Chronique

SMASH HIT COMBO - L33T / Dark Tunes Music 2017

Smash hit combo l'a compris avec son album Playmore. Pour sortir de l'ombre, ils ont arrêté d'imiter Pleymo et les autres reliques du Nu métal français des années 2000. On les connaîtra désormais comme le groupe qui a importé le Brutal rapcore. Le registre qui réussi aux américains Hacktivist, qui mélange le pachydermique djent avec ce que le rap a fait de plus rapide.

L33t est la confirmation de cette orientation, mais aussi d’un talent qui n’a rien à envier à personne. Prêt à entrer dans la lumière, SHC débarque avec un double album Français/Anglais taillé pour partir à la conquête du monde. Alors, worth it?


Version anglaise = du lourd !
Et oui, ça vaut le coup of course! L'art de la synthèse est dans l'ADN Français, et une nouvelle fois, nous ne nous contentons pas d'une seule influence, et encore moins de la facilité. S'il est vrai que l'abord du premier hit Spin the Wheel marche exactement dans le sillage de Hacktivist, il dévoile rapidement des singularités comme une grosse dose de deathcore. Mais ce qui se démarque le plus, c'est le chant éraillé d'un bien meilleur calibre, proche de Linkin park. Cette voix portera de nombreux titres et apportera une petite touche émo qui ravira les ados. Survitaminée à la production, La musique se veut outrageusement rentre dedans que ce soit dans le côté aérien et easy access comme Evil Within, soit dans le côté fracassage de nuque. Et dans ce domaine, ma préférence ira vers Mind Split qui mets tous les potards à fond avec un riffing typé Periphery. Ah oui, vous allez manger !

Version française = Medecine cake 3.0
Dans la langue de Molière, les alsaciens donnent un peu plus de grain à moudre. Ils s'adressent aux grands ados, ceux qui n’avaient pas de barbe à l’époque de Street Fighter II et Medecine Cake de Pleymo. Les titres sont moins sérieux, mais bien plus personnel sur le rapport de la jeunesse au monde, en particulier avec les jeux vidéos. Ceci dit, tout le monde y trouvera son compte et en ce qui nous concerne, l'idée de voir la même musique chantée en français est très bonne (oui, Tokyo Hotel l'a fait aussi mauvaise langue!). J'en veux pour exemple Game Over qui fait une excellente version alternative à Spin the wheel.

Le texte est au cœur du flow. C’est un cocktail de désinvolture, de dénonciation de la société de consommation, de l’individualisme, et de l’industrie du divertissement. Ma langue de p.u.t.e, comme disait Enhancer, qualifierai cela de bobo-métal, car la violence et l’engagement prennent un coup dans les lampions avec la futilité de certains sujet. Mais c'est un certain reflet dans le miroir, celui de la génération Y dopée aux nouvelles technologies. Et pour être clair, cela donne par moment des o_O comme :
"Je sais pas faire les choses à moitié, c'est le double effet kisscool, mon arme c'est l'autodérision, je suis trop fan de Deadpool. "

Pourtant, cette légèreté ne gâche en rien le plaisir. Bien au contraire ! Car elle accroche aux oreilles malgré tout et permet de percevoir, écoute après écoute, les aspects plus profond derrière les punchlines de geek. L33t est bien une photographie d'un certain malaise des générations depuis les 90's. On est cependant loin de la déprimé, mais plutôt dans la vindicte bête et méchante, et ce sera donc ma conclusion :
"On est en place, on est en phase, on vient niquer ta race !"
 
Critique : Weska
Note : 9/10
Site du groupe : Page Facebook
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