Chronique

PARADISE LOST - THE PLAGUE WITHIN / Century media 2015

Paradise Lost est un groupe accompli, porteur d'un doom multiface depuis 25 ans. Né d'une inspiration death, une décennie s'écoule avant que le virage electro/pop pris sur Host n'aboutisse à In Requiem, l'album qui a redéfini le doom/death gothique et repositionné les britanniques dans les charts. Mais après avoir engendré comme une trilogie conclue par Tragic Idol, il était grand temps que le quintet amène quelque chose de nouveau. C'est précisément ce qui nous attend avec The Plague Within qui arbore la pochette la plus lugubre de toute l'histoire du groupe, ça donne le ton !

Une voix pour les dominer toutes
Premier titre et support de promotion, No hope in sight pourrait suffire pour résumer le nouveau visage de Paradise Lost. Nick Holmes y dévoile un growl profond et guttural, qui ramène aux origines du groupe, Lost Paradise sorti en 1990. Cependant à 44 ans, le frontman porte une voix bien plus grasse, extrêmement posée, qui résonne dans les tripes et donne tout son relief à l'album. L'exercice poussé à l'extrême donne des frissons sur Beneath broken earth, qui combine un riff lent façon funeral doom, avec les codes propres au groupe. La plus grosse surprise de cet album.

D'ailleurs, Nick Holmes conserve l'empreinte vocale acquise dans sa carrière. Sa voix claire apporte un parfait contraste en face du growl comme dans l'excellent Victim of the past et soulève toutes les émotions transmises par la composition. Pour les fans de la période récentes, le chant éraillé et rocailleux est un peu plus rare, mais trouve parfaitement sa place sur Punishment throught time.

Au-delà des frontières du doom
La production suit le même chemin que la voix. La marque de fabrique Paradise Lost est partout, mais les sonorités sont plus graves, plus appuyées avec une présence bien plus nette du synthé qui ajoute son lot de nuance dans la composition.

La cerise sur le gâteau c'est d'arriver à ce résultat en piochant dans de nombreux registre différents. Martial et entraînant, Terminal ressemble à du Amon Amarth début de carrière, tandis que Flesh from bone exulte un death métal primitif magistralement bien orchestré. Je pourrais tout aussi bien parler de Cry out tout droit sorti d'une face B d'Iron Maiden période Di'Anno. Une comparaison sied bien à l'album le plus Heavy de la carrière du groupe, doté de solis soignées et envoutants.

Malgré son affiche monochromatique, cet album est très riche et plein d'émotions. Je resterai personnellement sous le charme de An eternity of lies. Orchestration, travail impressionnant sur les choeurs et la voix claire et voluptueuse de Nick Holmes en font un pur moment de bonheur. Reste les textes, dont l'abstraction donne du temps agréable à passer sur le livret...

Conclusion : Paradise Lost a réussi le virage le plus réussi de sa carrière. Un véritable tour de force qui fout en l'air l'étiquette de groupe commercial. The plague within n'est ni plus ni moins que le meilleur album gothique de cette dernière décennie. Plus sombre, plus lourd, plus dur et à ma grande surprise, le plus inspiré. Mes respects, chapeau bas !

Tracklisting :
1.No Hope in Sight
2.Terminal
3.An Eternity of Lies
4.Punishment Through Time
5.Beneath Broken Earth
6.Sacrifice the Flame
7.Victim of the Past
8.Flesh from Bone
9.Cry Out
10.Return to the Sun



 
Critique : Weska
Note : 10/10
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