Chronique
CRADLE OF FILTH - CRYPTORIANA - SEDUCTIVENESS OF DECAY / Nuclear Blast 2017
En pré-ambule, il nous faut justifier l'absence de chronique pour l'album Hammer of the Witches, et c'est très simple : "nous ne savions pas". Nous ne savions pas que Dani Filth avait recomposé le line-up et signé en particulier deux nouveaux guitaristes. Que cela impliquait le départ de Paul Allender, une figure incontournable du groupe. Que son absence dans la composition serait synonyme d'un vrai changement de cap. Que la comparaison avec Cruelty and the Beast était dans la bouche de tous les fans. Que le groupe était redevenu digne d'intérêt. Et enfin. Et enfin que le terme Révolution faisait sens.
Cryptoriana - The seductiveness of decay est donc inévitablement une suite. Consolider et sublimer est son rôle, et il tient ses promesses : la guitare ancre bel et bien sa place au coeurs des mélodies, et dessine avec le chant le nouveau black métal symphonique de Cradle of Filth
Et du symphonique, il en est question à tous les étages. Car plus que du dessin, c'est de la véritable peinture auditive que Martin Škaroupka et Lindsay Schoolcraft utilisent pour restituer le décor du XIXème siècle anglais suggérée par l'artwork. Ça et là, il reste bien sûr des traces d'orgue pour évoquer le registre gothique et surtout la sensualité féminine, la succube, Achingly Beautiful, mais la major est donnée aux violons, au clavecin et aux choeurs afin d'étirer sur l'ensemble des titres le décor qui sert de théâtre à l'expression des vrais atouts du groupe.
Il est toujours question de la voix exceptionnelle et si unique de Dani Filth, du jeu proprissime de Martin Škaroupka à la batterie, mais c'est surtout, surtout, vers la guitare qu'il faut tendre les oreilles. Exit les inspirations punk hardcore de Paul Allender, et vive le métal dans toute son immensité et de nombreuses techniques. La musique peut donc évoquer par exemple du power metal sur l'ouverture de Heartbreak and seance, du Doom/Death à la Paradise Lost sur The secuctiveness of decay, ou encore les incisions thrash Vengeful spirit, le titre à mon sens le plus marquant, tant par son solis déchaîné que sur l'efficacité d'une nouvelle collaboration avec Liv Kristine (cf. Nymphetamine). En tout cas, Richard Shaw, Marek Šmerda, mes respects, chapeau bas.
La richesse technique nouvellement acquise se traduit également par une grande maîtrise de la production et le sens du détail. Les instruments se répondent, se cèdent la place, et Dani Filth lui même a gagné en maturité, ménage ses effets pour se mettre au service de la composition. Les sept minutes minimum de chaque titre s'écoulent avec une fluidité incroyable qui en ferait presque oublier que la recette de cette nouvelle formule est répétée à longueur d'album, une base New Wave of Bristish Metal bien connue, et donc qui prévisible : refrain, solo, fin épique. Mais quand c'est bon comme cela, on boit le calice jusqu'à la lie !
Tracklist
1. Exquisite Torments Await
2. Heartbreak and Seance
3. Achingly Beautiful
4. Wester Vespertine
5. The Seductiveness of Decay
6. Vengeful Spirit
7. You Will Know the Lion by His Claw
8. Death and the Maiden
Cryptoriana - The seductiveness of decay est donc inévitablement une suite. Consolider et sublimer est son rôle, et il tient ses promesses : la guitare ancre bel et bien sa place au coeurs des mélodies, et dessine avec le chant le nouveau black métal symphonique de Cradle of Filth
Et du symphonique, il en est question à tous les étages. Car plus que du dessin, c'est de la véritable peinture auditive que Martin Škaroupka et Lindsay Schoolcraft utilisent pour restituer le décor du XIXème siècle anglais suggérée par l'artwork. Ça et là, il reste bien sûr des traces d'orgue pour évoquer le registre gothique et surtout la sensualité féminine, la succube, Achingly Beautiful, mais la major est donnée aux violons, au clavecin et aux choeurs afin d'étirer sur l'ensemble des titres le décor qui sert de théâtre à l'expression des vrais atouts du groupe.
Il est toujours question de la voix exceptionnelle et si unique de Dani Filth, du jeu proprissime de Martin Škaroupka à la batterie, mais c'est surtout, surtout, vers la guitare qu'il faut tendre les oreilles. Exit les inspirations punk hardcore de Paul Allender, et vive le métal dans toute son immensité et de nombreuses techniques. La musique peut donc évoquer par exemple du power metal sur l'ouverture de Heartbreak and seance, du Doom/Death à la Paradise Lost sur The secuctiveness of decay, ou encore les incisions thrash Vengeful spirit, le titre à mon sens le plus marquant, tant par son solis déchaîné que sur l'efficacité d'une nouvelle collaboration avec Liv Kristine (cf. Nymphetamine). En tout cas, Richard Shaw, Marek Šmerda, mes respects, chapeau bas.
La richesse technique nouvellement acquise se traduit également par une grande maîtrise de la production et le sens du détail. Les instruments se répondent, se cèdent la place, et Dani Filth lui même a gagné en maturité, ménage ses effets pour se mettre au service de la composition. Les sept minutes minimum de chaque titre s'écoulent avec une fluidité incroyable qui en ferait presque oublier que la recette de cette nouvelle formule est répétée à longueur d'album, une base New Wave of Bristish Metal bien connue, et donc qui prévisible : refrain, solo, fin épique. Mais quand c'est bon comme cela, on boit le calice jusqu'à la lie !
Tracklist
1. Exquisite Torments Await
2. Heartbreak and Seance
3. Achingly Beautiful
4. Wester Vespertine
5. The Seductiveness of Decay
6. Vengeful Spirit
7. You Will Know the Lion by His Claw
8. Death and the Maiden
Critique : Weska
Note : 9.5/10
Site du groupe : Page Facebook
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