Chronique

DREAM THEATER - THE ASTONISHING / Roadrunner 2016

Le plus grand groupe de prog revient en ce début d'année avec un sacré pavé, un opéra rock, sur une histoire futuriste composée entièrement par un John Petrucci qui prend de plus en plus de place à la tête du combos. Alors nous voici parti pour un long moment de musique qui j'espère marquera de son empreinte notre musique préférée !! Attention très gros pavé à venir !!!!

Aller on se plonge corps et âme dans cette histoire avec une intro « Descent of the nomacs » très mécanique et en plein rapport avec l'histoire, qui rapidement nous offre « Dystopian overture » et ses chœurs majestueux qui rappellent les derniers travaux de Devin Townsend (Z2). Musicalement on reste dans du DT habituel sans grande surprise. Par contre j'en parle maintenant comme ça c'est fait, le son et jeu de batterie de Mike Mangini est beaucoup trop froid et mécanique de plus mis trop en avant il gâche le plaisir !
Après cette intro instrumentale place à « The gift of music » qui permet de voir le grand acteur de cet opus en action, James Labrie, qui incarne ici tous les personnages de ce concept !!!! Un boulot colossal réalisé avec une maestria et un brio surnaturels !!! Un premier titre plutôt old scholl et varié avec sa chorale gospel très réussie. Un début fort rassurant. « The answer » est le premier interlude de l'album, tout en retenue et acoustique qui nous berce avec nostalgie, grâce à un James Labrie sublime. Juste magnifique.
Il permet de nous projeter sur « A better life » bien plus sombre avec ses marches militaires en intro. Heavy et lugubre il conte cette histoire pas des plus réjouissante et permet d’être réellement connecté à celle ci. La grande force de cet opus est la réalisation de titres prog courts (on dépassera rarement les 6 minutes) mais qui changent sans arrêt. On poursuit avec du théâtral glauque à la Queen des premiers albums avec « Lord Nafaryus » qui ne semble pas être le personnage le plus gentil de l'histoire.
Le calme revient à nous avec « A savior in the square » qui permet de souffler un peu. Celui-ci ne dure pas car la suite bien métal et lourde assombrit à nouveau le tableau porté par des vocaux habités du Canadien encore plus exceptionnel que de coutume !!!!! Que de frissons !!!! Puis le calme revient enivrer l'auditeur glacé par le spectacle qu'il vit. Et, « When your time has come » continue dans cet esprit plus soft, majoritairement en acoustique elle nous berce tendrement. Que du bonheur !
« Act of faythe » et ses orchestrations très cinématographiques apportent une autre dimension tout comme les mélodies principales qui reviennent et nous montrent qu'on a bien à faire à un opéra. Calme et sublime avec à nouveau un Labrie époustouflant de justesse qui nous touche au plus profond de nous. Retour des frissons !!
La courte « Three days » prend le relais dans une ambiance plus glauque presque d'épouvante, qui surprend et montre un visage du groupe encore inconnu !!! Une totale réussite avec ses chœurs et son esprit théâtral décalé !! Je suis soufflé !! « The hovering sojourn » est un interlude mécanique qui nous mène à « Brother, can you hear me ? » qui sent la révolte et la joie avant de nous attrister. Le combat ne fait que commencer !!!!
« A life left behind » est peut être le titre qui rappelle le plus DT. Un moment ambiant qui sent la préparation à l'offensive. Celle ci s'appelle « Ravenskill » qui malgré son début calme et enchanteur, se meut en un mid tempo bien métal porté par la guitare d'un John véritable maître d’œuvre de ce conte exquis. Mais les choses sérieuses commencent vraiment avec « Chosen » qui met en place la suite de l'histoire avec cette ballade troublante et une fois de plus touchante. Que d'émotions !!
« A tempting offer » qui s'ouvre sur une guitare rageuse sent la trahison et retrouve un état d'esprit noir qui fait froid dans le dos, la guerre n'est pas loin ! « Digital discord » nouvel interlude mécanique nous envoie sur « The X aspect » des plus émouvant qui met en valeur Jordan Rudess rarement aussi sensible au clavier.
Place au titre le plus long de l'album « A new beginning » et ses 7 minutes 41 (pour un groupe comme DT c'est court), qui retrouve enfin du rythme, du métal, mais n'oublie pas d'en mettre plein la vue !! A nouveau l'esprit de Queen résonne ici (et un peu Muse aussi). Qu'il est bon de voguer au fur et à mesure de l'histoire aux rythmes et émotions aussi diverses que possible avec autant de réussite.
Dernier titre du premier cd « The road to revolution » est une forme de conclusion à elle seule. Plutôt surprenant quand on sait encore tout le chemin qu'il nous reste à parcourir. En tout cas nos protagonistes sont prêts à en découdre pour notre plus grand plaisir ! Rendez vous au cd 2 !

On continue avec « 2285 entr'acte » qui retrouve la mélodie principale de l'album et offre une instrumentale pleine de joie qui illumine cette deuxième partie. Une sorte de medley des mélodies du premiers cd fichtrement bien foutu qui nous garde éveillés. Mais nous ne somme pas la pour rigoler et « Moment of betrayal » tient à nous le rappeler avec son métal grandiloquent, qui fleure bon la révolte et l'envie d'en découdre !
« Heaven's cove » nous guide sur des sentiers que ne renierait pas Dany Elfman, avant que n'arrive la ballade « Begin again » qui portée par un James en état de grâce refait surgir en nous des sensations presque oubliées. « The path that divides » continue sans trop secouer avec un titre qui monte en puissance puis délivre du vrai métal rentre dedans qui commençait à manquer !!! La batterie de Mike est ici à l'honneur ! Une pure réussite !
Un énième interlude « Machine chatter » arrive avec tous ses bruitages bizarroïdes avant la courte « The walking of shadow » et son riff typique. Ouf que c'est sombre et James s'époumone à s'en déchirer les cordes vocales. Et puis il y a de quoi se faire dessus mais heureusement qu’arrive « My last farewell » qui change totalement la donne avec ce début en forme de ballade mélancolique mais qui par la suite rage à fond. Un contraste entre calme et puissance maîtrisé sur le bout des doigts qui fonctionne à merveille !
Un duo Petrucci / Labrie intronise « Losing faythe » pour encore un moment intense en émotion qui laisse pas indifférent ! On reste dans le même registre le court instant d'un « Whispers on the wind » avec un piano / voix saupoudré d'orchestrations subtiles qui semble vous prendre de l'intérieur.
Malgré son aspect calme « Hymn of the thousand voices » procure cette sensation de bien être, de joie qui arrive les lendemains de deuil, ce dont on a besoin pour exister à nouveau. « Our new world » et son riff prog poursuit dans cette même intention en illuminant cet opus par des mélodies douces et épurées qui coulent en vous comme un baume apaisant après une rude bataille. Dernier interlude électro avec « Power down » qui annonce la mort des machines avant la fin « Astonishing », qui reprend le thème principal et clôt cette histoire humaine avec réussite et délicatesse. Rien à redire.

Conclusion : On peut dire qu'avec cet opéra rock DT ne nous a pas trompé et sort un véritable pavé dans la marre qui ne peut que combler ses fans et les fans de belle musique. Une œuvre magique et unique qui fait voyager dans un univers si irréel et pourtant si proche de nous. Juste impressionnant !!!!!
 
Critique : Guillaume
Note : 9.5/10
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