Chronique
CRADLE OF FILTH - MANTICORE AND OTHER HORRORS / Peaceville Records 2012
S’il y a bien un groupe qui offre une grosse appréhension dans l’écriture d’une chronique, et dans l’écoute d’un nouvel album c’est bien Cradle of Filth. Je ne me suis jamais vraiment remis du majestueux Damnation and a Day, ni à l’inverse de l’infamie nommée Thornography. Prestige retrouvé sur Godspeed on the devil’s thunder que nous avions adoré, suivi du brutal Darkly Darkly Venus Aversa, nous nous retrouvons aujourd’hui avec Manticore and other Horrors. Il s’agit du deuxième album produit sous le label peaceville records qui aurait permis selon Dani Filth de libérer le groupe des restrictions artistiques des grandes maisons.
Si j’ai étalé divers références de la dernière décennie c’est parce qu’il faut être conscient que Cradle of Filth a montré au fil des années une palette de couleur différente d’album en album et qu’il faudra se montrer ouvert d’esprit pour accepter autre chose que du Black Metal Symphonique. La pochette annonce d’ailleurs la sienne, cuir, chrome and heavy metal !
Cet effet n’arrive pas de suite. L’album s’ouvre d’abord sur intro instrumentale bien à l’ancienne avant de nous mettre en pleine tronche avec une large panoplie d’effets de style accumulés au fil des années : blast beats, riff death simplifiés, des murmures, des accompagnements symphoniques avec ou sans chœurs et forcément, comme on pouvait le sentir, des riff trash/hard/heavy/whatever à souhaits. D’ailleurs l’intro de « For your vulgar delectation » démarre limite comme un morceau de Chrome Division, genre enfilez vos motos et vos femmes and let’s rock ! A cet effet vient s’ajouter des ruptures plus calmes complètement à l’opposé sur lesquelles on reconnait le cachet du doom-death ce qui apporte plus de complexité à l’ensemble.
Tous ces mélanges sont très difficiles à digérer et toutes ces ruptures vont appuyer la sensation de vertige. Heureusement a été calée en plein milieu de l’album un bon morceau à l’ancienne, la star principale du bestiaire horrifique : la « Manticore ». Riff tantôt bien lourd tantôt bien crade, voix qui grimpe dans les aigues, c’est sale, c’est pernicieux, c’est majestueux, c’est mélodique. Après plusieurs écoute, ce sera certainement le morceau le mieux réussi de l’album.
Pour marquer la première écoute, il faudra compter « Frost on her Pillow » et sa véritable fracture avec l’univers black metal conventionnel. Le tempo, fortement ralenti, crée l’espace le plus propice pour le morceau le plus mélodique de la carrière de Cradle of Filth. Si l’ambiance, la voix et les riffs guitares persistent, une seule guitare va littéralement modifier le registre musical avec des mélodies portées sur les registres propres à Paradise Lost et Amon Amarth, vous ais-je déjà parlé du cachet doom-death ? Et bien rajoutez-y une bonne dose d’Headbang !
L’album reprend ensuite les thèmes de la première partie et donnent exactement le même fil à retordre à la première écoute. Un feu d’artifice haut en couleurs bien à l’opposé des classiques du genre. Et c’est cet opposé qu’il manque ! L’appui symphonique ou lyrique, quand il n’est pas raté, comme l’introduction ridicule de « Huge Onyx wings behind despair », est tout simplement absent, inconstant et manque cruellement de puissance. Damnation and a Day, tu me manques. La dissonance, clé de voûte du registre black metal, ne vient pas non plus compenser cette partie et ce qui aurait du être poignant et vicieux, devient juste brutal et un peu fadasse.
Dani Filth peut parler de « New Wave of British Black Metal ». Le groupe a effectivement quelque chose d’extraordinaire en main qui va donner un nouveau souffle à sa carrière. Cette nouvelle complexité dans le mélange de registres donne un vrai intérêt à l’écoute répétée de Manticore and other horrors. Mais à trop se laisser dominer par l’énergie du Heavy Metal, il manque un gros tampon « Made with Filth », ce vice qui a marqué Midian, Damnation and a Day et Godspeed on the devil’s thunder.
Si j’ai étalé divers références de la dernière décennie c’est parce qu’il faut être conscient que Cradle of Filth a montré au fil des années une palette de couleur différente d’album en album et qu’il faudra se montrer ouvert d’esprit pour accepter autre chose que du Black Metal Symphonique. La pochette annonce d’ailleurs la sienne, cuir, chrome and heavy metal !
Cet effet n’arrive pas de suite. L’album s’ouvre d’abord sur intro instrumentale bien à l’ancienne avant de nous mettre en pleine tronche avec une large panoplie d’effets de style accumulés au fil des années : blast beats, riff death simplifiés, des murmures, des accompagnements symphoniques avec ou sans chœurs et forcément, comme on pouvait le sentir, des riff trash/hard/heavy/whatever à souhaits. D’ailleurs l’intro de « For your vulgar delectation » démarre limite comme un morceau de Chrome Division, genre enfilez vos motos et vos femmes and let’s rock ! A cet effet vient s’ajouter des ruptures plus calmes complètement à l’opposé sur lesquelles on reconnait le cachet du doom-death ce qui apporte plus de complexité à l’ensemble.
Tous ces mélanges sont très difficiles à digérer et toutes ces ruptures vont appuyer la sensation de vertige. Heureusement a été calée en plein milieu de l’album un bon morceau à l’ancienne, la star principale du bestiaire horrifique : la « Manticore ». Riff tantôt bien lourd tantôt bien crade, voix qui grimpe dans les aigues, c’est sale, c’est pernicieux, c’est majestueux, c’est mélodique. Après plusieurs écoute, ce sera certainement le morceau le mieux réussi de l’album.
Pour marquer la première écoute, il faudra compter « Frost on her Pillow » et sa véritable fracture avec l’univers black metal conventionnel. Le tempo, fortement ralenti, crée l’espace le plus propice pour le morceau le plus mélodique de la carrière de Cradle of Filth. Si l’ambiance, la voix et les riffs guitares persistent, une seule guitare va littéralement modifier le registre musical avec des mélodies portées sur les registres propres à Paradise Lost et Amon Amarth, vous ais-je déjà parlé du cachet doom-death ? Et bien rajoutez-y une bonne dose d’Headbang !
L’album reprend ensuite les thèmes de la première partie et donnent exactement le même fil à retordre à la première écoute. Un feu d’artifice haut en couleurs bien à l’opposé des classiques du genre. Et c’est cet opposé qu’il manque ! L’appui symphonique ou lyrique, quand il n’est pas raté, comme l’introduction ridicule de « Huge Onyx wings behind despair », est tout simplement absent, inconstant et manque cruellement de puissance. Damnation and a Day, tu me manques. La dissonance, clé de voûte du registre black metal, ne vient pas non plus compenser cette partie et ce qui aurait du être poignant et vicieux, devient juste brutal et un peu fadasse.
Dani Filth peut parler de « New Wave of British Black Metal ». Le groupe a effectivement quelque chose d’extraordinaire en main qui va donner un nouveau souffle à sa carrière. Cette nouvelle complexité dans le mélange de registres donne un vrai intérêt à l’écoute répétée de Manticore and other horrors. Mais à trop se laisser dominer par l’énergie du Heavy Metal, il manque un gros tampon « Made with Filth », ce vice qui a marqué Midian, Damnation and a Day et Godspeed on the devil’s thunder.
Critique : Weska
Note : 7/10
Site du groupe : Site de Cradle Of Flith
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