Chronique

ENDSTILLE - KAPITULATION 2013 / Season of Mist 2013

Voilà un groupe qui aime gratter. 8ème galette en 13 ans d'existence, sans compter les 2 demo pour démarrer. Pour autant ces allemands restent coincés dans leur carrière, entre les icones du black metal et les anonymes de l'underground. Il y a pourtant une marque de fabrique et une signature qui pourrait faire führer : une musique froide et simple, extrêmement entêtante et linéaire. Tout ceci orchestré sur fond d'horreur militaire, en particulier la période IIIe Reich ; un traumatisme qui laisse des traces.

Par sa pochette orienté affiche de propagande, mais faut le dire surtout ses textes, Kapitulation 2013 s'attaque en particulier avec le choc front allemand/front russe, les carnages débiles, la corruption des pouvoirs politiques, au final tout ce qui attise la haine, y compris de l'Abbé Pierre. Alors oui, on ne cherche pas forcément l'univers d'un groupe quand on s'attaque à une musique cathartique, mais autant vous prévenir qu'il y a certains samples qui vous mettront clairement dans le bain, et qu'il n'y a pas vraiment d'idéologie politique là dedans, seulement l'idée de mettre en avant toutes les horreurs commises au nom du Reich, de la démocratie communiste et autres idéologies imposées.

Mais parlons musique. Endstille n'a pas changé de fusil d'épaule et il ne sera donc nullement nécessaire de présenter cet album aux fans. L'album n'est pas pour autant dénué d'intérêt car il est globalement très très très bien mené en terme de production et de "contenu".

En commençant par "Aborted", le groupe met direct le pied dans le plat avec un grand classique du black metal. Froid, répétitif et minimaliste et très imprégné des influences scandinaves de la fin des années 90. Pour faire une analogie, on y trouve les éléments de base du black métal allemand, combiné à du Amon Amarth début de carrière grâce à une certaine mélancholie dans la musique. Rudement efficace !

Le groupe revient sur ses grands classiques avec "The refined nation". Le chant est dégueulasse, malsain et hargneux, la batterie martèle tantôt en black metal, tantôt en punk hardcore. Alternant les plaisirs, "Reich an Jugend" reprenant les bases du premiers morceau et "Sick heil" revient au style hybride du second morceau, dont j'aurais aimé avoir les paroles tant le chant développé une aggressivité accrue ici.

En plein milieu de l'album, Endstille rend hommage à Sodom en reprenant le titre "Blasphemer". Un titre hautement primitif très largement orienté trash joué à aute vitesse. Efficace et direct, c'est Blasphemer que j'préfère... Bref !

La deuxième moitié de l'album contient deux morceaux singulier. "Nostalagia", pour le premier, semble tout droit sorti de l'univers d'un Cradle, non corrompu par le succès, tant la présence de punk est maîtrisé. "Stalin note" exacerbe en revanche le mode black-metal avec des sons de guitares et un chant plus dégueulasses que jamais dans cet album. Au comble du malsain.

Conclusion :
Endstille produit un black metal qu'il est au moins important d'avoir écouté une fois. Kapitulation 2013 maîtrise pleinement la frontière entre brutalité et écoutabilité, entre rythme accrocheur et rythme lancinant et hypnotique. A mon avis un must-have dans la bibliothèque cette année pour compléter votre panoplie de métal extrême.

Tracklisting :
1) Aborted
2) The refined nation
3) Reich an Jugend
4) Sick heil
5) Blasphemer (Sodom cover)
6) Monotonus 2013
7) Nostalgia
8) Stalin note
9) KDF 511
10) Endstille (Abschied)
 
Critique : Weska
Note : 7.5/10
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