Chronique

FORGIN FATE - ANTARES / AUTOPRODUCTION 2005

Lors de la fête de la musique 2004 j’ai eu l’agréable surprise de découvrir un jeune groupe de St Remy de Provence : Antares. Plus d’un an après Antares est devenu Forgin’ Fate et arrive avec son tout premier album, qui va faire son petit effet c’est garanti !!

C’est « The wise way » qui ouvre les hostilités avec une intro bien heavy prog. Le son est d’enfer ce qui est déjà un excellent point. Un peu de calme pour laisser entrer la voix de Fab aux intonations maîtrisées à la Russel Allen. Une bonne mise en ambiance. Puis on dégaine : les orchestrations utilisées rendent bien, tout comme les nombreux chœurs employés super bien réalisés. Le refrain quand à lui est un vrai plaisir qui te marque dès la première écoute. Comme tout bon groupe de prog un petit break vient calmer le jeu, avant d’aborder le solo de guitare aux premiers abords doux, aux émotions palpables très bien exécutées par Frank puis plus heavy avec la participation de Nicolas au synthé. Une bonne grosse entrée en matière.
Intro narrée presque malsaine pour « Morphed into a beast » puis un gros riff heavy vous accompagne sur des cris de bêtes avant que notre morceau ne retrouve ses passages complexes qui font le charme de ce style. Un titre proche d’un Symphony X dans l’esprit mais beaucoup plus technique. Le travail réalisé par le groupe est bien accrocheur assurant des parties complexes mais pas chiantes du tout. Une nouvelle fois le refrain est facilement mémorisable (ce qui est assez rare chez ces groupes) toujours avec ces chœurs qui rendent super. Fab nous prouve sur la fin qu’il est un très bon chanteur est pas un clone de Russel. Pas le temps de débander que « Imminent explosion » vous arrive droit dans la tronche. Synthé en avant, ambiance plus gai, mais voix par moment plus hargneuse ; ceci me fait plus pensé à du speed heavy mélodique non que cela ma dérange bien au contraire. Nicolas réalise un travail monstrueux derrière son synthé assurant des arrangements de tout premier ordre. Le refrain très mélodique et aérien est très plaisant bien aidé par le voix d’un grand Fab. Frank se régale quand à lui avec sa 6 cordes, puis un bon gros passage solo au tapping suivit par le synthé et un Fred qui assure une rythmique en béton armé. Un petit air médiéval ressort à la suite de tout ça avec encore un peu de solo (ben oui ils sont doués et nous le montre). Pour finir c’est dans une ambiance ballade que nous sommes conviés à la passer, une bien jolie fin.
Douce intro à la guitare pour « Liberation ». Fab arrive posé dans une ambiance presque tristounette, mais les guitares de Fred et Frank nous redonnent le moral. Un titre une nouvelle fois très heavy au passage plus mélodique. La double de Sylvain résonne bien pour le refrain et donne un coté épique au tout. Je vous avoue que depuis le début on passe d’un excellent titre à un excellent titre. La partie solo est à tomber, le niveau de Frank et de Nico sont loin d’être débutants : quelle maîtrise !!
Le moment calme de l’album « The time that goes by ». Une belle intro au piano accompagné dans l’ombre par une guitare acoustique qui nous amène dans un univers très agréable. Ce titre acoustique est tout simplement divin et la voix de Fab rend merveilleusement bien. Le groupe nous montre qu’il sait faire autre chose que du pur prog. Cette sublime ballade devient elle aussi un grand moment de l’album : à consommer sans modération.
Aller on repart vers des cieux plus futuriste avec « Tales from the middle age ». Intro digne de Star Trek avant que nous nous retrouvions dans un paysage de pur heavy aux intonations prog tant les guitares sont puissantes, et Fab nous arrive avec une grosse voix bien éraillée et énervée. Le titre le plus sombre de l’album et sûrement le plus heavy ! La rencontre entre Metallica et Dream Theater avec une belle pincée à la Symphony X. Un titre qui ne te laisse pas indifférent tant il fait du dégât sur tes cervicales.
« Endless life » se veut moins accessible. Sa petite mélodie de piano sur des grosses guitares suivie d’un passage pur technique, ne vous acrroche pas de suite car il faut arriver à pénétrer dans cette musique sacrement fournie aux repères difficiles à trouver. Un gros passage dément qui rend terriblement bien et qui nous montre encore plus de quoi ils sont capables.
« Tribute to Athena » commence calmement avant que n’entre le groupe dans une ambiance très Virgin Steele pour un titre bien rythmé. Le refrain retrouve ses chœurs et ce coté accrocheur qui nous permet de le chanter facilement (un gros travail apporté pour pouvoir en profiter lors des concerts). Mélangeant toujours avec succès un heavy mélodique de grande classe avec des passages prog Forgin’ Fate évite à l’auditeur de se perdre dans une marée de note incompréhensible tout en apportant aux fans de musique des bons plans techniques : bravo.Pour finir et oui déjà c’est « Double conscience » qui arrive un titre pur prog qui nous permet enfin d’entendre réellement Marc qui s’éclate avec sa basse car il avait souvent tendance à se retrouvé perdu derrière les deux guitares. Un titre pas évident aux premiers abords et qui livre ses subtilités au fil des écoutes. Le petit passage acoustique presque flamenco pourrait rappeler celui de « Learning to live » de Dream Theater. Coté voix c’est l’extase, Fab est excellent, irréprochable enfin parfait. La musique est elle aussi grandiose une perle qui finit fort bien cet album très convainquant.

Conclusion : un petit bijou !! Tel est la description rapide de cet opus. Des musiciens doués, des influences maîtrisées, une musique mature, des ambiances prenantes et neuf compos exquises. Un album et un groupe à découvrir d’urgence. La deuxième grande révélation prog de l’année avec Spheric universe experience !!Bravo les gars !!

Pour acheter l’album, contactez le groupe à cette adresse lheavytation@wanadoo.fr
 
Critique : Guillaume
Note : 9/10
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