Chronique

SOILWORK - THE LIVING INFINITE / Nuclear Blast 2013

Soilwork est certainement le groupe qui de l'extérieur donne l'impression de continuellement se chercher. Aucun des albums n'est produit de la même façon depuis Figure Number Five. C'est ainsi qu'il aura fallut un gros travail sur la production et le retour de Peter Witchers pour poser The Panic Broadcast qui s'inscrit dans ce que les suédois ont fait de mieux depuis Predator's Portrait. Witchers reparti (encore), c'est sans ses guitaristes d'origine que Björn Strid et sa bande se sont lancé tout schuss dans le projet ambitieux du double album.

La bonne nouvelle c'est que l'esprit du groupe reste intact et que l'album restitue la même qualité sonore que son prédécesseur. La voix de Björn Strid n'a jamais aussi bien rendu sur un CD et le travail de composition à la batterie de Dirk Verbeuren est tout simplement monstrueux, même si parfois un peu trop exhubérant. Reste nos deux nouveaux guitaristes dont Sylvain Coudret (cocorico !) qui nous pond du Peter Witchers revisité à sa sauce personnelle.

Cela donne des morceaux ultra puissant comme "Spectrum Eternity" qui ouvre le CD1 sur un festival de vitesse et de puissance. Le pre-refrain est splendide avec un shred de guitare sur lequel Björn Strid et Ola Flink proposent un contraste growl aigue/grave abyssal terriblement accrocheur. Le refrain, le pont et les solis de guitare sont une fenêtre ouverture sur le paradis.

Cette volonté d'accroche est présente sur tout l'album avec l'alternance chant growl/chant clair qui tient parfois de la systématique. Alors, à la première écoute on peut crier contre la facilité mais le travail ryhmique, mélodique et vocal est colossal. C'est ainsi qu'on se retrouve avec "Tongue" qui ne vous sortira plus de la tête jusqu'à la fin de vos jours, même 7 ans plus tard alors que je corrige un peu ma propre notation de cet album.

Trop moderne ? Ok, Soilwork refait dans le classique. Guitare sèche pour le style early mélodic death qui était celui d'In Flames et on part pour "The Living Infinite Part I" qui reprend le mid-tempo de l'album The Panic Broadcast dans un morceau très mélodique et typique de cet album. Et puisqu'on parle de guitare sèche, abordons le complètement nouveau avec "Vesta", le genre de morceau jamais composé dans l'histoire de Soilwork qui sort de son registre pour proposer un titre multi-influence : simili-prog/atmo, trash vindicatif et refrain limite pop.


La variété des composition ou l'alternance des genres dans la tracklist est vraiment caractéristique de cet album. Sur le CD2, on se retrouve vite confronté à "Long Live The Misanthrope" qui propose ces contrastes dans le même titre. C'est un monstre de Death Melodique, riche et puissant. Le chant qui est au départ déroutant, passe ensuite par toutes les phases. Tout est réussi pour avoir un son puissant et mélodique avec un refrain bien calé dont on se souvient.

Si le travail sur les riffs est énorme, il est toutefois nuancé sur quelques morceaux comme sur le single "Rise Above The Sentiment" inspiré du death d'Amon Amarth, plus simple, plus linéaire mais avec encore une fois un refrain pop à chanter tous les matins sous la douche.

En restant fidèle à ses bases, Soilwork a tenté de très nombreuses expérimentations dans cet album dont "Parasite Blues" qui est un autre monstre ce de double album un breakdown qui casse dans les dents. Celle-ci est évidente, mais d'autres cohabitent assez étrangement avec le death mélo et punchy qui caractérise les titres les plus accrocheurs.

Conclusion : Le défi du double album est une réussite car on y découvre un Soilwork presque avant-gardiste tant il parvient à garder un équilibre en la douceur et la brutalité à laquelle il n'a sacrifié que peu de concessions. Tout n'est pas parfait car l'écoute n'est toujours simple, notamment pour les titres les plus expérimentaux, mais on peut dire Mission accomplie. Ils ont écrit un Chef d'Oeuvre du Metal.
 
Critique : Weska
Note : 8/10
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