Chronique
AMON AMARTH - DECEIVER OF THE GODS / Metalblade records 2013
S’il y a bien un groupe décidé à ne pas changer de formule, c’est bien Amon Amarth. Le quintet suédois doit sa percée dans la sphère métal grâce à sa mise en scène de la culture Viking, et une musique Death Métal ultra-simplifiée, mélodique et particulièrement accrocheuse.
L’apogée de leur carrière est sans aucun doute Twilight of the Thunder God qui signe le début de ce qui est aujourd’hui une trilogie. C’est en effet à ce moment là que le groupe décide d’utiliser des kenning, expression métaphorique pour désigner les dieux. Dédié à Thor, cet album est suivi de Destroyer of the Universe, renommé Surtur Rising pour une question marketing (faut pas se foutre de ma gueule), centré sur Surt. Aujourd’hui, le huitième album du groupe Deceiver of the Gods est dédié à Loki et mérite de devoir parler sur les deux tableaux : myhthologie et musique.
Car ce personnage central de la mythologie nordique a déjà laissé plusieurs fois son empreinte dans la discographie du groupe et sera plusieurs fois décrit dans cet album. Mais la formule restera également inchangée dans l’écriture et hors de question de soumettre la sélection des titres à un album-concept, une histoire bien ficelée.
C’est donc une fois de plus de façon totalement spontanée que le groupe a composé ses titres. L’inspiration du jour est une musique beaucoup plus calibré pour la scène avec un fort appui mélodique tout droit venu du Heavy Metal et du Trash Metal. Deceiver of the god, le portait de notre bouffon des dieux, en est le parfait exemple avec une mélodie simplissime et prenante combiné avec un riff Trash très oldschool qui rappelle inévitablement Slayer. Comme toujours, le refrain est fait pour être chanté par le public et le texte se veut complètement fidèle au personnage central. Un des morceaux les plus catchy de leur carrière.
Sans transition, on en vient directement à la mort de Loki avec As Loke Falls relatant une des batailles finales lors du Ragnarök, celle où l’armée de notre sombre héro se frotte à celle d’Heimdall, gardien du Bifrost, aux portes du Valhallah. C’est dans une ambiance très Heavy que nous assistons à une déclinaison très intelligente de deux mélodies, une version lente et mélancholique, et une version en tapping épique au plus haut point. Le groupe sort ainsi sa formule sans refrain afin de laisser libre court à la mélodie des guitares qui vont jusqu’à aller copier le jeu à double guitare d’Iron Maiden.
Vient ensuite un nouveau kenning avec Father of the Wolf, pour un portrait de Fenrir largement moins bestial que le titre « A beast am I » de l’album précédent. Enfin, bien que le texte soit poétique est imagée, le patron de l’enfer dévore quand même le cœur de Gullweig… mais si ! la morue dont la mort déclenche le « War of the god » dans Surtur Rising! Bref, celui qui doit manger Odin tout cru a quand même droit à un refrain d’une lourdeur à faire rugir :
"Serpent’s kin, Born of Sin, Dark Winthin, Father of The Wolf."
Une façon aussi de rappeler qu’il est le frère de Jorgumandr, le serpent qui affronte Thor dans Twilight of the Thunder God, et le fils de Loki.
D'ailleurs, comment Loki peut enfanter un loup et un serpent ? La réponse est simple, c’est un Shape Shifter. Voici un morceau qui signe la dernière apparition de Loki pour un portrait qui évoque son pouvoir de change-forme qui permet de faire les 400 coups dans les mythes. Il s’agit du deuxième morceau le plus marquant de l’album avec une mélodie impeccable et un texte parfait. Un bémol tout de même, Amon Amarth cumule deux effets de style que je déteste : pas d’intro du tout et la répétition du refrain dans le final, une quinte, tierce, sixte plus aigue. Mais bon, quand c’est annoncé par : "The universe shall bleed and burn" on ne peut que beugler comme un âne un des refrains les plus fabuleux de leur discographie.
Nous quittons un peu la mythologie nordique pour des thèmes plus guerriers et qui reprennent les valeurs du groupe : courage, et protection de ceux qui nous sont cher. Under siege propose un morceau plus rétro, limite début de carrière. Car bien que le riff d’entrée soit bien lourd, le groupe nous fait entrée dans une atmosphère mi-agressive, mi-mélancholique tout en conservant un tempo soutenu. Après un Blood eagle d'un Trash/Heavy bestial peignant un guerrier assoiffé de vengeance, on découvre « We shall destroy » qui est en quelque sorte la réponse à Under Siège. Des guerriers qui se serre les coudent pour la victoire ; voilà qui résume le texte.
« Hel », le royaume des morts dans la mythologique nordique, on y revient, est enfin le navet tant attendu, l’exception qui confirme la règle… ou pas. Mais il est vrai que le morceau propose enfin autre chose. Avec un son alourdi, le groupe s'est lancé dans un heavy métal un peu doom, très bizarre. Par accentué l'effet glauque le chant de Yohan Egg est doublé par Eddie Marcolin, ex-chanteur de Candlemass. A écouter plusieurs fois, ou à sauter systématiquement, cela dépend de votre ouverture d’esprit.
Il sera déjà moins compliqué de dompter Coming of the tide qui pousse le vice mélodique à son paroxysme (par les météores de pégase !) avec un solo qui va bien. Encore un morceau accrocheur qui sortira plus de la tête !
Enfin, le final Warriors of the North pose ses burnes du long de ces 8minutes 12. Il est certainement le morceau le plus intéressant de l’album car son architecture sort du schéma habituel et montre encore une fois de nombreuse signature mélancho-mélodique de la période Versus The World/Fate of Norns.
Conclusion : Amon Amarth a amélioré ces formules qui avaient laissé un côté très fade à Surtur Rising et donne envie de s'attarder sur chaque morceau. Il n’y a rien dans la conception de cet album avec un croisement entre le registre Heavy/Trash ultra-mélodique avec leur Death Mélodique des albums bien antérieurs ; et puis même deux prises de risques sur Hel et Warrios of the north.
Après l’extase, ne demeure que la frustration de voir un univers si riche se développer sans qu’il y ait une véritable histoire à raconter.
Tracklisting :
1)Deceiver of the Gods
2)As Loke falls
3)Father of the wolf
4)Shape shifter
5)Under siege
6)Blood eagle
7)We shall destroy
8)Hel
9)Coming of the tide
10)Warriors of the North
L’apogée de leur carrière est sans aucun doute Twilight of the Thunder God qui signe le début de ce qui est aujourd’hui une trilogie. C’est en effet à ce moment là que le groupe décide d’utiliser des kenning, expression métaphorique pour désigner les dieux. Dédié à Thor, cet album est suivi de Destroyer of the Universe, renommé Surtur Rising pour une question marketing (faut pas se foutre de ma gueule), centré sur Surt. Aujourd’hui, le huitième album du groupe Deceiver of the Gods est dédié à Loki et mérite de devoir parler sur les deux tableaux : myhthologie et musique.
Car ce personnage central de la mythologie nordique a déjà laissé plusieurs fois son empreinte dans la discographie du groupe et sera plusieurs fois décrit dans cet album. Mais la formule restera également inchangée dans l’écriture et hors de question de soumettre la sélection des titres à un album-concept, une histoire bien ficelée.
C’est donc une fois de plus de façon totalement spontanée que le groupe a composé ses titres. L’inspiration du jour est une musique beaucoup plus calibré pour la scène avec un fort appui mélodique tout droit venu du Heavy Metal et du Trash Metal. Deceiver of the god, le portait de notre bouffon des dieux, en est le parfait exemple avec une mélodie simplissime et prenante combiné avec un riff Trash très oldschool qui rappelle inévitablement Slayer. Comme toujours, le refrain est fait pour être chanté par le public et le texte se veut complètement fidèle au personnage central. Un des morceaux les plus catchy de leur carrière.
Sans transition, on en vient directement à la mort de Loki avec As Loke Falls relatant une des batailles finales lors du Ragnarök, celle où l’armée de notre sombre héro se frotte à celle d’Heimdall, gardien du Bifrost, aux portes du Valhallah. C’est dans une ambiance très Heavy que nous assistons à une déclinaison très intelligente de deux mélodies, une version lente et mélancholique, et une version en tapping épique au plus haut point. Le groupe sort ainsi sa formule sans refrain afin de laisser libre court à la mélodie des guitares qui vont jusqu’à aller copier le jeu à double guitare d’Iron Maiden.
Vient ensuite un nouveau kenning avec Father of the Wolf, pour un portrait de Fenrir largement moins bestial que le titre « A beast am I » de l’album précédent. Enfin, bien que le texte soit poétique est imagée, le patron de l’enfer dévore quand même le cœur de Gullweig… mais si ! la morue dont la mort déclenche le « War of the god » dans Surtur Rising! Bref, celui qui doit manger Odin tout cru a quand même droit à un refrain d’une lourdeur à faire rugir :
"Serpent’s kin, Born of Sin, Dark Winthin, Father of The Wolf."
Une façon aussi de rappeler qu’il est le frère de Jorgumandr, le serpent qui affronte Thor dans Twilight of the Thunder God, et le fils de Loki.
D'ailleurs, comment Loki peut enfanter un loup et un serpent ? La réponse est simple, c’est un Shape Shifter. Voici un morceau qui signe la dernière apparition de Loki pour un portrait qui évoque son pouvoir de change-forme qui permet de faire les 400 coups dans les mythes. Il s’agit du deuxième morceau le plus marquant de l’album avec une mélodie impeccable et un texte parfait. Un bémol tout de même, Amon Amarth cumule deux effets de style que je déteste : pas d’intro du tout et la répétition du refrain dans le final, une quinte, tierce, sixte plus aigue. Mais bon, quand c’est annoncé par : "The universe shall bleed and burn" on ne peut que beugler comme un âne un des refrains les plus fabuleux de leur discographie.
Nous quittons un peu la mythologie nordique pour des thèmes plus guerriers et qui reprennent les valeurs du groupe : courage, et protection de ceux qui nous sont cher. Under siege propose un morceau plus rétro, limite début de carrière. Car bien que le riff d’entrée soit bien lourd, le groupe nous fait entrée dans une atmosphère mi-agressive, mi-mélancholique tout en conservant un tempo soutenu. Après un Blood eagle d'un Trash/Heavy bestial peignant un guerrier assoiffé de vengeance, on découvre « We shall destroy » qui est en quelque sorte la réponse à Under Siège. Des guerriers qui se serre les coudent pour la victoire ; voilà qui résume le texte.
« Hel », le royaume des morts dans la mythologique nordique, on y revient, est enfin le navet tant attendu, l’exception qui confirme la règle… ou pas. Mais il est vrai que le morceau propose enfin autre chose. Avec un son alourdi, le groupe s'est lancé dans un heavy métal un peu doom, très bizarre. Par accentué l'effet glauque le chant de Yohan Egg est doublé par Eddie Marcolin, ex-chanteur de Candlemass. A écouter plusieurs fois, ou à sauter systématiquement, cela dépend de votre ouverture d’esprit.
Il sera déjà moins compliqué de dompter Coming of the tide qui pousse le vice mélodique à son paroxysme (par les météores de pégase !) avec un solo qui va bien. Encore un morceau accrocheur qui sortira plus de la tête !
Enfin, le final Warriors of the North pose ses burnes du long de ces 8minutes 12. Il est certainement le morceau le plus intéressant de l’album car son architecture sort du schéma habituel et montre encore une fois de nombreuse signature mélancho-mélodique de la période Versus The World/Fate of Norns.
Conclusion : Amon Amarth a amélioré ces formules qui avaient laissé un côté très fade à Surtur Rising et donne envie de s'attarder sur chaque morceau. Il n’y a rien dans la conception de cet album avec un croisement entre le registre Heavy/Trash ultra-mélodique avec leur Death Mélodique des albums bien antérieurs ; et puis même deux prises de risques sur Hel et Warrios of the north.
Après l’extase, ne demeure que la frustration de voir un univers si riche se développer sans qu’il y ait une véritable histoire à raconter.
Tracklisting :
1)Deceiver of the Gods
2)As Loke falls
3)Father of the wolf
4)Shape shifter
5)Under siege
6)Blood eagle
7)We shall destroy
8)Hel
9)Coming of the tide
10)Warriors of the North
Critique : Weska
Note : 9/10
Site du groupe : Site du groupe
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