Chronique

CAVALERA CONSPIRACY - BLUNT FORCE TRAUMA / Roadrunner Records 2011

A l’heure actuelle on ne présente plus la famille Cavalera, fondateurs de Sepultura et maintenant Cavalera Conspiracy. Et pour leurs retrouvailles, les deux frangins vont nous servir ce qu’ils savent bien faire : du death/trash métal énervé.
Donc si jamais vous trouvez que votre voisin écoute la TV trop fort, vous tenez ici une belle vengeance.

Premier fait marquant, la durée de l’album : 11 chansons pour 34 minutes ça veut dire « pas de remplissage, tout dans la face »…et c’est vrai. Je m’explique :
Première chanson, première claque ! Le son est lourd. Très lourd. Ca tombe bien on est là pour ça. « Warlord », donc, associe un riff death simple mais qui claque à une rythmique plus trash sur le refrain, le tout avec un ou deux solos, courts, simples, propres. Ces trois éléments se retrouvent sur la totalité de l’album : on a toujours les riffs avec un son de disto surchargé joué par Sieur Max et les solos de Marc Rizzo (qui fait un travail exceptionnel sur l’album) qui apporte une petite pointe de douceur et de mélodie.
Le travail d’Igor n’est pas à négliger non plus, il frappe sur ses fûts comme un damné mais avec une précision rythmique chirurgicale. Nous avons donc le « cœur » de la conception de l’album, mais chaque morceau a sa structure propre.
On a certains morceaux qui arrivent à inclure quelques éléments heavy, donc plus mélodieux (si si ils peuvent le faire) comme « Killing inside » avec son murmure rempli de haine, son solo et break heavy ou encore « I speak hate » (MON morceau de l’album) avec sa rythmique qui peut faire penser à du Children of Bodom et son chant entrainant, celui là il doit bien passer en live. Voila donc ce qui arrive quand ils lèvent le pied, mais on sait qu’un Cavalera c’est déjà un rouleau compresseur auditif mais avec deux on frôle l’arme de destruction massive. Quand ils s’y mettent à fond ça donne des morceaux comme « Torture » avec sa minute 40 secondes d’énumération de supplices : on a atteint le sommet de la brutalité « cavalérienne », brutalité pure et dure qui se fait également sentir sur « Rasputin » (rien à voir avec Boney M). Ces chansons évoquent plus un brutal death que le trash que les frangins nous servent habituellement, mais il y a toujours des bons restes de l’époque Sépultura avec des morceaux comme « Lynch Mob » et son phrasé typiquement trash sur les couplets (on est assez près de Slayer) ou le bien nommé « Trasher » et son riff plus speed et « moins » lourd. « Target » a également un riff très efficace avec toujours la même énergie, ou l’énorme « Burn Waco » et sa batterie d’intro typique de l’époque « Roots » (assez tribal), des changements de rythme surprenants, c’est incisif et jouissif !
On a malheureusement quelques morceaux qui ne sont pas indispensables comme « Genghis Khan » et son passage parlé qui freine la chanson et la rend moins percutante, ou le titre éponyme « Blunt force trauma » qui ne possède pas autant de poigne que le reste de l’album et qui termine sur un solo un poil trop long.

Nous avons donc ici un bon album, à condition que vous aimiez déjà les précédentes recettes de l’écurie Cavalera ou autres mets du genre. Rythmes effrénés, riffs tranchants, chant énervé, solos inspirés, tout y est et toujours avec la même énergie, y’a pas à dire un métalleux comme ça c’est increvable.
Donc le matin, plus besoin de vitamines ou de café : Cavalera Conspiracy…et c’est parti »
 
Critique : SBM
Note : 8/10
Site du groupe : Site de Cavalera Conspiracy
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