Chronique

DIABULUS IN MUSICA - DIRGE FOR THE ARCHONS / Napalm Records 2016

Il sont de retour ! Nos voisins, espagnols donc, de DIABULUS IN MUSICA nous livrent le successeur de leur très bon opus « Argia », sortie en 2014. Pour mémoire, on a ici un métal symphonique racé , dans la veine d'un Epica avec le duo chant lyrique/chant growl. J'ai bon espoir que ce « Dirge for The Archons » soit un petit bijou.

L'intro « Battle of Atlantis » ouvre le bal, et quel bal. Un pièce magistrale. Chœurs et orchestres dignes de Two Steps from Hell. Simple mais parfait pour lancer un « Earthly Illusion » qui balance du très très lourd. La production est au poil, j'en prend plein les esgourdes !! On a même droit à un peu d'électro. Le chant de Zuberoa Aznarez est très propre, plus pop qu'opéra, sauf un peu sur le (très bon) refrain. C'est musclé et bien équilibré, j'aime ça !
On amorce un truc toujours sympho électro avec « Marble Embrace ». Bon y'a toujours ce son de guitare bien lourd et bien gras et Gorka Elso fait son apparition au growl. Le mélange, comme je disais passe toujours bien. Le chant est tout de même pas le plus inspiré du monde sur le couplet. Mais encore une fois le refrain relève un peu le niveau.
L'intro de « Invisible » (qui fait l'objet d'un clip), me donne des frissons. Magnifiquement orchestral et mélodieux, le groupe sait y faire, et ça me plaît. Le morceau est plus léger, plus aérien, riche en chœurs. « Crimson Gale » possède, encore, une intro démente, entre guitares véloces, orchestrations gonflées, quelle patate ! Je préfère le groupe dans ce registre. Ils en ont sous la pédale et en joue aisément ! Zubeora y évolue dans un style plus opéra, et se débrouille vraiment bien… Raaaahhh quel riff !!! (Ouais je pense plus à lui là…). Le break très typé death métal avec un growl bien caverneux est explosif !!

Changement d'ambiance avec « Ring Around Dark Fairies' Carousel » qui pose une ambiance sombre, malsaine, genre… fête foraine glauque… Très réussi dans l'interprétation, surtout le pti accordéon. Et ça fait bien la transition avec ce qui semble être la première ballade de l'album. Un guitare et une flûte envoûtante accompagne un chant cristallin posé, apaisant sur ce « A Speck In The Universe ». Morceau qui tombe à point nommé pour calmer les ardeurs.
Et moi qui pensais repartir sur du lourd,et ben non mon cochon !! « Hiding From You » sera plutôt pop rock. Bizarre, je m'attendais à tout sauf ça. Mais ça s'écoute, même si ce côté pop gentillet n'est pas trop ma tasse de thé, je note la prise de risque…
Trompettes en fanfare je retrouve ce que j'aime sur l'intro de « The Voice of Your Dream ». Le chant est majestueux, le morceau passe d'une ambiance à l'autre, et c'est très bien agencé ! Je renote une envolée particulièrement réussie sur le refrain.
« The Hawk's Lament » avec sa flûte si typique, est forcément un hommage au peuple amérindien. Et le chant de l'indien ne fait que confirmer mes dires. Dommage que cet interlude soit si court. Même s'il sert d'intro à « Bane », l'ambiance me plaisait vraiment. Le cœur du morceau rappellerait « Creek Mary's Blood » sur l'album « Once » de Nightwish. Le titre est posé, mélodieux, avec cette pointe de mélancolie qui est est appréciable.
Après avoir soufflé un peu, voici du lourd, comme on aime, ça sent le (bon) Epica à plein nez, voici « The River of Loss ». Mais là encore le couplet ressemble à tous les autres… les lignes de chants percutantes sont trop peu nombreuses sur cet album. Dommage parce que le talent est là.
« Zauria » fermera la marche. Posé, triste et puissant, le morceau fait un très bel écho au titre d'ouverture dans son côté épique. Belle, très belle fin.

Bon. Que dire. Il y a beaucoup de choses qui me plaisent sur cet album. A commencé par la production. Une totale réussite, une maîtrise exceptionnelle. Ensuite les orchestrations et la majorité des intros. Carrés, juste ce qu'il faut, tout est bien dosé.
Là où ça pèche, c'est les lignes de chant. Pas le chant en lui-même, qui lui est impeccable, mais seulement les mélodies sont pas magiques, et j'ai la désagréable impression que tout se répète un peu… C'est dommage, c'est le seul point noir de cet opus, mais c'est un gros point que les quelques excellents refrains n'effacent pas.
 
Critique : SBM
Note : 7/10
Site du groupe : Site Officiel
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