Chronique

THE AMENTA - FLESH IS HEIR / Listenable Records 2013

Complètement à l'opposé du dernier Tormented qui sortira également chez Listenable records, le groupe australien The Amenta propose un Death Metal beaucoup plus torturé et beaucoup plus complexe. Autant vous dire qu'on sort complètement des sentiers battus.

"Flesh is Heir" ouvre le bal sanglant et c'est le mot masterpiece qui me vient immédiatement à la bouche. Le riff d'entrée mets direct dans une ambiance de mort imminente, avec un flot de batterie très Fear Factory. Moment de silence, bourrages aux effets d'une efficacité terrible avant de se faire matraquer par un blast beat qui va bien. La voix est dans le ton, bien énervé, pas trop grave et pas trop aigu, qui va bien quoi. Le côté Avant-garde est extrêmement marqué ce qui ne manque pas de donner comme un touche progressive au morceau.

"Ego Ergo Sum" est agité par une dominante industrielle sur un mid-tempo majestueux. Les ambiances et les effets sont à nouveau très présents et appuient un son puissant et burné. La structure du morceau est encore une fois très fouillée même si à côté les riffs de guitare sont sans plus. L'atmosphère, la voix et la rythmique font la différence.

"Teeth" est un morceau death moderne puissant, avec un appui massif de la double pédale. La structure du morceau et l'effet de la guitare font particulièrement penser à du Gojira avec une matraque industrielle en plus.

Je ne vous le cache pas "A Womb Tone" tombe à pic. J'ai les oreilles qui sifflent, j'en ai pris plein les dents et il ne me reste plus qu'une "tooth", alors un moment de pause est le bien venu. Atmosphérique, un couillon qui s'agite avec des chaîne, un roulement de tambour. On boit un coup et on repars.

"Obliterate's Prayer" est un morceau plus lent dans un metal moderne, hybride industriel/death pendant 2 minutes avant de ressortir un gros matraquage à la double pédale et un mid-tempo qui colle au palais. Encore une fois le travail rythmique et structurel garantie le maximum d'effet. Le refrain est un peu moins réussit, mais passe beaucoup mieux après plusieurs écoute.

"Sewer" malgré ces quelques décélérations est un morceau barje et violent, une grosse douche froide quand vous êtes énervé. "The Argument" est plus nuancé et alterne atmosphère mordante avec un assaut batterie/guitare tout simplement monstrueux pour ensuite repartir sur des bases à nouveau industrielle pour alourdir le morceau, mais l'allégé de ce côté death survolté. La structure du morceau est encore à mettre en avant tellement les phases sont nombreuses, magnifiquement enchaînées.

"Cell" est le morceau de la salvation. Petit flow boite à rythme, genre interlude, quelques guitares à disto pour rappeler qu'on est pas là pour enfiler des perles, mais globalement le morceau se veut très atmosphérique et très simple. Un vrai effet tampon pour encaisser toute cette puissance dont on est assailli. Cette pause dure 4:45 et c'était amplement mérite.

Et puis, c'est pas comme si on se mangeait dans la foulée "Disintegrate" dont le titre parle pour lui même. Tu prend ta dose de fear factory version death metal technique et tu la boucle. D'ailleurs ça mérite à nouveau une pause, mais là une vraie pause avec "A Palimpesest". Un calme Electro comme on les aime. Dommage que cela soit suivi d'une fin en queue de poisson avec le morceau le moins réussit de l'album "Tabula Rasa" qui tarde à monter en puissance et qui se trouve esseulé dans la tracklist. Dommage.

Conclusion : Pour faire simple, Flesh is heir n'est pas à mettre entre toutes les mains. Il s'agit avant tout d'un metal extrême expérimental surpuissant mêlant essentiellement le metal industriel et le death metal moderne très orienté sur le travail autour de la batterie et de la structure des morceaux. Le point moteur de The Amenta sont la brutalité et une atmosphère chaotique dont le paradoxe contribue à créer un album riche, puissant et à réécouter plusieurs fois. Une excellente leçon de metal moderne.
 
Critique : Weska
Note : 9/10
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