Chronique

JINJER - KING OF EVERYTHING / Napalm Records 2016

Fraîchement arrivés chez Napalm Records, et également fraîchement arrivé dans la sphère métal, les ukrainiens de JINJER ont bien l'intention avec leur second album, « King of Everything », de se faire un nom. Alors je vous plante le décor, le groupe est originaire d'une ville pauvre d'Ukraine, alors vous attendez pas à de la bossa nova ou du speed sympho. Non là vous allez en prendre plein la tronche !

« Prologue » sert d'intro à l'album (non sans blague!!) et je suis surpris de voir que la vocaliste, Tatiana Shmailyuk, chante en clair avec un timbre et tessiture très intéressant. La tension monte lentement entre riff lourd et guitare acoustique. Et on entre donc dans le vif su sujet avec « Captain Clock » et là c'est le chaos. Riff djent et technique, comme si Protest The Hero rencontrait The Hacktivist. La production est ultra soigné, et là je me demande comment des groupes de légende font pour avoir parfois un son pourave !! Le chant là oscille entre growl death dévastateur et clair puissant. La miss s'est y faire, pas de doute, prestation exemplaire sur tous les fronts.
Pour « Words of Wisdom », je sens du Gojira à plein nez sur la compo. Le groupe ne se contente pas de faire toujours pareil, il aime le métal point. Pas d'étiquette. Je me répète mais sur le refrain on sent vraiment un Protest The Hero et c'est bon ! Le fin est monstrueuse !  « Just Another » est plus appuyé et lent mais par contre toujours aussi brutal et technique. Le chant de Tatiana est toujours aussi bluffant. Elle se démarque des autres chanteuses qui growl. En effet ici on a une diversité vocale rare dans ce milieu, elle ne se contente pas de hurler gratuitement.
Sur l'intro du « I Speak Astronomy » le groupe fait un gros boulot ! Les slaps de Eugène Kostyuk font mouches, et le tout accompagnera un clip bien travaillé où Tatiana se féminise pour notre plus grand plaisir. Ici seul le refrain sera chanté en growl, les couplets seront clair avec cette voix toujours envoûtante et elle sera d'ailleurs bien plus cristalline sur la fin du morceau.
Bon par contre le contre coup va être violent mes cousins. Avec « Sit, Stay, Roll Over » on en prend la tronche dès la première seconde. La prod aide à décupler cette puissance. C'est énorme. Les riffs sont un poil moins techniques mais c'est efficace quand même, surtout à grand coup de blasts.
On se calme un peu avec « Under The Dome », du moins sur l'intro. Par moment ce morceau me rappelle un peu Behemoth, comme quoi quand y'a pas d'étiquette c'est pas des conneries ! Bon par contre, bien qu'admiratif de la puissance et du talent dégagé par tous les membres du groupe, je suis pas totalement dans mon élément. Après ponctuellement un morceau comme « Dip A Sail » passe crème. Ça bourrine propre, carré, ça vous renverse la tête et c'est tout ce qu'on demande !
Étrangement « Pisces » prendra un temps la forme d'une ballade très mélodieuse, envoûtante, et un chant calme et posé avec de revenir sur un son mid-tempo, lourd, brutal pour le refrain. Dans cette danse d'entités opposées, le morceau a vraiment de quoi séduire.
On termine par un morceau jazz, dominé par un groove de basse prenant. Chant clair ultra stylé de la miss. Surprenant ? Oui. Bon ? Non… Excellent !!! Ce « Beggars' Dance » est magistral.


Bon même si c'est pas totalement ma came, je dois dire que JINJER frappe très fort, à tous les niveaux ! Les compos sont très travaillées, techniques et puissantes, les ambiances changent d'un morceau à l'autre, et Tatiana fait front quel que soit le genre. Honnêtement écoutez trois morceaux au hasard vous trouverez jamais la même chose. Et franchement ça force le respect. S'ils jouent bien leurs cartes, ils iront loin… très loin !
 
Critique : SBM
Note : 8.5/10
Site du groupe : Site Officiel
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