre homme a évolué. Tout simplement irrésistible.
Par contre avec « Arma-godd**n-motherf**kin-geddon », on retrouve le glam rock de Mechanical animal avec un pur single (ça tombe bien c’en est un !!), qui plaira aux fans. Un titre décalé comme il les affectionne tant et qui va vite trouver sa place sur les futures set list. Aller un petit « Blank and white » sympathique mais sans plus à qui j’y trouve des faux airs d’Iggy Pop.
Par contre là on change de registre avec la poignante « Running to the edge of the world ». Une ballade déchirante avec un Manson en état de grâce (quel refrain) ! Tout simplement sublime ! La basse de Mr Ramirez ouvre la longue et lancinante « I want to kill you like they do in the movies », qui quelque part ressemble à l’ambiance d’Antichrist superstar en moins glauque tout de même. Quasi 10 minutes de sombre dérangeant, au gré des hurlements et autres murmures habités.
On reprend du plus habituel pour « WOW ». Une nouvelle fois entre Antichrist et Mechanical ce titre plus électro que métal et une sorte de bizarrerie qui convient tellement au personnage. Une collection de bruitages sur fond musical des plus surprenants.
« Wight spider » revient au rock lourd et puissant. Un mid tempo efficace, qui là aussi devrait rapidement trouver une place de choix en live. Un album qui se transforme au fur et à mesure de son avancée. « Unkillable monster » est une troisième ballade qui retrouve notre rock, mélancolique légèrement feutré de pop. Encore une très grande réussite, pour ce morceau soft.
« We’re from america » quant à elle, est du rentre dedans, pas réfléchie, qui prône l’efficacité à toute autre forme de réflexion ! Pas le meilleur titre de Manson, mais l’effet est garantie ! Passons à « I have to look up just to see hell » qui avec son cri de désespéré fait froid dans le dos. Un morceau lancinant et sinistre qui vous glace le sang.
« Into the fire » débute sur de jolie note de piano, pour nous proposer un dernier moment doux, qui vous prend aux tripes. Une ballade à la Ozzy Osbourne (Dreamer) sublimé par un Marilyn Manson tout simplement exquis. Après ces quelques larmes versées « 15 », le dernier titre arrive.
Ambiance électro, sur morceau soft, une sorte d’outro, qui fait son boulot. Une bien belle conclusion que voilà.
En bonus vous aurez droit au remix du single « Arma-godd**n-motherf**kin-geddon », qui n’apporte absolument rien, bien au contraire.

Conclusion : Marilyn Manson vient de publier un album un peu passe partout, avec quelques longueurs, à qui il manque un peu de folie et de personnalité, pour être à la hauteur de sa formidable discographie. Le témoignage du nouveau visage de notre homme devenu plus mûr. La renaissance de l’être. Marilyn Manson est mort, vive Marilyn Manson !
 
Critique : Guillaume
Note : 7.5/10
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