Chronique

THE RED SHORE - UNCONSECRATED (Deluxe Edition) / Listenable Records 2009

Mesdames et Messieurs, bien le bonjour. Marrant. Dans notre virée dans le monde des malades mentaux et autres psychotiques de la triple croche, nous revoilà dans une contrée visitée depuis peu, l’Australie, et ce combo de fous furieux, THE RED SHORE qui s’adonne au style sympathique qu’est le Death technique (oreilles sensibles s’abstenir). Crochet obligatoire par l’histoire du groupe. Ce groupe de oufs malades vit le jour en 2004 à Geelong. Un EP sorti en 2006, une tournée dramatique en 2007. Je sais que beaucoup d’entre vous feront un parallèle avec un autre groupe culte du genre et leur feu bassiste mais, lors de cette tournée 2007, un accident tragique avec leur bus de tournée vit le chanteur et leur manager décéder. Les lascars, avec beaucoup de force de caractère et par respect pour leurs frères défunts, continuèrent l’aventure. Ils purent sortir en 2008 l’album UNCONSECRATED. En 2009 sort un album avec les vieilles compos retravaillées. Et, à ce jour, j’ai entre mes mains la version Deluxe de leur album UNCONSECRATED avec des anciens morceaux dédiés aux anciens compagnons de route et un DVD bonus (que je n’ai pas). Ecoutons ce singlant hommage et voyons voir tout ça de plus près.

Vu le nombre de pistes, on va éviter l’analyse morceau par morceau sinon je vais faire bugger le site à moi tout seul. Donc on va opérer en deux phases, les 10 premiers titres issus de l’album UNCONSECRATED de 2008. Et les anciens morceaux (pistes 11 à 19).

L’album à proprement parler. C’est UNE PURE BOUCHERIE. Parlons tout d’abord du son. Il est monstrueux sur tous les plans. Une batterie limpide, puissante. Un son énorme. La basse complétant à merveille notre section rythmique. Le son de gratte est fantastique, je trouve car il est d’une agressivité sans pareille et pourtant, niveau attaque et dans les passages sur les cordes aiguës, il y’a un côté « moelleux » dans les coups de médiator, une fluidité qui marque vraiment une empreinte personnelle. TRES agréable à écouter selon mes esgourdes. Le chant est irréprochable. Brutal, très brutal, hyper brutal, des moments hyper bas (effets ? pas effets ?). Parfois, le timbre se fait changeant, ca hurle plus que ca descend bas. On a également des voix doublets à la DEICIDE du meilleur effet.
Les interprètes. Que dire. Pas grand chose à rajouter. Quand on entend la complexité des compositions. Les structures alambiquées. Quant aux passages techniques, pour ainsi dire, l’intégralité des morceaux à peu de choses près, ils sont monstrueux. Mais ces passages hyper techniques sont ponctués de moments d’oxygène ce qui démontre une intelligence certaines des ostrogoths quant à leur méthode de composition. Bon les tempos, je vous laisse deviner. Boucherie.
La musicalité. Alors, pas mal de choses à raconter là dessus. Quand on parle de Death technique, on voit de suite de quoi on parle. Et bien, écoutez, ce groupe m’a surpris. Certes les passages à 856 423 à la noire tout syncopés, les breaks impinables, les riffs de guitare intranscriptibles, y’en a de partout. Et ils sont très très bien joués et, par conséquent, franchement agréables à écouter. Mais, dans la structure, beaucoup de passages ambiances sont employés, des passages mélodiques. Des cassures de tempo sur des gros riffs bien lourds interviennent régulièrement sans lasser. Je me suis surpris à trouver dans certaines compos des atmosphères prenantes et que l’on trouvait transposé de passages lents aux blasts les plus rapides sans jamais dénaturer l’esprit de la mélodie. Un passage shuffle groovy dans YOUR CHARIOT AWAITS. Moment marquant de ma première écoute de l’album. Sincèrement, une musique et des interprètes en béton armé. Leur disque est une pure réussite du style. A la base, je suis fan de l’école Death à l’ancienne : DEATH, MORBID, CANNIBAL, DEICIDE…. Et bien ce groupe là m’a convaincu et énormément plu. Il y’a un déballage technique indéniable mais, dans le résultat global, je trouve que ça groove et que c’est franchement un produit de qualité.

Les anciens morceaux. Toujours ce son énorme, les mêmes qualités que décrites précédemment sur le son avec un côté « étouffé » un peu plus présent. Les compos quant à elles sont plus basiques, bien plus thrash, voire même indus par moments avec des ambiances synthés déstabilisantes (THE VALENTINE’S DAY MASSACRE) après toutes ces écoutes brutales. Parfois des grosses cordes lâchées, très basses donnent également un côté Jump et Fusion qui n’est pas sans donner une énorme patate au résultat final avec en demi teintes des passages mélodiques prenants (PULLING TEETH). Un morceau comme EFFIGY OF DEATH nous montre même des facettes Heavy dans leur jeu. Ils tentent même le passage clair et batterie « SALSA » si l’on peut dire. Faut pas mourir idiot ! On passe par le black au morceau d’après, CRAINS DEGUN ! Par rapport à l’album du début de CD, les compos sont sinueuses et tordues mais très directes, très vindicatives et avec autant si ce n’est plus d’énergie. Que de brutalité et de violence contrôlées par ces zouaves là ! !

Pour conclure sur cet album empli de gaieté, joie et allégresse de toutes sortes. Je tiens à tirer ma révérence pour cette fusion entre technique repoussée à l’extrême, violence absolue, vitesse mais toujours un sens très pointu de la mélodie et de l’intervention ponctuelle utile et intelligente. Je trouve que les compos sont judicieusement construites et rondement menées. Certes les morceaux « actuels » me semblent nettement plus élaborés mais l’évolution d’un groupe va dans ce sens. Ce qui laisse présager un avenir fructueux et une productivité musicale importante de la part de notre bande de bachybouzouks de tous bois. N’étant pas amateur du style, j’ai passé un moment excellent et ai trouvé terrible produit que j’ai eu entre les mains. Bravo, continuez à vous éclater, ca se sent. Bravo à vous

Playlist UNCONSECRATED (pistes 1 à 10)
The Garden of Impurity / Misery Hymn / Deception Prologue / Slain by The Serpent / The Architects of Repulsion / Your Chariot Awaits / Rise and Fall / The Forefront of Failure / Nephilim / Vehemence The Phoenix

Playlist Anciens Morceaux
The Valentine’s Day Massacre / Sink or Swim / Flesh Couture / Knives and Wolves / Pulling Teeth / Effigy Of Death / I only smile when you’re bleeding / The Devourer / What doesn’t kill you
 
Critique : Burno
Note : 8.5/10
Site du groupe : My Space officiel
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