Chronique

ARKONA - YAV / Napalm records 2014

Après un très bon « Slovo » en 2011 et le très réussi gros live « Decade of Glory », ARKONA revient avec un nouvel album studio, fier de pouvoir montrer leur maturité acquise. Après un rapide écoute, l’album semble très compliqué… Réécoutons ce « Yav », à la pochette magnifique soit dit en passant.

On commence avec un long pavé de neuf minutes : « Zarozhdenie » qui met du temps à se lancer après une intro un peu psychédélique, entre shamanisme et électro. Le riff qui vient est assez lourd et met bien dans l’ambiance, le murmure de Masha pose l’ambiance, on dirait qu’on est dans du folk prog. Du coup c’est pas bon. C’est lent, mou, bon y’a de belles mélodies ci et là mais c’est long, changements trop radicaux, donc bref pas top.
Démarrage plus brutal sur « Na strazhe Novyh Let » avec un bon gros blast des familles et le chant de Masha en demi-teinte. Déjà elle doit oublier à jamais le chant black, elle n’a pas la condition. Autant le pseudo grunt habituel passe mais là non. Le chant clair par contre est toujours beau, prenant. On trouve quand même (par moments) de très bons passages folks justes AWESOME !!
« Serbia » et ses chœurs religieux calme la donne le temps de souffler un peu au début. Les riffs sont complexes, on ne peut pas en vouloir au groupe d’innover. Mais le morceau au final manque d’accroche, terriblement. Pour « Zov pustyh dereven » ça part plus calme avec une intro acoustique qui me rappelle un peu le « Welcome Home (Sanitarium) » de Metallica. Le morceau au départ n’a ni queue ni tête, Du cool, du blast, du pop, trop d’un coup, un vrai capharnaüm.
Il semble qu’on retrouve l’Arkona classique sur « Gorod snov », morceau plus court, plus « simple » mais plus mélodieux pour autant. « Ved’ma » pareil, pas mélodieux, du blast bourrin, Masha hors de ses habitudes mais sans impact. On dirait du black à chant féminin.
« Shado indigo » possède une intro piano magnifique. J’aime vraiment, c’est magique. Le riff part bien mais le morceau ne suit pas… C’est chaotique, et seul le break folk apporte un petit intérêt…
« Jav », après une minute de monologue se lance, posé, solennel, lent. On sent encore une forte influence du clavier, et ce chant plus guttural que jamais. Le milieu de la chanson est plus plaisant, plus classique, mais franchement mieux ! Certains passages durent un peu, et on arrive à un pavé de 14 minutes mais avec une certaine cohérence.
L’intro acoustique de « V ob'jat'jah kramoly » par bien mais alors le morceau true black progressif j’ai l’impression qu’on me fait une blague. Ça changera un peu en milieu de chanson mais ce murmure guttural black ça casse tout !

Bon euh… un mot pour la fin ? Déçu ! Je sais qu’un groupe doit évoluer, innover, mais là j’ai l’impression de revoir le « Unia » de Sonata Arctica : Virage ? OK ! Innovation ? OK ! Impact ? ZERO ! Il n’y a pas de mélodies accrocheuses, même le folk est presque délaissé !! Un album de prog folk hyper mélodieux m’aurait plus, mais là trop d’un coup ! On passe d’un folk guerrier festif racé et unique (oui personne ne fait ce folk mieux qu’Arkona) à un black prog à tendance folk. Donc la moyenne pour la prise de risque et les couilles d’avoir fait SI différent. L’attente au tournant pour le prochain album. Bon je vais me réécouter le double live moi !
 
Critique : SBM
Note : 5/10
Site du groupe : Site Officiel
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