Chronique

INBORN SUFFERING - REGRESSION TO NOTHINGNESS / SOLITUDE PRODUCTION 2012

Encore des français ! Caché bien au fond des tiroirs du mag, on avait Inborn Suffering qui a mis 6 ans pour sortir Regression To Nothingness. Avec une ambiance aussi sinistre, empreinte de destruction, vous aurez deviné le registre : Doom metal.

Vous n’êtes donc pas ici dans une musique qui va vous communiquer de l’énergie, une musique qui vous fera sauter dans tous les sens, une musique que vous aurez envie de voir en concert. Ce qui va compter c’est l’immersion dans une atmosphère morbide, tout dans la lenteur, et de glisser progressivement dans un rêve apocalyptique.

Pour arriver à cela il faudra compter sur une voix qui se déchire complètement, une voix haut de gamme au grunt incroyable, qui saura aussi être envoutante sur des passages poétiques dictés. Deux guitares vont pouvoir, sans masquer la basse, créer une atmosphère formidable et des passages plus Doom/Death tantôt lancinant, tantôt punchy. Car si le premier titre vous enfonce dans le canapé, « Born Guilty » vous remet aussitôt dans un climat de destruction qui s’accorde très bien avec le thème de la culpabilité. Le clavier est également présent et s’avère un excellent soutien malgré un certain manque de qualité dans la production, ce qui est bien là le seul manque de l’album.

S’il y avait un titre dont il faudrait parler en particulier, c’est « Apotheosis ». En plein milieu de l’album, il tient en haleine pendant plus de 13 minutes avec toutes les formules mise en avant par le groupe. Poésie lugubre avec effet d’écho, double pédale pour redonner du tonus, guitares sombres et lancinantes pour au contraire replonger dans les ténèbres. La composition repose vraiment sur les bases de la musique classique qui dans la lenteur, nous prépare à une apothéose, un bouquet puissant et violent, imprégné de ce que l’artiste possède à l’intérieur. Un grand moment qui méritera bien d’être suivi du morceau le plus court de l’album « Another World » avec six minutes de Death/Doom bien énervé. C’est généralement celui-ci qui réveille

Regression To Nothingness est une vraie leçon de Doom Metal. Magnifique, est un terme qui reviendra souvent dans votre esprit pour qualifier cette haute maîtrise de ce genre marginal et irreproductible sur scène. Ce climat mélancolique imprégné de souffrance et de pulsion de mort a un réel pouvoir de nettoyer l’esprit de toutes ces vibrations négatives. Le zen n’est pas la seule voit vers la sérénité, il y a aussi Inborn Suffering !

Tracklist : Slumber Asylum / Born Guilty / Grey Eden / Apotheosis / Another World / Regression To Nothingness / Self Contempt King
 
Critique : Weska
Note : 8.5/10
Site du groupe : Site de Inborn Suffering
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